travail dominical : réquisition, omerta & arnaque!

un léger décalage...

Billet

«Depuis un mois, le magasin de discount alimentaire Dia ouvre ses portes le dimanche. Certains clients apprécient, les employés un peu moins»

Contrairement aux fables récitées par les talibans du marché et répétées par les médias dominants, chacun peut constater qu'à Romilly-sur-Seine, le travail dominical ne repose pas sur le volontariat des salariés, heureux de travailler en plus le dimanche pour gagner autant...

« Trois salariés sur les neuf que compte l'enseigne sont donc réquisitionnés chaque dimanche matin pour ouvrir le magasin et servir les clients.»

fermeture30411.jpg (rue Ordener et rue du Ruisseau, Paris 18)

De surcroit, les travailleurs volontaires obligatoires subissent l'omerta :

«Si on parle, on sait qu'ils vont chercher la petite bête et on va finir par se faire virer»

Là encore, hormis les fous néo-cons, qui peut encore croire que le marché, c'est la liberté ?

Dans la vraie vie, le "travailler plus" du sarkozisme pourrit la vie des salariés et de leurs familles :

«Franchement, je suis en colère. Mon mari travaille beaucoup, il bosse tous les jours, même les week-ends. Je fais comment avec mes enfants ? C'est déjà assez compliqué comme ça la semaine.»

De plus, du côté du "gagner plus", c'est carrément l'arnaque :

«en regardant leur fiche de paie (...) pas d'augmentation mirobolante mais une majoration de 30 % des heures travaillées. Surtout quand l'on sait que l'un des trois employés prend son poste à 10 h et n'effectue donc qu'un peu moins de trois heures de travail. « Une fois l'essence payée, il ne reste plus grand-chose» [1]

Amis néo-libéraux, qu'en dites-vous?

Notes

[1] L'Est-éclair - Ouverture le dimanche : l'amertume des salariés

Commentaires

1. Le dimanche 3 avril 2011, 10:39 par Laffreux

Luc Chatel n'hésitait pas à l'époque à invoquer la "LIBERTE" des salariés:

http://affreuxsalebeteetmechant.20m...

C'était chez "Ed" déjà, à l'époque.

"Arbeit macht frei" ?

2. Le dimanche 3 avril 2011, 15:34 par des pas perdus

En effet, ce Chatel...

Merci pour le lien.

3. Le dimanche 3 avril 2011, 20:09 par albin

dimanche démocratique
Avantage à la dictature qui strictement respecte le repos dominical : pas d'inutiles élections ce jour-là.

4. Le dimanche 3 avril 2011, 20:59 par des pas perdus

C'est une façon de voir les choses... Sommes-nous en démocratie?

5. Le mardi 18 décembre 2012, 20:23 par caullet

Une aberration économique et sociale

Comme les industriels qui reviennent des délocalisations ( skis rossignols,…..), les contrôleurs de gestion de la grande distribution devraient s’apercevoir assez vite que leurs chiffres d’affaires annuels seront assez peu sensibles à l’ouverture des magasins le dimanche, pour la simple et bonne raison que la consommation globale ( salaires + retraites + indemnités chômages + revenus divers – épargne ) va au mieux rester stable, au pire diminuer ( augmentation du chômage ).
Par contre ils constateront dans le même temps ( mais ce n’est pas difficile de le prévoir dès aujourd’hui ) que leurs frais généraux vont augmenter du fait des frais d’ouverture des magasins le dimanche ( salaires et charges sociales, frais de fonctionnement, publicité, remises à accorder pour attirer le client,….).
En terme de gestion, le résultat de l’opération sera négatif pour chacune si toutes les grandes surfaces ouvrent le dimanches.

Si ce n’est pas le cas, ceux qui ouvrent prennent du chiffre d’affaires aux inconscients qui n’ouvrent pas et acceptent de voir partir une partie de leur clientèle.

Au niveau social, l’étude du CREDOC de 2008 sur la question montre que le phénomène de cannibalisation des grandes surfaces au détriment du commerce de proximité, notamment alimentaires induit plus de destruction d’emplois que de création, soit un solde négatif

6. Le mardi 18 décembre 2012, 20:46 par caullet

Le SEFAG ( http://www.sefag.pro/ ), syndicat de l'épicerie accompagne une vingtaine de franchisés DIA dans leur galère avec leur franchiseur.
Après la cession par Carrefour à DIA Espagne de son hard-discounter, les magasins font l'objet d'une mise en location-gérance quasi systématique.
Les réductions de personnel sont laissées à l'initiative du nouvel exploitant, ce qui évite un plan social de grande ampleur.
Pour attirer les candidats, DIA n'hésite pas à produire des comptes d'exploitation prévisionnels alléchants, faisant miroiter aux candidats l'acquisition de leur propre magasin au terme du contrat.
Une fois les contrats signés, les nouveaux exploitants s'aperçoivent très vite que leur chiffre d'affaires n'est pas celui qui a été prévu.
C'est alors que le représentant du franchiseur conseille vivement au franchisé d'ouvrir le dimanche pour tenter d'atteindre le chiffre d'affaires prévisionnel.
Pour toutes informations complémentaires n'hésitez pas à contacter le SEFAG.