L’appel du large

un léger décalage...

Billet

Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le coeur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers.

rivage.jpg

Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir, coeurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s’écartent,
Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !

Amer savoir, celui qu’on tire du voyage !
Le monde, monotone et petit, aujourd’hui,
Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image :
Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui !

Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal

Commentaires

1. Le lundi 17 mai 2010, 15:39 par lou

Enfin un article qui ne vend pas de politique - de la mauvaise politique.

Couac... non ! je ne vais pas commenter Baudelaire, oasis, désert et mirages... et puis Jean-Louis Etienne a bien le droit de se promener en ballon où il veut - et où les hélicos peuvent tourner, et les caméras !

Non ! j'ai seulement dit : c'est de la poésie fine... d'une épave...
"Ainsi que je l'ai dit au commencement, ce fut le besoin d'alléger les douleurs d'une organisation débilitée par ces déplorables aventures de jeunesse, qui engendra chez l'auteur de ces mémoires l'usage fréquent d'abord, ensuite quotidien, de l'opium."
écrit-il.

Et ensuite... les horreurs du désert.

Bel exemple pour les enfants !

>>> à l'attention des enfants <<<

### il y a des poètes qui se droguent ###

### ceux qui se droguent ne deviennent pas poètes ###

2. Le lundi 17 mai 2010, 19:28 par des pas perdus

Merci pour cet avertissement... ;-)