On vous conseille l'article de Vincent Duclert, intitulé "du changement en Amérique... et en France, sur Médiapart dont l'analyse sur le parcours et la pensée politique du futur président des Etats-Unis met en exergue le chemin qu'il reste au PS pour espérer un jour l'emporter à une élection présidentielle.

Pour lui :

Obama a toujours ancré ses propositions concrètes dans un effort de pensée voire de philosophie politique.

Autrement dit :

Le concret est essentiel. Mais s’il est séparé d’une perspective intellectuelle, de la volonté de faire penser les électeurs et les citoyens, il devient une sorte de technocratie indigeste et inquiétante.

Depuis le tournant des années 80, le PS n'a plus de véritable projet politique qui traite de la démocratie, de la laïcité, de l'école, de l'égalité ou de la justice sociale.

Le PS en est réduit à dénoncer les projets menés par la droite mais quasiment par devoir. Et souvent avec un temps de retard. Parfois même, la sclérose est telle, qu'il lui arrive de se faire embobiner par la droite et de voter avec elle certains projets ou de s'abstenir !

Sans boussole idéologique et sans discours politique cohérent, il n'est donc pas étonnant que certains élus socialistes comme Valls tiennent des propos qui ravissent l'UMP.

Tant que le PS ne sera pas porteur d'une alternative politique pour construire une autre société, il ne suscitera aucune dynamique d'adhésion dans le corps social. La dernière victoire du PS par défaut et par rejet de la droite remonte à 1997...

Les programmes présidentiels de Jospin et de Royal se caractérisaient par des mesures concrètes mais surtout par l'absence d'une vision d'avenir de la société.

Duclert estime que le PS d'Hollande :

récuse toute réflexion sur la nature de la politique, les enjeux de la démocratie, l’histoire même du parti.

Duclert conclut que les socialistes devraient

retrouver l’ambition politique qui fut celle de Jaurès ou de Blum. Et de ne pas croire qu’un effort pour penser le changement ne se réduirait qu’à faire des « promesses à tout le monde ». S’il y a bien quelque chose qu’un parti comme le PS devrait faire, c’est d’amener militants et futurs électeurs, à retrouver le chemin de la critique politique et de la fierté intellectuelle. Pour remettre de l'espoir en France !