la lente banalisation du travail dominical

un léger décalage...

Billet

Derrière le tintamarre médiatique du woerthgate et du prochain remaniement gouvernemental, le libéralisme étend sa toile d'injustices.

Ainsi, sur le front du repos dominical, les nouvelles sont mauvaises. Le quartier d'affaires de La Défense est officiellement devenue une zone touristique !

fermeture0509101.jpg (Paris IV)

On a appris cette semaine que :

«Le nouveau périmètre fixé par le préfet a été décidé avec les maires (de Courbevoie et Puteaux) et l’Etablissement public de La Défense Seine-Arche, avec l’avis favorable du comité départemental du tourisme et du Medef, et défavorable des syndicats de salariés. Cette décision autorise 170 enseignes, situées dans le périmètre, à ouvrir le dimanche.» [1]

Aussi, il nous semblait bien que derrière les tailleurs et les costards cravates qui déambulent à la Défense se cachent des touristes en goguette ! Les syndicats ne comprennent rien au tourisme !

Plaisanterie mise à part, le travail dominical se banalise peu-à-peu, ici et là, grâce à la création ou à l'extension de zones touristiques.

fermeture050910.jpg (Paris IV)

Chez le motodidacte, à Nice, une feuille patronale ne cache pas son enthousiasme :

«Le préfet tranche en faveur du développement économique et touristique de la capitale de la Côte d’Azur.» [2]

Comprenons donc, a contrario, que les défenseurs du repos dominical s'opposent au développement économique... et à la liberté !

Le plumitif de service poursuit sa démonstration en citant des propos sans pour autant révéler l'identité de leur auteur :

«Qui ne s’est pas trouvé, lors d’un déplacement touristique, à errer dans les rues d’une ville quasiment morte, parce que c’était dimanche ? Qui ne s’est pas trouvé à bader devant les vitrines de magasins aux portes closes, regrettant de ne pouvoir y entrer, sachant en plus qu’il ne sera plus là, lundi matin, pour acheter ce souvenir, ce pantalon en solde, cette robe de saison... ? Qui ne s’est pas trouvé dans ces cas à, en désespoir de cause, à fouiner dans les boutiques hors de prix de l’aéroport, pour dégoter l’objet à ramener sans faute pour parfaire à la tradition... »

fermeture0509102.jpg (Rue Turbigo ou Saint-Martin)

En effet, qui ne s'est pas... ?

Imaginez, tous ces gens, heu ces touristes devant ces vitrines ! (Ne pas confondre avec les clodos qui ne rentrent jamais même quand c'est ouvert...)

Heureusement, super Estrosi et le préfet ont mis fin à ces situations intenables, barbares, et inhumaines ! (pas pour les clodos)

Et, le plumitif, un certain A.D., rappelle avec légèreté que l'application de la loi Maillié a permis de redonner la liberté aux commerçants :

«De nombreux pays ont depuis longtemps, donné un maximum de liberté aux commerçants, pour gérer au mieux les heures et les jours d’ouverture de leurs commerces. Dans ce domaine, il faut savoir être réaliste pour, tout en respectant les droits de uns et des autres (...).»

La liberté oui... mais la liberté maximale aux commerçants ! Pour les autres... il faut être réaliste !

Notes

[1] Le Parisien - Travail dominical : la zone touristique redéfinie

[2] Paris-Côte d'Azur - Nice : Ouverture dominicale des commerces, le triomphe de la logique...

Commentaires

1. Le dimanche 5 septembre 2010, 16:04 par Rébus

La Défense, zone touristique, fallait oser

2. Le dimanche 5 septembre 2010, 17:54 par cui cui fit l'oiseau

La défense, sa forêt, son parc, son ambiance champêtre...

Vont quand même pas se tirer une balle dans le pied, les UMPistes en ne favorisant pas leurs pourvoyeurs de fonds, merde ! ;-)

3. Le dimanche 5 septembre 2010, 18:19 par Stef

Hallucinant !

4. Le dimanche 5 septembre 2010, 19:51 par des pas perdus

Oui Rébus, ils osent vraiment tout...

Cui cui fit l'oiseau, ce sont des insinuations...

Stef... oui ce n'est pas fini !

5. Le dimanche 5 septembre 2010, 20:22 par albin

Eh oui, c'est la rentrée.

6. Le lundi 6 septembre 2010, 09:23 par des pas perdus

La rentrée des classes?

7. Le lundi 6 septembre 2010, 10:55 par Agnès Maillard

Il faut vraiment avoir une vie misérable pour se retrouver le dimanche à chouiner devant les vitrines. Le dimanche, pour moi, c'est buller, manger avec les amis, voir la famille, sortir en montagne, passer du temps en famille.

8. Le lundi 6 septembre 2010, 13:29 par cpolitic

Désolé mais oui, il y a beaucoup de touristes même si beaucoup de béton. C'est une réalité.

Autre point: que ce soit touristique ou non, à la limite on s'en fout. Non ce qu'il faut c'est que travailler un dimanche soit obligatoirement payer double et sur la base du volontariat. Evidemment le second point est plus tendu à faire respecter ne soyons pas dupes.

Le reste c'est du pipo

Cdt,
Cpolitic

9. Le lundi 6 septembre 2010, 13:57 par des pas perdus

Agnès Maillard : réduire ses loisirs à la consommation c'est effectivement misérable... La peur du vide ?

cpolitic : double paie, volontariat... pourquoi pas dans les domaines indispensables ? Sauf, que la donne est faussée avec le chômage de masse, la précarité généralisée et des salaires de misère... Au-delà de ces considérations, c'est un choix de société, de vie...

10. Le samedi 11 septembre 2010, 16:00 par poker gratuit

Excellent, j'espère vous lire à nouveau très bientôt. Merci encore ! Paola :)