Le Hollandisme, un conservatisme radioactif

un léger décalage...

Billet

Sous le hollandisme depuis plus d'un an, à y regarder de près, je ne vois guère de différences avec la période précédente, le sarkozisme.

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Le hollandisme se caractérise par son adhésion aveugle à la construction néo-libérale de la commission européenne. Je m'abstiendrai de citer des décisions maintes fois commentées et critiquées comme le TCSG, l'ANI, le cadeau de 20 milliards d'euros aux entreprises du CAC 40 sans contrepartie et avec la garantie de ne pas subir de contrôle fiscal, les retraites, l'aggravation de la RGPP, les fameuses économies de 15 milliards faites sur le dos des services publics, la politique de la sécurité sociale.

Le hollandisme, c'est un Etat qui tend à se réduire à ses fonctions régaliennes. Un président de la République et un gouvernement qui espèrent que "les choses" s'arrangeront d'elles-mêmes en matière sociale et économique. Ils veulent des résultats ont-ils martelé après la victoire du FN mais ils poursuivent la politique de la droite en espérant un miracle du marché.

L'actuelle crise qui frappe la région Bretagne est d'ailleurs un cas d'école. Une industrie productiviste, lancée sous De Gaulle, est dans l'impasse parce que les entrepreneurs, mais surtout l’État ont été incapables d'imaginer d'autres modes de production. Incapables de prendre en considération les problèmes écologiques causés par cette industrie, l'évolution du marché et la concurrence des pays émergents, pour produire de la qualité autrement, pas forcément plus onéreuse pour les citoyen-ne-s, mais à échelle humaine et écolo pour éviter la casse sociale. L’État, l'UE, la FNSEA et le MEDEF ont encouragé la course au suréquipement et au surendettement. Même constat dans l'agriculture et dans d'autres domaines...

Nos grands capitalistes et énarques ont conduit la France dans le mur parce qu'ils ont été incapables d'imaginer l'avenir et de planifier dans le temps une transition acceptable pour tous et prenant en compte une donnée pourtant essentielle : la finitude des ressources naturelles.

Le hollandisme, ça devrait être la transition énergétique.

La transition énergétique devrait commencer par l'arrêt de toutes les centrales nucléaires bien avant l'objectif hollandais de 2050, et dès à présent, la mise en place d'un plan d'action pour exploiter toutes les énergies renouvelables, et pour allouer à la recherche dans ce domaine autant de moyens que dans le nucléaire.

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Si la transition énergétique est un enjeu d'indépendance nationale, elle devrait passer par la création d'un nouveau service public pour améliorer et rénover l'habitat, voire construire un habitat passif au niveau énergétique.

Évidemment, tous les équipements collectifs produisant de l'électricité seraient exploités exclusivement par la puissance publique : l'objectif est de produire à bas coût, à basse incidence écologique et en toute sécurité, et non engraisser des oligarques et payer des campagnes publicitaires.

Cette transition changerait l'ordre des priorités en matière de transports de personnes et de marchandises : prioriser le rail. Réglementer l'usage du transport de marchandises par la route et rendre attractif les transports collectifs, ce qui nécessitent de mettre un terme au libéralisme et à la concurrence dans ce domaine.

En d'autres termes, l'écologie doit être au service de l'intérêt général, et pas aux mains de quelques intérêts particuliers de l'oligarchie.

Or, la transition énergétique ne passera pas par le hollandisme.

La simili transition énergétique à la sauce hollandaise repeindra en vert le capitalisme en accordant diverses aides au privé et en facilitant la concurrence. Accessoirement, elle permettra à Hollande de communiquer et de se dédouaner de ses responsabilités en cas d'échec. Aujourd'hui, elle permet à EELV de justifier sa participation au gouvernement Ayrault.

Elle sera un moyen d'accorder de nouvelles opportunités d'optimisation fiscale aux plus riches pour les inciter à rénover leur habitat et à changer de bagnole, tout en taxant davantage les autres, c'est-à-dire les classes populaires et moyennes qui n'en ont pas les moyens.

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Un prétexte parce que l’État s'apprête à prolonger de 10 ans la durée de vie du parc nucléaire. Les centrales qui étaient conçues pour 40 ans d'activité devront fonctionner 50 ans.

Je me souviens qu'à l'époque de l'accident de Tchernobyl et du fameux nuage qui s'est arrêté à nos frontières, il était de bon ton de rallier cette URSS sclérosée et non démocratique qui produisait son électricité avec des centrales nucléaires obsolètes.

Tchernobyl apportait la preuve que le socialisme dit réel était à bout de souffle et inférieur au système capitaliste et démocratique, n'est-ce-pas ? Et aujourd'hui, nous pouvons tirer les mêmes conclusions pour cette France de la Cinquième République qui se garde de consulter démocratiquement le peuple sur cette question.

Sachant que plus le nombre de centrales nucléaires en activité est important et plus elles sont vieilles, plus la probabilité d'un accident est grande, il ne faudra pas s'étonner si un accident comparable à celui de Tchernobyl ou de Fukushima interdise toute présence humaine sur des centaines de kilomètres carrés du territoire pour des centaines d'années...

Mais de cela, les médias dominants n'en disent rien. Ils préfèrent relativiser les risques du nucléaire et présenter les écologistes (pas ceux du gouvernement Ayrault) soit comme de doux rêveurs, soit comme des extrémistes potentiellement dangereux : misère du journalisme dominant complice du libéralisme et du social-libéralisme...

Dans le silence médiatique de graves décisions sont prises sans consulter le peuple : le Hollandisme est un conservatisme hautement dangereux pour la démocratie et l'environnement.

Commentaires

1. Le vendredi 18 octobre 2013, 00:42 par mimi

Hollande a nommé Valls,
Hollande soutient Valls
Hollande me fait peur.

2. Le vendredi 18 octobre 2013, 06:55 par lediazec

Nous avions peur (avec raison) que Sarko ne foute en l'air les quelques acquis sociaux obtenus de haute lutte et avons tout fait pour qu'il s'en aille. A la place, le pays à choisi, par défaut, des imposteurs qui nous enfoncent dans la mélasse sous l'appellation incontrôlée de "socialiste" ! Au final, la conclusion est cruelle : le seul gouvernement de "gauche" (modérée, hein)que la France ait connu depuis des décennies il faut aller le chercher sous le règne de... Chirac !!!
Extraordinaire, non ?...

3. Le samedi 19 octobre 2013, 20:29 par Lou de Libellus

Ce qui me gêne un peu, c'est l'abus du terme démocratie/démocratique/démocratiquement. Si c'est pareil, c'est parce que ce sont les mêmes qui avaient élu Chirac à 82,5 %, pour défiler à propos des retraites un an plus tard, les mêmes qui avaient élu Sarkozy, les mêmes qui ont élu Hollande. En cinq ans, il y a peu de nouveaux électeurs, remplaçant peu d'électeurs disparus.

4. Le dimanche 20 octobre 2013, 19:28 par des pas perdus

Mimi, Hiollande est égal à lui-même...

Lediazec : c'est cruel...

Lou : un système qui écarte les citoyens durant 5 ans... est-ce ça la démocratie ?

5. Le lundi 21 octobre 2013, 06:39 par Lou de Libellus

Quels citoyens ?
http://www.europe1.fr/Politique/EXC...
Mêmes "citoyens", mêmes résultats : 51-49 ou 49-51, ce sont les mêmes.

6. Le mardi 22 octobre 2013, 06:33 par des pas perdus

J'évite les sondages Lou à cause de l'intox. Ils servent à manipuler.

7. Le mardi 22 octobre 2013, 11:36 par Lou de Libellus

Je suis sans doute manipulé. La vérité est sans doute :
_ candidat lambertiste : 82,5%
_ Bayrou : 50%
_ Marine ou Marion : 0,1%
_ candidats UMP et PS : non mesurables

Sondage réalisé en Corse (où les morts votent en masse, ce qui explique le dépassement des 100% : - )

8. Le mardi 22 octobre 2013, 17:15 par des pas perdus

Ah enfin, un vrai sondage !

http://www.observatoire-des-sondage...

9. Le mercredi 23 octobre 2013, 09:53 par Lou de Libellus

Pas d'accord avec ton lien. Je ne veux pas polémiquer avec eux (ce n'est d'ailleurs pas proposé). A propos de "l'affaire" Leonarda, la question n'est pas de savoir s'il est bien ou mal de faire un sondage en plein tourbillon médiatique. Ce qu'on peut retenir, c'est que 65% des Français (on sait que depuis longtemps les échantillonnages sont très fiables) ne veulent pas des Roms en France - ce qui explique que Manuel Valls soit aussi populaire que Nicolas Sarkozy. Dans un mois, dans un an, le résultat sera le même.
Bien sûr, si l'on fait un sondage sur l'Algérie française, comme les "anciens" sont en voie de disparition, on n'aura pas les mêmes résultats qu'en 1962 (encore que De Gaulle ait obtenu une large majorité sur ce sujet - contre le PCF qui donnait consigne de voter contre l'autodétermination, passons).
Je sais que ça (te) fait de la peine. Nous avons déjà parlé des sondages... pour aboutir à 'Loterie solaire' ! Les sondages sont fiables, les résultats des élections sont connus avant les élections. Certains projets (des promesses électorales) n'ont jamais vu le jour : par exemple, le référendum d'initiative populaire. Pourquoi ? Les sondages sont là : 2/3 pour le rétablissement de la peine de mort (certains précisent : dans les cas graves ; ouf ! on a eu peur), une majorité contre les Arabes, les Africains et les Mélangés, etc. Je ne vais pas énumérer tous les voeux majoritaires que je ne partage pas.
LE problème, c'est l'école. L'institution n'est pas satisfaisante mais l'enseignement laissé aux seules familles ne vaut pas mieux.
Dans un film bien sympathique (sans plus) de Claude Berri, 'Le maître d'école', Coluche dit dans une de ses répliques à un élève (à peu près) : je m'en fiche de ce que dit ton père, tu peux rien penser si ton père l'a pas dit ?