Pour Sarkozy, la crise économique c'est chaud, très show !

un léger décalage...

Billet

danslemur.jpg L'Elysée a annoncé que notre omniprésident de la République interviendra jeudi 25 septembre 2008 au Zénith de Toulouse pour parler économie...

Agissant comme si cette crise se limitait à la finance et aux Etats-Unis, Nicolas Sarkozy n'avait pas cru bon intervenir jusqu'à présent... D'ailleurs, ces dernières semaines, les ministres n'ont cessé de répéter que cette crise épargnerait la France, à l'instar du nuage de Tchernobyl.

Or, les indices ne manquent pas pour contredire l'optimisme officiel : baisse des rentrées fiscales plus importantes que prévu, ralentissement économique, suppressions d'emplois plus importantes que les créations d'emplois, hausse du chômage, hausse des déficits budgétaires, baisse du pouvoir d'achat, remise en cause des droits sociaux.

Le dernier trimestre de 2008 est bien sombre.

En effet, le crise économique a démultiplié les conséquences négatives de la politique néo-libérale du gouvernement Fillon. L'Etat est devenu un géant aux pieds d'argile qui manque de liquidités et donc de marges de manœuvre.

Le bouclier fiscal, le paquet fiscal et la TEPA n'ont pas relancé ou maintenu la croissance économique. La politique économique de la droite a aggravé les inégalités sociales et plombé l'Etat.

Entre les interventions des ministres et la réalité, les discordances sont trop importantes. Le pays n'est pas dupe. L'homme du travailler plus pour gagner plus a senti la nécessité d'intervenir...

Dans ce contexte, on pourrait se réjouir de l'annonce de la première intervention du président de la République depuis le début de cette crise, en estimant qu'il a pris le temps de la réflexion pour proposer au pays les mesures adéquates...

Or, le choix d'une salle de spectacle pouvant accueillir 4000 personnes prête à interrogations.

Tout cela n'est guère sérieux. Tout cela fait soit bling bling soit culte de la personnalité.

Il aurait pu intervenir depuis son bureau de l'Elysée, dans le cadre d'une allocution ou interview traditionnelle... Mais, l'exercice risquait d'être périlleux et de révéler la vacuité de sa réflexion économique, l'inefficacité des mesures proposées et l'impuissance du gouvernement face à la crise. Sans parler du sentiment d'entêtement et de démagogie idéologique à poursuivre sa politique néo-libérale.

C'est pourquoi, Sarkozy et ses conseillers ont opté pour la politique spectacle. Le choix d'une réunion publique devant près de 4000 personnes n'est pas innocent :

  • Les 4000 spectateurs, triés sur le volet, militants et sympathisants UMP, Nouveau Centre et Medef feront la claque au président...
  • Unie et enthousiaste, cette foule de droite applaudira aux bons moments le discours du président...
  • Il en ressortira un effet de cohésion et d'adhésion populaire à la parole présidentielle...
  • Ce spectacle, digne d'un meeting d'une élection présidentielle, retransmis et relayé par les médias, aura sans doute quelque influence sur l'opinion publique.

Par conséquent, ce meeting aura une utilité exclusivement médiatique et politique : créer l'illusion de l'action et de la maitrise les événements, sans changer de politique économique, pour mieux manipuler l'opinion publique...

PS : on se demande quel(le) artiste sera en 1ère partie ? Carla dont les ventes du dernier album plongent comme les cours en bourse ?