le PS dérive toujours à droite...

un léger décalage...

Billet

valls.jpgAbadinte nous signale que le PS s'est abstenu pour ne pas donner un blanc-seing au gouvernement. Certains députés PS ont même critiqué le positionnement de leur parti, tel Manuel Valls :

Je regrette que nous n'assumions pas totalement notre responsabilité de parti d'opposition mais qui doit gouverner. Il manque des hommes d'Etat aujourd'hui au Parti socialiste.

Comme Valls, nous regrettons l'attitude du PS : en effet, l'abstention n'est pas responsable. Le PS aurait du voter contre, comme les Verts et le PC. On ne s'abstient pas face à une politique de droite.

L'abstention d'hier et l'attitude de Valls et d'un certain nombre de dirigeants du PS prouvent l'indigence de leur analyse politique.

Le PS ne sait plus qui il représente et qui il doit défendre.

Depuis vingt ans, le PS se soumet à ce patronat qui délocalise, qui licencie, qui demande inlassablement toujours plus de baisses des cotisations sociales et des remboursements de la sécurité sociale ou d'allongement de l'âge de la retraite.

Dans le même temps, les gouvernements et l'Union européenne n'ont cessé de dérèglementer, de libéraliser, de privatiser, de porter dans la loi les mesures préconisées par le patronat.

La crise actuelle résulte de la faillite d'un système inégalitaire et injuste, qui a favorisé le capital au détriment du travail.

Si la gauche de gouvernement a abandonné toute référence à la lutte des classes, le patronat n'a cessé de la mener avec succès.

Il faut être aveugle et coupé de la réalité sociale du pays comme un élu du PS pour ne pas être conscient que le chômage, la précarité sociale, le travail partiel imposé, l'inégalité des chances à l'école, les ghettos, les délocalisations, les pressions sur les salariés, la baisse du pouvoir d'achat, une certaine massification de la pauvreté, les réformes sur les retraites et de la sécurité sociale résultent du travail de sape du patronat.

Le patronat ne veut plus payer son dû et contribuer à la solidarité nationale et à une certaine citoyenneté qui l'obligent à certains devoirs envers la société...

pib.jpgEn vingt ans, que de travail accompli !

Le PS n'ose même plus opposer la logique du travail et celle du capital. Le PS fait de la politique en ignorant que la part des salaires dans le PIB n'a cessé de baisser (clic sur le graphique)... pour enrichir le capital !

D'ailleurs, les expressions "classes sociales, classes moyennes ou classes populaires" ont disparu du vocabulaire des socialistes. On ne les retrouve même plus dans les motions conduites par Aubry et Delanoë... C'est bien joli de vouloir la justice sociale, encore faut-il dénoncer les inégalités, la domination du capital, et la logique du néo-libéralisme avant de proposer une alternative à la politique de la droite.

Sachant que de nombreux députés et responsables socialistes soutiennent ces deux motions, l'abstention du PS vaut approbation du plan de sauvetage de la droite qui ne remet pas en cause la logique inégalitaire du néo-libéralisme.

Commentaires

1. Le jeudi 16 octobre 2008, 00:03 par Rébus

Il manque d'homme d'états au PS, je confirme, ceci dit Valls tu n'es pas socialiste, file chez Sarko

2. Le jeudi 16 octobre 2008, 06:33 par pas perdus

il ne nous manquerait pas....

3. Le jeudi 16 octobre 2008, 11:49 par abadinte

Bien entendu, un vote d'abstention et pire une approbation ne remettrait pas en cause la logique inégalitaire du néo-libéralisme. Mais le vote contre non plus puisqu'il ne changerait pas le passage de la loi.

4. Le jeudi 16 octobre 2008, 17:38 par pas perdus

Certes, la loi serait passée mais le vote contre aurait délivré un message clair d'opposition... alors que là...

Mélenchon révèle comment cela a été décidé.