Elles furent un incroyable moment d'éducation populaire que n'ont pas manqué de relativiser et de dénigrer les médias dominants ou les représentants de la gauche au pouvoir comme l'a relaté l'ami des échos de la gauchosphère.
Que voulez-vous pendant que certains s’accommodent du système capitaliste productiviste dans sa version néo-libérale, d'autres à gauche travaillent pour sortir du capitalisme et de la catastrophe écologique !
Nous ne prétendons pas faire un compte-rendu exhaustif des assises[1], mais relater ce qui nous a le plus marqué, parce d'une part les idées développées par M. Lowi, J. Testart, E. Coquerel, S. George, J. Généreux, H. Kempf, G. Amard, F. Ruffin et les autres intervenants furent denses et d'autre part les échanges avec la salle furent intéressants et constructifs, comme ce salarié qui s'interroge en décrivant la dérive de Sanofi, la perte de contrôle et tout simplement la perte de sens, l'entreprise alors publique mais gérée comme une boite privée avant sa privatisation, puis l'accélération du processus de dépossession et d'aliénation.
L'écosocialisme représente la seule voie possible pour changer la vie. L'alternative politique, radicale et concrète, qui articule le social, la démocratie et l'écologie sur la base de la planification démocratique et écologique.
Par exemple, il a été question de l'implication citoyenne dans la recherche, autrement dit, ne pas laisser les scientifiques, la puissance publique et surtout les firmes privées décider en petit comité de l'orientation et des objectifs de la recherche. Les citoyens-ne-s doivent non seulement être informés et associés mais avoir un pouvoir décisionnel.
En d'autres termes, l'écosocialisme n'est pas l'avant-garde éclairé au pouvoir ou un monarque républicain qui impose ses décisions. L'écosocialisme instaure la démocratie dans tous les secteurs d'activité : démocratie participative, démocratie représentative, tirage au sort ? Le débat a été particulièrement vif. Certains ont évoqué les bilans des élus du Front de gauche, ou les initiatives des peuples du Sud qui, à la base, ont créé et développé eux-mêmes un mode de fonctionnement alternatif local et régional, égalitaire, démocratique et respectueux des ressources naturelles, fondé sur "le buen vivir".
Le "bien vivre" va à rebours du système actuel qui atomise les structures sociales (famille, associations, travail, ville, etc), isole les citoyens en leur volant leurs repères, leur personnalité et leur identité, et enfin aboutit à l'exploitation et à l'aliénation des individus qui pensent se réaliser en surconsommant.
L'écosocialisme concilie l'urgence sociale et les perspectives de transformation sociale en articulant la lutte politique et la lutte sociale, à l'instar de la sécurité sociale dont la création est indissociable de la mobilisation sociale sur le terrain - la participation active des salariés dans la création des caisses locales - et de l'action du ministre communiste Ambroise Croizat pour appliquer le programme du Conseil National de la Résistance.
Il n'est pas une vue de l'esprit mais déjà une réalité sur le terrain des luttes pour sortir de la crise du système capitaliste. Les Fralib démontrent que les travailleurs peuvent se réapproprier l'appareil de production et être première ligne dans la transition écologique. Dans leur projet de SCOP, ces derniers ont revu les processus et les objectifs de production à l'aune des préoccupations sociales et écologiques en privilégiant notamment les circuits courts d'approvisionnement et l'agriculture biologique. De ces expériences concrètes, l'écosocialisme conjuge production locale et vision écologique globale.
Bref, à l'heure où les serviteurs du capitalisme masquent l'importance des destructions écologiques en faisant miroiter les projets délirants de la technosience pour enrayer un réchauffement climatique qui dépasse d'ores et déjà les modèles prévisionnels les plus pessimistes, où le capitalisme vert est aussi injuste et destructeur que le capitalisme d'antan, où la mondialisation tue le salariat et la paysannerie, où le néo-libéralisme assoit sa domination quitte à violer des droits démocratiques des peuples, où la social-démocratie montre son incapacité à réformer le système, l'écosocialisme constitue la seule alternative politique réaliste de gauche.
Pour en savoir plus, les interventions et les tables rondes de ces assises sont disponibles sur le site du parti de gauche .
Sinon, à titre perso, oûtre le fait d'avoir appris pas mal de choses, ce fut une belle journée de blogage avec Hubert, Nicolas, Rolland et Sidné.
Notes
[1] d'autant que nous n'avons pu rester jusqu'à la fin ;-)
Commentaires
sourire : vrai qu'il n'est pas exhaustif ce compte rendu.
oublier "la règle verte" ¡¡¡!!! screugneugneu
Merci à vous pour ce compte-rendu.
C'est bien la preuve que l'écologie est éminemment politique et de gauche, et pas seulement un moyen pour obtenir des postes au gouvernement.
Effectivement. Regardez les vidéos pour vous faire une bien meilleure idée de ces assises.