L'incendie du Hilton (François Bon)

un léger décalage...

Billet

«L'incendie du Hilton, les jours suivants, jamais je n'aurais eu l'idée que ça s'écrive : images trop floues, banales - une fois les quatre heures finies et nous dans notre lit, à part une bonne histoire à raconter à ceux qu'on croise, qu'est-ce qu'il reste ?»

incendie.au.hilton.jpgFrançois Bon est invité à Montreal pour donner à l'occasion d'un salon littéraire une conférence relative à la littérature et aux nouvelles technologies. Petit aparté : l'auteur a un site très intéressant, une vraie mine, dont un blog quasiment actualisé quotidiennement.

Réveillé en pleine nuit, le voilà dans les couloirs et les cages d'escaliers du complexe hôtelier du Hilton, avec les autres résidents qui fuient comme lui en respectant les normes et les consignes de sécurité, ignorées en temps normaux.

4 longues heures durant, seul ou accompagné par un vieil écrivain célèbre, l'auteur entraîne le lecteur aux abords du Hilton... Cette longue, très longue nuit où il a oublié dans sa fuite d'emporter son ordinateur ou un livre, se prête aussi bien à l'observation des événements que des lieux, à la rêverie, à l'interrogation, à revenir sur le passé, à des parallèles étonnants par rapport à d'autres événements et à d'autres lieux, et aux rencontres...

«On est habitués, dans les villes, aux gens vivant par terre : chaque année Paris reçoit plus de sans-abri. Ils marchent la nuit pour éviter le froid, à cinq heures du matin s'enfournent dans les métros et dorment à même le sol des couloirs...»

Un beau récit ancré dans le temps présent et le réel et dans l'action mais tout autant sur des choses plus immatérielles, un peu en marge, en retrait comme souvent chez François Bon dont le sens de l'observation et l'écriture sont uniques.

A lire.

Commentaires

1. Le vendredi 4 décembre 2009, 06:50 par patrick

est-ce François Bon qui a écrit "l'enterrement" ? je me souviens de cette lecture, du temps comme en arrêt, d'une certaine intemporalité, d'un style comme on dit qu'il n'est pas grand'chose, le "grand'chose" on le sait bien reposant sur une absolue maîtrise de l'écriture, comme en peinture.

2. Le dimanche 6 décembre 2009, 12:15 par des pas perdus

Je te le confirme Patrick. C'est un de ses plus beaux récits, avec Daewoo et l'histoire, dont le titre m'échappe, de cette jeune femme à Lodève...

3. Le lundi 7 décembre 2009, 09:22 par Eric

Un livre que j'ai envie de lire, effectivement!

4. Le lundi 7 décembre 2009, 09:33 par des pas perdus

je te conseille aussi son site.