Voici l'appel unitaire des associations AC !, !, APEIS et MNCP :

Le gouvernement annonce un projet de loi qui sanctionnerait de radiation les chômeurs refusant une deuxième offre d'emploi au bout de 6 mois de chômage avec un salaire inférieur de 20% à leur ancien salaire et, au bout d'un an, avec un salaire inférieur de 40%.

Cette offensive qui participe à la stigmatisation des chômeurs, comme s'ils étaient responsables de leur situation, a deux buts : faire diminuer artificiellement le chiffre du chômage (déjà bien inférieur à la réalité) et peser à la baisse sur tous les salaires.

Pour justifier ses projets, le gouvernement avance le chiffre de 300.000 à 500.000 emplois non pourvus. C'est une manipulation grossière car ce chiffre n'a aucune base statistique sérieuse. Il traduit simplement le fait qu'il faut un délai (environ un mois) pour qu'une offre soit satisfaite. Aussi, sur la base de 3,7 millions d'offres gérées par l'ANPE en 2007, il y a en permanence un volume d'offres de l'ordre de 300.000. Les présenter comme des emplois non pourvus, c'est tromper l'opinion publique !

Le 20 mai, nous manifesterons un peu partout en France contre cette pression, ces sanctions et radiations à l'encontre des privés d'emploi.

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La logique de la nouvelle convention UNEDIC est de sanctionner les chômeurs, de leur faire accepter n'importe quel boulot, surtout ceux dont personne ne veut : c'est ça ou rien !

Le chômeur sera quasiment sous la tutelle de l'Etat. Avec le chantage d'être radié dès le 2ème refus, le chômeur deviendra un citoyen qui aura perdu sa liberté et qui, par conséquent, sera quasiment contraint de louer (à n'importe quelles conditions) sa force de travail et de signer le contrat de travail... Voilà une situation qui ne devrait pas trop déplaire à un patronat...

Le discours ambiant oublie que les chômeurs sont des travailleurs en recherche d'emploi qui ont des droits; et qui ont versé des cotisations à l'UNEDIC quand ils étaient salariés.

Avec cette nouvelle convention, le nombre de chômeurs baissera, mais la précarité se généralisera :

  • Cette mesure risque de provoquer un nivellement général par le bas des salaires.
  • Le nombre de travailleurs pauvres risque d'exploser dans les mois qui viennent.
  • Les radiés même s'ils n'apparaitront plus dans les statistiques du chômage resteront en situation de précarité.

Bientôt, comme chez nos voisins, les médias s'étonneront que la précarité et la pauvreté se développent en situation de plein emploi...

PS : à lire cet excellent article d'Alternatives Economiques