c'est déjà noël pour les banquiers !

un léger décalage...

Billet

parasite.jpgL'Etat français va injecter 10,5 milliards d'euros dans six grandes banques nous annonce le Monde.

Concrètement, Le Crédit agricole recevra 3 milliards, BNP Paribas 2,55 milliards, la Société générale 1,7 milliard, Crédit Mutuel 1,2 milliard, les Caisses d'épargne 1,1 milliard et les Banques populaires 950 millions.

Lesdites sommes sont en euros...

Le Monde précise :

Christine Lagarde, a indiqué que l'Etat était prêt à maintenir ce guichet ouvert ...

Wouahhhhhhhh. Finalement l'Etat n'est pas un si mauvais bougre que ça puisqu'il offre une sorte de carte bleue illimitée aux banques !

C'est bien connu, il faut redonner et restaurer la confiance dans un système devenu complètement dingue.

Georges Pauget, président de la Fédération bancaire française (FBF) et patron du Crédit agricole précise :

Nous avions posé nos conditions (...). Nous ne voulions pas d'un Etat avec des pouvoirs dans la gestion des établissements.

C'est vrai, tout le monde sait bien que l'Etat est un très mauvais gestionnaire ! Qu'il aboule le pognon, et les banquiers sauront le dépenser !

D'ailleurs, Georges Pauget enfonce le clou :

l'idée du plan est de développer du business. On peut stigmatiser les traders, mais dans cette crise financière, nous, patrons de banques, avons conscience de l'intérêt général et sommes prêts à jouer le jeu du financement de l'économie!

A quelle émotion !

Surtout lorsqu'il s'agit du président du Crédit Agricole, qui est selon Le Point :

la banque la plus durement frappée par la crise du "subprime". Cette crise financière des crédits immobiliers américains à risque lui a coûté 6,5 milliards d'euros depuis un an.

Comme de bien entendu, le personnel du Crédit Agricole trinquera :

Dans ce contexte, l'établissement français a annoncé la réduction de la taille de sa banque d'affaires Calyon. Objectif : économiser 300 millions d'euros d'ici à la fin 2009. Comme Natixis en mai, qui a supprimé 850 emplois en France, la filiale du Crédit agricole se séparera de 500 employés dans le monde, dont la moitié en France, alors qu'actuellement, 13.000 personnes (4.000 en France) dans 58 pays sont employées par Calyon.

Que c'est beau d'entendre le patron du Crédit Agricole associer "conscience" et "intérêt général" en parlant de son métier !

Il aurait tort de s'abstenir puisque la droite écoute ses belles sornettes en laissant aux banquiers une totale liberté d'action !

Commentaires

1. Le mardi 21 octobre 2008, 19:50 par Rébus

Le Crédit Agricole, euh...j'ai en mémoire des échanges sympas avec eux pour des ommes nettemeent moindres.
Pour le reste, c'est beau ces milliards, ne serait ce qu'à l'échelle française, qu'on ne trouve pas pour la recherche, l'habitat, le social ou l'éducation.
Ou ramené au niveau mondial, cet argent inexistant pour assurer l'accès à l'eau, la salubrité et permettre de nourrir, vacciner, éduquer.
On se rappellera peut être de cette période comme un tournant historique que l'on aura manqué

2. Le mardi 21 octobre 2008, 22:26 par pas perdus

Cette période va peut - être marquer un début de prise de conscience pour la majorité des gens... Comme quoi, il y a de l'argent et des choix politiques qui ne sont pas anodins. Bref, que les réformes ne sont pas une fatalité...

3. Le jeudi 23 octobre 2008, 13:43 par rachid

Il y a 12 ans déjà, le 1er octobre 1996, des juges suisses, italiens, espagnols et français (dont le célèbre Renaud Van Ruymbeke) dénonçaient les circuits occultes et le manque de coopération entre états européens et lançaient un appel solennel pour lutter contre la corruption. Si depuis, l’Europe a fait des progrès, on est encore loin du compte, les politiques n’ayant jamais montré un enthousiasme excessif à l’idée de contrôler les banques. Alors que faut-il penser de la grande messe qui réunissait une vingtaine de pays à Paris dans le but affiché de lutter contre les paradis fiscaux ? Vrai engagement moral ou écran de fumée ? Je serai d’autant plus méfiant que manquaient à l’appel les pays d’Europe les plus concernés, la Suisse et le Luxembourg. Que je n’oublie pas que durant la campagne présidentielle, le candidat Sarkozy défendait bec et ongles son copain Johnny parti planquer ses pépettes dans le paradis fiscal suisse ! Enfin, quand on entend l’UMP Alain Lambert, ancien ministre du budget, expliquer que les États qui critiquent “sont eux-mêmes des déposants, la France comprise”, il y a de quoi rester circonspect. Nageons-nous alors en pleine hypocrisie ? C’est fort probable. Car qui a réellement envie de transparence en la matière ? Les dictateurs n’en veulent surtout pas. Dans quelle banque sûre pourraient-ils placer l’économie de leurs pillages ? Mais n’allons pas croire les démocraties plus vertueuses. Les États-Unis ont abondamment utilisé ce système de paradis fiscaux (qui va de pair avec le blanchiment de l’argent de la drogue) pour lancer des opérations barbouzardes un peu partout dans le monde : au Chili, au Salvador, au Brésil, en Afghanistan du temps de l’Union soviétique. La France n’a jamais été en reste pour vendre des frégates à Taïwan ou pour se positionner sur le marché des d’armes. Le Royaume Uni non plus ! Renoncer aux paradis fiscaux imposerait d’être Monsieur Propre en politique internationale.
Qui le veut vraiment ?

4. Le jeudi 23 octobre 2008, 22:17 par pas perdus

Je suis bien d'accord. L'appel dont tu parles avait été lancé par Denis Robert...