Attention, Recherche en danger

un léger décalage...

Billet

A la lecture des dernières publications du collectif Sauvons la Recherche (SLR), il ressort que François Hollande a l'intention de parachever les choix de Nicolas Sarkozy dans le secteur crucial de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR).

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J'ai eu beau parcourir la blogosphère solférinienne, pas un seul blogueur de gouvernement ne relaie le cri d'alarme des chercheurs à propos du projet de loi relatif à l’enseignement supérieur et à la recherche (ESR) : no comment !

Dans un communiqué et une lettre aux parlementaires, SLR explique précisément que le projet de loi du 22 mai 2013 met en danger la recherche avec :

  • "le transfert des résultats de la recherche vers le monde socio-économique" via la modification du code de la recherche (soumission aux impératifs du marché, priorité aux court et moyen termes, perte d'autonomie des chercheurs...),
  • la précarisation de l’emploi scientifique (50.000 chercheurs en CDD),
  • la paupérisation (baisse de 16 % du budget des organismes de recherche),
  • la caporalisation (pérennisation des IDEX et des Fondations de Coopération Scientifique, mauvaise représentation des enseignants-chercheurs) de l’ESR.

Pour la petite histoire, ce projet de loi s'inscrit d'ailleurs dans la stratégie de Lisbonne. Selon les prévisions des hauts stratèges de la Commission européenne, ladite stratégie aurait du faire de l'Europe la première zone de l'économie de la connaissance dans les années 2010 !

L'échec de la stratégie de Lisbonne est patent, mais Hollande comme Sarkozy et les visionnaires européens, préfère poursuivre dans cette voie sans issue qui fragilise la recherche publique et l'avenir du pays.

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Ce projet de loi s'inscrit aussi dans le cadre de l'austérité. La RGPP repeinte en rose pâle avec la MAP (modernisation de l’action publique) frappe ce secteur d'activités qui est pourtant, à en croire les discours officiels, préservé des coupes budgétaires. Le projet précité ne mettra pas un terme aux suppressions et aux gels d’emplois de titulaires, aux dégradations des conditions de travail et d'études, à l'annulation de certains cours, et à la précarité sociale.

Ce nouvel exemple de reniement des engagements du candidat Hollande démontre l'aveuglement ou le fanatisme du pouvoir PS-EELV dans les dogmes de l'idéologie néolibérale.

Certains personnels de l'enseignement supérieur et de la recherche - qui nourrissaient quelques espoirs en raison des promesses de campagne de Hollande et de la présence de l'ancien président de Sauvons la recherche au secrétariat national du PS depuis 2008 - doivent aujourd'hui être amers et déçus...

Et pour conclure, je propose aux internautes qui ont une âme de chercheur/euse de résoudre le problème suivant :

« Sachant que le PS est majoritaire à l'Assemblée nationale, et que le Premier ministre et le Président de la République sont des hauts dignitaires du PS, comment se fait-il que l'alternance politique de mai-juin 2012 se traduit par la continuité de la politique de la droite ? »

Commentaires

1. Le samedi 25 mai 2013, 00:26 par Jérémy

Surtout, il n'y a que 30h de débat, uniquement à l'Assemblée Nationale, et le vote final aura lieu mardi 28 Mai.

Bizarrement, ça tombe à une période où la majorité des étudiants sont en partiels ou en stage; et le comble dans tout ça, c'est l'UNEF, syndicat étudiant majoritaire (à la suite d'élections où la participation au niveau nationale est de 10%... Le soi-diant "apolitisme" et la résignation sont marqués dans le milieu étudiant), croit que ce texte constitue une avancée.

Bref, t'as juste SUD-Etudiants, l'Union des Etudiants Communistes (au sein de laquelle je milite activement; un lien à lire sur la LRU 2.0 : http://bit.ly/11cZ7mk), des collectifs comme SLU, SRU, Papera, des syndicats comme la CGT, SUD et FO, et la Gauche (aile Gauche du PS, Front de Gauche) et l'extrême-gauche (NPA, LO; et encore, ils ne saissisent pas vraiment à fond du dossier à ce sujet).

Voila quoi, je suis étudiant (boursier, au plus échelon qui plus est), et je trouve ça consternant que le traitement de la loi Fioraso dans les médias se soit restreint aux cours en anglais. Cette loi est pourrie sur pas mal de points (http://www.etudiants-communistes.or...) et Marie-George Buffet a bien mis avant certains de ces points lors de son intervention à l'AN (http://www.humanite.fr/sites/defaul...)

Vu que l'UNEF est de plus en plus le satellite étudiant du PS, et qu'en même temps, il y a un réel besoin d'organiser les étudiants tout évitant les totos, un vrai syndicat au service des étudiants est nécessaire. Ca ne sera pas l'UNEF, ni la FAGE. À Poitiers, Lyon et Saint-Etienne, avec l'UEC, on avait lancé en Novembre dernier la CGE (Confédération Générale Etudiante), mais bon, on s'était fait poutrés par l'UNEF qui voulait s'assurer des scores de stals... Reste à voir si on arrivera à développer ce syndicat qui n'est qu'à ses débuts, histoire de créer une opposition claire à la casse de l'Université.

2. Le samedi 25 mai 2013, 07:58 par des pas perdus

merci pour ces élairages Jérémy.