Signez le manifeste : La laïcité ne doit pas plier devant Benoît XVI

un léger décalage...

Billet

sarkoetlepape.jpg Depuis plus de 24 heures, les laïcs subissent la propagande papale et élyséenne.

Les médias traditionnels relaient in extenso, et sans le moindre esprit critique, les propos du pape et de Sarkozy relatifs au concept révisionniste de "laïcité positive".

Alors, le Manifeste de la revue ProChoix représente une véritable bouffée d'air frais:

Le pape a le droit de venir en France. Loin de nous l’idée de nous y opposer parce que nous sommes laïques. Mais cet accueil officiel, sur un mode révérenciel et sur fonds publics, ne va pas de soi.

En tant que chef d’un État, Benoît XVI ne mérite guère l’enthousiasme d’une démocratie laïque et égalitaire. À la tête d’un petit État théocrate et patriarcal, il use essentiellement de son siège d’observateur permanent à l’ONU pour faire reculer tout programme en faveur de la planification familiale, des droits des femmes, de la lutte contre le sida, ou des minorités sexuelles. Souvent aux côtés des pires dictatures de l’Organisation de la Conférence islamique.

En tant que leader religieux, Benoît XVI est un pape ultraconservateur et liberticide. Sa vision du catholicisme, promue à travers des mouvements comme l’Opus Dei ou la Légion du Christ, est dogmatique, étroite, antiféministe, inégalitaire, hostile à un véritable œcuménisme et à l’esprit moderniste de Vatican II. Il n’y a vraiment pas là matière à révérence. Mais c’est l’affaire des croyants.

En tant que citoyens laïques, notre vigilance est ailleurs. Nous tenons à profiter de cette visite en France pour dire et redire notre refus de la « laïcité positive », un terme utilisé par Benoît XVI puis revendiqué par Nicolas Sarkozy, dans son livre « La République, les religions et l’espérance », et plus encore dans ses discours présidentiels de Latran et Ryad.

Comme l’immense majorité des Français, nous sommes attachés à la laïcité sans adjectif. C'est à dire à une laïcité qui distingue bien la sphère de la puissance publique de la société civile et de la sphère privée. Cette séparation tient sagement à distance le politique du religieux, dans l’intérêt des deux.

Nous refusons l’évolution de cette laïcité vers une religion civile à l’américaine, le subventionnement public des lieux de culte, ainsi que l’assouplissement de la vigilance envers les sectes.

Nous appelons au contraire à une vigilance vis-à-vis de tous les intégrismes. Cette vigilance passe par une revalorisation du lien social sur un mode laïque, un soutien aux associations de quartier luttant pour le vivre ensemble et la défense de l’école publique. Nous le disons sans détour : dans la transmission des principes de la République, le curé, le pasteur, le rabbin ou l’imam ne pourront jamais remplacer l’instituteur.

Nous ne pensons pas, comme le chef de l’État, que le plus grand mal des banlieues soit d’être devenues des « déserts spirituels », mais d’être devenues des ghettos souffrant d’un ascenseur social bloqué, de la flambée des prix immobiliers, du recul des services publics et du manque de mixité sociale.

Nous n’avons pas la prétention de croire, comme lui, que « Dieu est dans la pensée et dans le cœur de chaque homme ». Mais nous sommes sûrs d’une chose, pour fondamentale qu’elle soit, la question spirituelle ne nous semble pas relever des missions du chef de l’État, dont le rôle est plutôt de s’occuper de la question sociale.

Si le catholicisme fait incontestablement partie du patrimoine culturel de la France, la France n’est plus la « fille aînée de l’Église » depuis quelques siècles déjà, mais une République séparée des Églises. Son objectif n’est pas de veiller à ce qu’un plus grand nombre de Français croient mais vivent mieux, toujours plus libres et plus égaux, ensemble. Telle devrait être la mission que se fixe un président de la République. Telle est notre espérance.

Signez-le Manifeste !

Commentaires

1. Le samedi 13 septembre 2008, 15:13 par rachid

SAINT NICOLAS

Il existe un nouveau Gandhi, et il n'est pas italien. Voilà une nouvelle qui devrait consoler ceux qui ne se remettent pas d'avoir vu l'équipe nationale de foot rentrer la queue basse à la maison. Selon le Canard enchaîné, Nicolas Sarkozy se verra remettre, le 22 septembre prochain, le prix humanitaire par la fondation Elie Wiesel pour l'Humanité. Pour apprécier tout le sel de la nouvelle, il faut savoir que ce prix « récompense des êtres exceptionnels qui ont consacré leur vie à combattre l'indifférence, l'intolérance et l'injustice ». Ainsi donc Nicolas Sarkozy serait un modèle d'abnégation et on ne s'en serait pas aperçu ? Nicolas Sarkozy, l'homme que le monde entier nous envie ? Un héros d'autant plus modeste qu'il aurait camouflé toutes ses qualités par un souci d'humilité ? C'est à la lumière de cette révélation qu'il nous faut désormais reconsidérer les faits et gestes de notre président. Quand le jeune Nicolas Sarkozy s'imposait jadis à la mairie de Neuilly, ce n'était pas par ambition personnelle mais bel et bien pour venir en aide à ses pauvres habitants dans le besoin. Plus tard, c'est pour le bien des Français que Nicolas Sarkozy a continué son ascension. Et quand tout frais élu président de la République, il alla aussitôt au Fouquet's, c'est qu'il s'était trompé de chemin, pensant se rendre chez les compagnons d'Emmaüs. Ses vacances sur le yacht de Bolloré ? Il pensait en toute bonne foi rencontrer des boat people, des immigrés clandestins, mais surtout pas ce luxe ostentatoire. Son mariage avec la riche héritière de la famille Bruni ? Là encore, une erreur d'aiguillage, quand notre chanoine aurait préféré croiser le chemin d'une sœur Emmanuelle ou d'une mère Térésa. Le ministère de l'Intérieur et de l'Identité nationale ? Un ministère pour identifier les damnés de la Terre et mieux les secourir ! Alors, ne dites plus Nicolas Sarkozy mais saint Nicolas Sarkozy, car ce prix ne peut être qu'une première étape sur le chemin difficile de la sainteté.

2. Le samedi 13 septembre 2008, 21:15 par Rébus

hop, je file signer

3. Le samedi 13 septembre 2008, 21:50 par pas perdus

c'est saint-bling-bling

4. Le dimanche 14 septembre 2008, 08:41 par Alyssa Dumont

Notre république est laïque et ne doit faire aucun concession aux cultes. Elle se doit de respecter les athées.
Mes impôts n'ont pas vocation à financer la venue d'un gourou comme le Pape ou le Dalaï Lama !
Il est choquant d'entendre un président de notre république laïque oser dire qu'un curé est plus important qu'un instit ! Ces derniers il dérape ce bling-bling boy qui récite la bible m'écoeure !

5. Le dimanche 14 septembre 2008, 09:05 par pas perdus

je suis bien d'accord