La stabilité de la Cinquième République, maintes fois vantée et seul argument recevable en sa faveur, s'est faite au prix d'une concentration des pouvoirs. La Constitution du 4 octobre 1958 a fait l'objet d'une vingtaine de modifications. Elle n'en demeure pas moins aujourd'hui bâtarde avec son parlementarisme fantoche et son présidentialisme officieux. Le président de la République cumule les avantages des deux systèmes. En effet, les pouvoirs du Parlement sont tellement circonscrits (cf. l'initiative de l'ordre du jour - les restrictions sur les propositions d'ordre budgétaire - le pouvoir d'investigation des parlementaires) que l'essentiel du pouvoir législatif est entre les mains d'un pouvoir exécutif, qui plus est bicéphale, où le Premier ministre sert de fusible à un président de la République politiquement irresponsable puisque le Parlement ne peut le révoquer.
Le pouvoir exécutif exerce également un contrôle non négligeable du pouvoir judiciaire (Parquet) et du pouvoir médiatique public (budget - nomination des directeurs de chaînes) qui limite d'autant les garanties démocratiques de l'indépendance de la justice et du pluralisme des opinions exprimées dans les médias du service public.
Cette concentration des pouvoirs au seul profit d'un pouvoir exécutif, élu et irresponsable durant la mandature, se décline à toutes les strates de la République, du président au ministre, du président du conseil régional au maire de la commune. La décentralisation qui devait rapprocher les décisions au plus près du peuple a produit l'effet inverse. Elle a créé des baronnies locales, aussi éloignées du peuple que le pouvoir central, et surtout elle a complexifié la chose publique dans la mesure où les citoyen-ne-s ne savent plus vraiment qui fait quoi et qui décide.
La possibilité pour le président de la République de se représenter pour un second mandat, le quasi exclusif scrutin majoritaire, le cumul des mandats, la faculté de légiférer par voie d'ordonnance sont autant d'éléments qui favorisent le caractère monarchique de la Cinquième République et qui éloignent les citoyen-ne-s de la politique.
De plus, la Cinquième République a favorisé le développement d'une caste de privilégiés de politiciens professionnels et d'élus cumulards coupés pour la plupart des réalités quotidiennes du peuple qui décident à la place du peuple pour le peuple. Ce dernier n'est consulté de temps à autre dans un cadre électoral restrictif qui exclut de la représentation nationale à la fois les catégories socio-professionnelles les plus nombreuses (ouvriers-employés) et les partis politiques minoritaires. La Cinquième République favorise le désintérêt du peuple pour la politique.
Enfin, il ne faut pas négliger la présence de l'article 16 de la Constitution du 4 octobre 1958 qui permet à un Président de la République de prendre en toute légalité les pleins pouvoirs. Ledit article est une sorte d'épée de Damoclès qui peut, à tout moment, s'abattre sur la démocratie et nos libertés politiques. Il offre à n'importe quel président de la République de faire en toute légalité un coup d'Etat !
Pour toutes ces raisons, faire un énième replâtrage de la Constitution de la Cinquième République, qui plus est sans consulter le peuple comme a l'intention de le faire Hollande, n'est ni à la hauteur des enjeux, ni digne d'un homme de gauche.
Et pour conclure, nous citons ces quelques lignes de «Tous pourris!» La nouvelle censure imposée à la parole critique :
« Plutôt que de discréditer Mélenchon, prenons-le au mot et discutons : cette nouvelle constitution, comment l’écrirons-nous ? Quelles règles voulons-nous pour séparer les intérêts privés de l’intérêt général ? Quel statut pour nos élus ? Quels droits de regard et de révocation pour nous ? C’est en s’emparant du débat sur la constitution que nous dépasserons l’indignation populiste pour engager la reconstruction politique et sociale qui s’impose. »
à suivre...
Commentaires
Jeudi 11 avril 2013 :
Moscovici savait dès décembre pour le compte de Cahuzac.
Le ministre de l'Economie Pierre Moscovi avait envoyé une mission secrète en Suisse et connaissait depuis décembre 2012 l'existence du compte suisse de l'ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac, écrit jeudi "Valeurs actuelles".
Selon l'hebdomadaire, l'équipe d'une quinzaine de fonctionnaires, notamment de la Direction nationale d'enquêtes fiscales, a agi de façon parfaitement légale et n'a eu aucune difficulté à obtenir la confirmation recherchée.
Dans ces conditions, "la démarche de Pierre Moscovici, qui consiste, le 24 janvier, à demander aux autorités helvétiques si si Jérôme Cahuzac disposait d'un compte à l'UBS entre 2006 et 2012 avait quelque chose de surréaliste", écrit Valeurs actuelles.
Soupçonné par l'opposition d'avoir cherché à couvrir Jérôme Cahuzac, Pierre Moscovici s'est défendu de toute complaisance ou faille dans l'enquête diligentée auprès de la Suisse sur le compte de l'ex-ministre du Budget.
http://www.lesechos.fr/entreprises-...
Merci BA pour l'info. Je crois même qu'ensuite Moscovici s'en ai servi pour protéger Cahuzac.
Cela ne changerait rien, mais ça me ferait plaisir de voir tomber Moscovici
Mission Possible
http://www.lejournaldepersonne.com/...
Bonjour Personne
Ce pays, c'est la France
Un pays qui va sans doute à sa perte
Il n'est plus, ni serein, ni souverain
Son peuple meurt de faim
Faim de justice et de dignité
Qu'on en finisse s'il vous plaît
Il faudrait précipiter sa chute
Pour que ce beau pays renaisse de ses cendres!
Je crains que çà n'aille qu'en empirant...surtout "grace" à l'Europe.
Je suis obligé de me republier, Des pas ne me suit pas pas à pas.
Aujourd'hui, apprenons à distinguer un honnête contribuable d'un vilain fraudeur.
Entièrement d'accord avec ce qui est dit là. J'apprécie.
Et je vais rajouter, n'oubliez pas d'aller faire un tour sur ce site
et surtout passez par dessus certains mots, allez jusqu'au bout de l'analyse et des propositions .....
Christian : allons, tu sais bien que nous cessons d'aller vers plus d'Europe sociale...
Lou : je m'efforce de te suivre mais avec tes nombreux blogs, il me manque le don d'ubiquité...
Hum, je ne suis pas persuadée qu'une république parlementaire pure soit la panacée. La république italienne en est une, et ça ne me parait pas un exemple à suivre. Les italiens eux, aimeraient bien avoir plus de présidentialisme.
Quoi que l'affaire Cahuzac, que je n'ai pas suivie en détail tant elle me semble familière, soit très... italienne, cette V° république a cependant permis au pays d'arriver au 22° rang du classement des pays les moins corrompus (ce qui est encore trop, comme on le voit), mais l'Italie arrive au... 72 rang. ça donne un ordre d'idée.
Ah ! DSPS, en hébreu il n'y a pas de voyelles, notre Dieu n'a plus le don d'ubiquité.
C'est pourtant simple, il n'y a qu'un seul Lou
http://www.libellus-libellus.fr
et sur l'autre
https://www.facebook.com/lou.delibe...
Je m'absente, je suis en croisade contre PriceMinister, qui m'a censuré, mauvais avec le Lou, on le sait, et puis il vient d'y avoir une averse de grêle, et je suis en pleine débâcle, je me fais un sang d'encre pour mon Jeannot chéri, mon ange, 'Lettres de Jean Cocteau à Jean Marais', à venir sur Libellus, je suis très influencé par mes lectures.
J'ai reçu Don Carpenter, c'est pour plus tard, je vais encore replonger dans le noir.
Justement Floréale, le 6ème République fera l'objet d'un billet. Je crois que la France a reculé parmi les pays les moins corrompus. Il faudra prévoir de nouvelles règles pour s'en préserver.
Lou : après le déluge...
Faisons grandir l'idée d'une 6ème république, signez et diffusez:
http://www.avaaz.org/fr/petition/Po...
Merci Roger pour le lien.