Les bricoleurs ou les marionnettes du dimanche

un léger décalage...

Billet

Cette semaine, des recours auraient été engagés contre la décision la Cour d'appel de Paris relative à la fermeture de l'enseigne Sephora à 21 heures en semaine et des magasins de bricolage le dimanche.

A priori, ces recours n'ont aucune chance d'aboutir, mais là n'est pas l'essentiel puisqu'ils s'inscrivent dans un plan de communication qui ne laisse rien au hasard.

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En l'occurrence, le patronat tente de gagner la bataille de l'opinion en menant une offensive médiatique de grande ampleur pour contraindre le pouvoir rose et vert pâle à déréglementer sur ces deux normes juridiques du droit du travail.

Aussi, a-t-il eu l'idée géniale d'instrumentaliser quelques salariés triés sur le volet plutôt que de se retrouver en 1ère ligne en créant "les bricoleurs du dimanche". Ainsi a-t-on vu quelques salariés qui affirment être victimes des syndicats et du droit du travail. Les médias dominants ont largement relayé ce délire néo-libéral où les syndicats et la loi oppresseraient les salariés dans une sorte de monde parallèle dont les patrons seraient les bienfaiteurs de leurs employés !

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Mais, le Huffington Post dans "Les bricoleurs du dimanche", financés et encadrés par Leroy Merlin et Castorama" casse l'image officielle de ce collectif en donnant la parole à des salariés qui - eux - ont préféré garder l'anonymat :

« Le directeur de mon magasin est venu me voir pour me demander de participer à une formation, il m'a bien dit que je n'étais pas obligé.(...) Là, on a été réunis dans une salle à Paris, il y avait deux ou trois salariés de chaque magasin Leroy Merlin ou Castorama concernés par les fermetures, soit environ une centaine de personnes. (...) On a commencé par un cours sur la communication de crise, ils nous ont notamment dit ce qu'ils voulaient éviter, les actions violentes par exemple. ».

Un autre ajoute :

« Nous avons participé à cette réunion sur notre temps de travail, la direction a remboursé nos frais de déplacement et un buffet nous attendait. De la même manière, quand nous avons manifesté entre Montparnasse et le ministère du travail, la direction a loué un bus, nous a fourni des sandwichs et on s'est servi dans les rayons pour préparer le défilé. Tout a été financé de A à Z par les patrons »

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Par ailleurs, l'article révèle qu'une agence de communication, Les Ateliers Corporate, a été engagée pour former les bricoleurs du dimanche, définir l'identité visuelle, les moyens d'action et les slogans, encadrer la communication et faire la pub auprès des médias dominants.

Rien au hasard, vous disais-je. D'ailleurs, lesdits patrons auraient exercé des pressions pour inciter leurs salariés à participer à cette entreprise de manipulation comme le révèle le Monde :

« Il y a des incitations pour s'inscrire, pouvant aller jusqu'à des menaces pour les futures augmentations de salaire ou les promotions ».

A l'aune de ces informations, il est difficilement compréhensible que le gouvernement n'ait pas dénoncé ces méthodes peu reluisantes du patronat pour défendre le repos du dominical et les fermetures à 21 heures, à moins que la création de la commission présidée par l'ancien PDG de La Poste ne serve à préparer une énième loi pour démanteler un peu plus le code du travail.

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Commentaires

1. Le dimanche 13 octobre 2013, 18:53 par Lou de Libellus

Je vois que tu te réfères au 'Huffington Post', comme je l'ai fait récemment (sur la finance libérale-mondialisante.

J'ai aperçu Mareth, le coiffeur déchu. Pas fier... il rasait les murs.
Oui, ben, c'est dimanche, et j'ai le potiron farci de Zarathoustra : - )

2. Le dimanche 13 octobre 2013, 19:51 par des pas perdus

Tu sais bien que j'ai un faible pour cette pauvresse d'Anne !