sur la rentrée littéraire

un léger décalage...

Billet

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Article XI publie une intéressante interview de Pierre Jourde, un auteur que nous avions chroniqué ici.

Nous ne pouvons pas résister au bonheur de publier quelques extraits relatifs à certains auteurs et aux prix littéraires...

Que voulez-vous, certains plaisirs ne se refusent pas.

Sur Christine Angot :

Je l’ai lu (son dernier : Le Marché des amants), en effet, et sans a priori, prêt à le trouver bon. Je me suis ennuyé atrocement. C’est ce qui me frappe dans les livres de Christine Angot, le fait que c’est mal fichu, ennuyeux, quasiment illisible. J’admets le succès de Marc Lévy, c’est fabriqué, ça se lit. Angot, c’est du vrac, du tas. Du tas de quoi ? On ne sait pas trop, conversations téléphoniques sans fin et sans sujet, détails dépourvus de sens, confidences sexuelles, etc. C’est un peu l’esthétique du Loft.

Et il enfonce Angot le clou :

Elle n’est pas lue, mais elle confisque les rentrées littéraires de manière scandaleuse, quand il y a tant de vrais écrivains dont on ne dit presque rien. Tout cela parce qu’elle serait un « phénomène de société ». Phénomène de rien : comme d’habitude, les journalistes parlent de ce qu’ils ont décrété être un phénomène. Cela n’apporte rien à personne, ni joie, ni plaisir esthétique, ni réflexion sur le monde ou sur soi. Un peu de voyeurisme, c’est tout.

Sur les médias traditionnels et les prix traditionnels :

Lorsque je lis certaines critiques dans les journaux qui comptent, je reste assez ahuri. J’hésite toujours entre les effets du copinage et la pure et simple incapacité à lire et évaluer un texte.

Et il poursuit :

Le prix Décembre décerné à Yannick Haenel, alors qu’il est publié dans la collection de Sollers qui est aussi membre du jury du prix Décembre. Et Haenel publie à la gloire de Sollers un livre dans une collection dirigée par Sollers. (...) On lit Haenel, on tombe sur du lyrisme de comices agricoles, une emphase insupportable, des conceptions littéraires adolescentes.

Pour conclure sur les prix littéraires :

Cela n’a plus d’intérêt, sinon financier. D’ailleurs ces jurys se sont depuis longtemps déconsidérés. Je ne crois pas que cela vaille la peine d’en parler. C’est une farce. La littérature n’est pas là. Dommage : les prix pourraient servir à soutenir de petites maisons et de jeunes auteurs sans moyens.

On espère que ces 5 extraits vous inciteront à lire l'interview de Pierre Jourde, romancier talentueux et critique littéraire atypique.

Commentaires

1. Le jeudi 18 septembre 2008, 07:05 par patrick

jamais il ne me viendrait à l'idée de lire Angot, Nothomb ou Lévy, c'est bien pour la télé, le spectacle, les spot-lights ou Michel Denisot mais les vrais, les talentueux, c'est qui, il est où le Proust de demain, le Simon d'après-demain, le Pinget de l'éternité?

2. Le vendredi 19 septembre 2008, 08:26 par pas perdus

Tu connais François Bon ?

3. Le vendredi 19 septembre 2008, 23:36 par Rébus

Banalité mais le roman français est dans un tel état que je ne lis plus d'auteurs français (je repère des noms en venant ici)

4. Le samedi 20 septembre 2008, 08:59 par pas perdus

Il faut faire du tri sélectif