Couturière, instruite, admiratrice de Victor Hugo, mère de famille (elle perd ses deux enfants) et fervente militante, elle adhère clandestinement à la section parisienne de l'Internationale et participe à diverses initiatives coopératives. Après la Commune, condamnée à mort par contumace comme "pétroleuse", elle s'exile en Suisse :
«On s'était figuré que tous les ouvriers comprendraient bientôt que leurs amis, c'étaient tous les travailleurs du monde, et que leurs ennemis n'étaient pas les Allemands, ni les Anglais, etc., mais tous les exploiteurs à quelque nation qu'ils appartinssent, les gouvernants et leurs suppôts. (...) Les gouvernants comprennent mieux que les prolétaires la puissance énorme que pourrait avoir une véritable internationale.»
Victorine Brochet (1838-1921) livre un témoignage passionnant sur l'après juin 1848, la vie sous le Second Empire, la Commune, la semaine sanglante, et la condition des femmes :
«Paris est le paradis des demi-mondaines et des chevaux de luxe, l’enfer des honnêtes travailleuses et des chevaux de fiacre. Tous les deux entrevoient la mort comme une heureuse délivrance. Voilà leur idéal ! »
A lire.
Commentaires
cela rejoint les analyses du couple PINSON dans leur bouquin dont tu avais fait un très beau compte rendu :
les prolétaires ne voient pas les vertus de l'union. Les capitalos, si !
il existe une certaine permanence hélas...