La République bananière française

un léger décalage...

Billet

Wikipédia propose cette définition :

« Le terme de république bananière désigne à l'origine un pays peu développé, dont l'industrie repose typiquement sur la seule production de bananes, et dirigé par une petite ploutocratie autoritaire. Par extension, l'expression est utilisée pour qualifier, de manière polémique ou satirique, toute forme de régime politique considéré comme dictatorial et/ou corrompu. »

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Dans cette Cinquième République quinquagénaire, la France porte les stigmates d'un pays peu développé (désindustrialisation, explosion du nombre de sans-abris-insécurité sociale généralisée) dont la principale industrie est le tourisme.

Elle est dirigée par une ploutocratie. Ses dirigeants sont élus à vie avec le cumul des mandats et ils se partagent le pouvoir alternativement grâce à un système apparemment démocratique qui favorise deux partis officiels faussement antagonistes.

Sans être une dictature classique qui envoie les opposants en prison, il faut noter qu'elle interdit au peuple de décider directement des questions qui touchent au budget, à la diplomatie, à l'écologie, à l'économie, à l'Europe et au social. Plus l'intégration dans l'Union européenne néo-libérale se renforce, plus il y a de domaines qui échappent à la décision du peuple. Les décisions sont prises au sommet parce que TINA !

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Sans être totalement corrompu, le système de la Cinquième République est régulièrement ébranlé par des affaires qui rappellent combien le pouvoir politique au sommet de l'Etat et le pouvoir des affaires tendent à être un seul et même monde où les uns et les autres ont tendance à se fréquenter, à se mélanger et à privilégier leurs intérêts privés ou à les confondre avec l'intérêt général.

La séparation des pouvoirs est virtuelle, notamment entre l'exécutif et le juridique. Et que dire de la place du 4ème pouvoir dans ce système dont les principaux organes sont au service de l'ordre établi ?

Illustrations de la République bananière :

Un Hollande président de gauche (PS) et un Sarkozy président de droite (UMP) mènent à quelques détails près la même politique économique, sociale, diplomatique, écologique... ce qui interroge sur le sens de l'alternance politique et la nature du régime de cette République...

Une ministre accepte de créer un emploi fictif au sein de son ministère pour ne pas déplaire à son président, n'est-ce pas Madame Boutin ?

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Une ministre de l'économie et du budget Lagarde qui n'est que témoin assisté dans une ténébreuse affaire où elle accepta que le contribuable verse plus de 400 millions d'euros dans la poche de l'affairiste Tapie...

Un Etat qui ne s'est pas encore porté partie civile dans l'affaire susmentionnée... et dont l'un des représentants, Pierre Moscovici, a soutenu publiquement l'actuelle directrice du FMI...

Un ministre du budget, en charge de la lutte contre la fraude fiscale, est finalement démissionné alors qu'il pratiquait l'exil fiscal depuis des lustres..

Des politiciens toujours élus alors qu'ils ont été condamnés pour des délits commis dans le cadre de leurs fonctions...

L'armée envoyée à l'étranger sur ordre de l'exécutif sans consulter le Parlement...

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Des droits sociaux fondamentaux réduits à une peau de chagrin, le patrimoine national privatisé à des affairistes, des services publics liquidés sur injonction de Bruxelles sans que le peuple ne soit jamais consulté!

Une société inégalitaire et bloquée où la reproduction sociale et le népotisme dans la haute fonction publique, le patronat et le personnel politique rappellent l'Ancien régime...

La liste n'est hélas pas exhaustive. Elle n'est pas la somme de cas particuliers et isolés. Ces dérives sont intrinsèques au système.

La République est malade de la Cinquième République Vite une Constituante !

Commentaires

1. Le samedi 1 juin 2013, 12:44 par babelouest

Nous sommes dans une situation objectivement pré-insurrectionnelle. Un régime à bout de souffle, de compromissions, de scandales, basé sur des institutions incohérentes par ajouts successifs dans la constitution, ne demande qu'à tomber. Ne manque que le coup de pouce qui fera tomber le château de cartes. Qui le donnera ?

2. Le samedi 1 juin 2013, 16:32 par jacques garreau

depuis 2005 la république est morte,nous sommes aux ordres de Bruxelles qui décident de tout,nous mangeons des Ogm sans le savoir,on poursuit les semanciers en justice qui osent défier Monsanto en n'acceptant pas les brevets sur le vivant. Nos politiques sont des marionnettes aux ordres de la finance mondiale,le reste n'est que chimére...

3. Le samedi 1 juin 2013, 16:32 par jacques garreau

depuis 2005 la république est morte,nous sommes aux ordres de Bruxelles qui décident de tout,nous mangeons des Ogm sans le savoir,on poursuit les semanciers en justice qui osent défier Monsanto en n'acceptant pas les brevets sur le vivant. Nos politiques sont des marionnettes aux ordres de la finance mondiale,le reste n'est que chimére...

4. Le samedi 1 juin 2013, 18:34 par des pas perdus

Babelouest : je suis moins optimiste que toi. L'impression que la majorité est résignée...

Jacques : si elle n'est pas morte, elle est dans un piteux état...