L'intox des 15 milliards d'euros d’économies en 2014.

un léger décalage...

Billet

Hier à l'issue du Conseil des ministres, le Premier ministre a fièrement annoncé 15 milliards d’euros d’économies supplémentaires :

« C'est un effort sans précédent et en même temps nous sauvons notre modèle social »

ane.jpg

Je ne vois pas en quoi retirer 15 milliards d'euros supplémentaires du budget sauvera le modèle social. Ou ce qu'il en reste.

Et fait, le choix de retirer ces 15 milliards d'euros produit des conséquences politiques en matière de retraites par exemple.

Il faut - d'après les experts officiels - 20 milliards d'euros pour sauver les retraites par répartition.

Donc, ces 15 milliards d'euros présentés par Ayrault n'iront pas aux retraites d'où la réforme en cours.

Ni d'ailleurs, les 20 milliards d'euros crédit recherche qui sont donnés aux grandes entreprise sans aucune contrepartie.

Ayrault et son gouvernement préfèrent augmenter le nombre d'années de cotisations, ce qui se traduira par une augmentation exponentielle du nombre de retraités miséreux.

Au bas mot, ça fait 35 milliards d'argent public dont nous ne verrons jamais la couleur sous forme de services publics, d'infrastructures, d'aides sociales, de soins et de médicaments remboursés...

Soit au moins, 35 milliards d'euros en moins pour le modèle social...Ou ce qu'il en reste !

Par ailleurs, ne soyons pas dupes. Puisque ce sera 15 milliards d'euros supplémentaires qui ne seront pas redistribués et qui enrichiront davantage l'oligarchie et le monde de la finance (désolé pour le pléonasme !) dont les revenus ont augmenté de 25 % en 2012 !

Il y aura bien avocat rose pâle qui avancera que les 15 milliards d'euros permettront de réduire les déficits publics... et rembourser la dette publique : belle intox !

why.jpg

Vous je ne sais pas, mais cette politique-là me semble présenter quelques similitudes avec celles conduites par Zapatero et Papandreou, les camarades du Parti socialiste européen (PSE) du PS français.

Eux aussi faisaient les fiers à bras en se vantant de retirer des milliards d'euros de dépenses publiques.

Ils pensaient qu'en retirant x euros de dépenses, ils feraient au moins x euros d'économies, à l'instar des néo-libéraux de tous poils qui avancent des hypothèses simplistes du genre trop d'impôts tue l'impôt, le secteur privé est toujours plus performant que le secteur public, les entreprises croulent sous les charges sociales...

Or, les coupes budgétaires produisent SYSTÉMATIQUEMENT l'effet inverse à l'objectif officiel de réduction des déficits:

  • ralentissement de l'économie, voire récession,
  • davantage de précarité, de chômage et de fermetures d'usines,
  • assèchement des rentrées fiscales,
  • dette publique plus lourde.

D'ailleurs, le FMI reconnaît l'effet multiplicateur -négatif- des politiques de réduction du déficit :

« Cela veut dire qu'une baisse de dépense publique (ou une hausse d'impôt) d'un euro, destinée à diminuer le déficit, peut entraîner un recul de 1,7 euro du PIB. Dans ce cas, la mesure prise un gouvernement manque sa cible : un recul de 1,7 euro de la richesse produite entraîne un accroissement du déficit public proche d'un euro »

Dans ces conditions, je ne vois pas par quel miracle les 15 milliards d'euros d'économies des Holande, Ayrault et Duflot ne produiraient pas les mêmes effets, c'est-à-dire davantage de déficits publics et de souffrances inutiles pour les classes moyennes et populaires...

enfumage.jpg

Commentaires

1. Le jeudi 12 septembre 2013, 07:44 par Rosa Elle

Je n'ai pas compris ce dogme de la relance par l'offre dont aurait parlé Mosco : tu peux produire ce que tu veux, si les gens n'ont pas de sous pour acheter...c'est brouillon, tout ça.

2. Le jeudi 12 septembre 2013, 19:39 par Lou de Libellus

Bof ! Je ne sais plus que dire. Juste pour te remercier de cette page. Moi, ILS me découragent.

3. Le vendredi 13 septembre 2013, 09:50 par des pas perdus

Rosa Elle : la politique de l'offre est celle menée par l'Allemagne depuis Schröder. Il s'agit d'une sorte de dumping social - grosso modo - destiné à rendre compétitive les entreprises allemandes sur le marché international en sous-payant les salariés et en les précarisant. Si une telle politique, en faisant abstraction du scandale de l'exploitation sociale, était imitée par les autres pays de la zone euro, il y aurait un fort ralentissement économique, voire la récession économique (manque de pouvoir d'achat = baisse de la consommation) : je crois bien que c'est le cas.
Le pacte de compétitivité, l'ANI, les baisses de cotisations sociales sont des éléments de la politique de l'offre de Hollande.

Lou : merci