le sondage ou l'art de la manipulation

un léger décalage...

Billet

A plus d'un an de l'élection présidentielle, les sondages pullulent... On y lit tout et son contraire comme dans le NouvelObs :

«Le directeur du FMI gagne 3 points de popularité selon l'Ifop, mais en perd 7 selon Ipsos. Les tendances sont également différentes au sein de l'électorat de gauche.»

Le reste de l'article est à l'avenant, une subtile analyse sondagière digne des oracles de l'Antiquité !

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Ainsi la côte de DSK baisse dans l'électorat de droite mais monte dans celui de gauche, et vice versa... Il est aussi question de ces vilains canards de l'autre gauche ! Néanmoins, le plumitif de service se garde bien de conclure...

Tout ça est bien savant, sauf que les vainqueurs putatifs des sondages, à plus d'une année de la présidentielle, ont tous perdu le jour J de l'élection...

Aussi, pourquoi les médias dominants, remplis de journalistes professionnels et d'éditocrates sérieux, persévèrent à commander les sondages, et surtout à les commenter ?

A part remplir noircir du papier ou une page html, l'intérêt d'un tel article est nul. A la limite, le citoyen risque d'être dégouté de la politique puisqu'aucun sujet concret relatif à son présent et à son avenir, dans quelque domaine que ce soit, n'est abordé.

Il n'est donc question que de DSK.

Très bien.

Mais quid de ses idées et de son programme ? Quid de l'éducation nationale ? Quid de la lutte contre le chômage ? Quid de la politique énergétique ? Quid de l'engagement du pays en Afghanistan ? Quid des services publics ? Quid des banques ? Quid de la dette ? Quid de la politique européenne ? Quid des institutions de la Vè République ? Compte-t-il imposer à la France les réformes néo-libérales qu'il a imposé, en qualité de directeur du FMI, aux peuples grecs et irlandais?

Les sondés n'en savent rien. C'est de la politique fiction ou virtuelle...

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Ces sondages évitent aux médias dominants de s'intéresser aux questions de fond et de commenter les programmes des partis politiques... Vous avez lu dans les médias dominants un article sur la planification écologique proposée par le parti de gauche ? Jamais.

L'objectif principal de ce genre de sondages n'est pas d'informer mais de manipuler l'opinion publique, ou au moins une partie d'entre elle, en laissant croire que tel ou tel personnage est le candidat idéal pour battre celui du camp d'en face... sur la base d'aucun programme, ni d'aucun débat contradictoire ! Curieuse conception de l'information et de la démocratie...

Commentaires

1. Le mardi 15 février 2011, 16:28 par Romain Jammes

Tu touche un point un important. Si les sondages ne sont pas ce que les médias en font. Pourquoi les ériger en alfa et oméga.

Une des réponse, ce n'est pas la seule, repose sur les contraintes financières qui pèsent sur la presse. Ces contraintes financières poussent les médias à abaisser le coût de réception de l'information politique. Comme il y a un désintérêt croissant pour ce domaine, les médias redouble d'effort jusqu'à simplifier à l'extrême.
Le résultat ? On peint un tableau politique qui ressemble davantage à une course de chevaux, à des magouilles entres politiciens, plutôt qu'à un débat d'idées. Les sondages servent d'alibi à cette course permanente et permettent aux journaux d'être plus facilement lus et compris. Donc plus de vente et plus de rente pour nos chers oligarques qui sont à la tête des grandes entreprises de presse.

Romain JAMMES
(romain-jammes.fr)

2. Le mardi 15 février 2011, 18:04 par des pas perdus

Je suis d'accord avec toi. C'est sûr que certains ont peu de moyens. A force de contribuer à cette politique politicienne, les médias dominants lassent... Les gens sont peut-être intéressés au début, mais à force...

3. Le lundi 21 février 2011, 07:41 par factory coach outlet

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