La casse du service public de la culture (2/3)

un léger décalage...

Billet

Dans le cadre de l'élaboration du programme partagé du Front de gauche, le forum public pour l'Art et la Culture se tiendra ce lundi 02 mai à 18 h 30, au Grand Parquet (Paris 18). Il se terminera par une intervention de Pierre Laurent, Christian Picquet et Jean-Luc Mélenchon.

Le texte de présentation de la commission culturelle rappelle le rôle majeur de la culture, détaille le projet culturel de la droite et la casse du service public de la culture, et enfin trace les grandes lignes d'un projet culturel de gauche. Aujourd'hui, après la culture donne le sens de l’action publique, nous publions le second volet la casse du service public de la culture :

«Contrairement à une idée répandue, ce pouvoir a un projet culturel. Il s’exprime par une offensive sans précédent contre le service public de la culture et les politiques mises en place depuis la Libération et le Conseil National de la Résistance, institutionnalisées et généralisées après la création du ministère en 1959 et accompagnées depuis par les collectivités territoriales.»

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«Elle se traduit par toujours plus de difficultés pour les professionnels des arts, du spectacle et de l’audiovisuel pour se maintenir dans l’emploi, la RGPP et les désengagements financiers qui réduisent le périmètre de l’action publique du ministère et de ses directions régionales, la reprise en main de la radio-télévision publique, la réforme territoriale qui menace de mettre en danger les financements croisés des collectivités en faveur des arts et de la culture, des enseignements artistiques, de l’action culturelle et de l’éducation populaire...»

«À cela s’ajoute depuis peu le procès en élitisme instruit à l’encontre des artistes et de l'ensemble des acteurs culturels accusés d’intimider le peuple et d’être responsables de l’échec de la démocratisation culturelle, encore faut-il mesurer en quoi réside cet échec et s’il est aussi avéré qu’on veut nous le faire croire. Confronté à la raréfaction de l’investissement public qu’il organise, le pouvoir actuel tente d’instrumentaliser l’art et la culture à des fins de paix sociale en théorisant autour d’une « culture pour chacun » devenue « culture partagée » qui n’aboutirait en fait qu’à enfermer des groupes sociaux entiers dans «leur» culture supposée, au lieu d’ouvrir largement, le partage et l'appropriation par toutes et tous de toutes les cultures.»

«En fait, il s’agit de maintenir la paix sociale fortement mise à mal par les politiques néolibérales. Nous sommes bien dans la logique d’une droite décomplexée dans le champ culturel comme dans tout ce qui touche à l’humain : amoindrir la puissance publique au profit des intérêts mercantiles, casser les solidarités au profit d’une segmentation et d'une division du peuple.»

«Le projet culturel du pouvoir veut se construire sur les ruines du service public selon trois ordres :»

«L’ordre de l’argent en poussant les feux de la marchandisation de l’art et de la culture dans une vision consumériste où l’individu prétendu libre est seul face au marché des « produits » culturels. Certains rêvent même de substituer à l’actuel ministère de la culture un ministère de l’économie et des industries culturelles.»

«L’ordre moral autour de l’identité nationale et ses avatars, une vision passéiste et mercantile du patrimoine, le retour aux valeurs conservatrices du repli sur soi, du rejet de l’autre et de la diversité culturelle. La réalisation de la Maison de l’Histoire de France s’inscrit dans cette démarche.»

«L’ordre du divertissement. L’ordre du jeu d'argent et du tout divertissement en privatisant les médias audiovisuels et le web autour du moins disant culturel, de la dictature de l’audimat et de l’omniprésence de la publicité. Ne soyons pas dupe, ce « tout divertissant » est d’abord un appareil idéologique de domination des esprits. »

la fin demain, lundi jour du forum public...