Le repos dominical, à nouveau victime de Jean-Paul Bailly ?

un léger décalage...

Billet

Après plus de deux semaines où le travail dominical et les horaires de nuit ont mobilisé les médias dominants, le calme et le silence sont retombés.

Mais, pendant ce temps-là, la commission idoine présidée par Jean-Paul Bailly travaille pour «clarifier le cadre juridique».

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Un article des Echos, quotidien bien introduit dans les milieux autorisés, révèle les pistes étudiées par ladite commission :

  • une dérogation autorisant le secteur du bricolage, comme ceux de l’ameublement et de la jardinerie;
  • une extension de la loi Maillié avec les fameuses PUCE;
  • une augmentation du nombre d’autorisation exceptionnelle d’ouverture dominicale que peut prendre par arrêté un maire.

Bref, elles vont diamétralement à l'opposé de la proposition de loi du Front de gauche visant à garantir « le droit au repos dominical » qui avait été votée à l'époque par les sénateurs socialistes...

Mais doit-on s'en étonner ?

Le gouvernement Ayrault n'a pas choisi au hasard le président de cette commission.

Le CV de Jean-Paul Bailly parle pour lui. Son passage à la direction de La Poste a correspondu à une vague sans précédent de suicides qui ne l'a guère ému comme le prouve cet extrait de son livre :

« Une institution comme La Poste, traditionnellement, s’accommodait du travail limité des gens un peu inadaptés. On ne les emmerdait pas, on disait que ça faisait partie du casting, et on les laissait dans leur coin. Maintenant, par les temps qui courent, ils n’ont plus leur place dans l’entreprise même si, à La Poste, ils restent boucler leur carrière, et font des déprimes à répétition ».

Des suicides qui ne doivent rien au hasard mais d'un management autoritaire en vue de la privatisation de La Poste avec des réorganisations, des restructurations et des suppressions de postes...

Enfin et surtout, l'ancien PDG de La Poste a déjà œuvré sur la question dominicale. C'est lui qui a présenté un rapport intitulé Les mutations de la société et les activités dominicales pour le Conseil économique et social en 2007, qui a servi de base à la loi Maillé.

Tous ces éléments font craindre une nouvelle régression sociale sur la question du repos dominical.

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Commentaires

1. Le dimanche 27 octobre 2013, 16:44 par caullet

Monsieur Bailly n'a pas profité de son passage à La Poste pour élargir l'amplitude d'ouverture des bureaux au samedi après-midi et au dimanche.
Ses clients, qui sont les mêmes que ceux des grandes surfaces, lui en auraient été gré.
Et combien de créations d'emplois ( + 7/5,5 % )!

2. Le dimanche 27 octobre 2013, 19:02 par des pas perdus

Les postiers à l'acheminement travaillent déjà le samedi et le dimanche, pour autant ça n'a pas empêché la poste de supprimer 3000 à 5000 emplois par an entre 1992 et 2002.

Vous avancez des chiffres totalement fantaisistes soi-disant pour créer des emplois. 30 ans de régression sociale ne vous ont pas fait réfléchir ? La déréglementation n'a jamais créé un seul emploi stable et à plein temps.

De plus, si le pouvoir d'achat dépendait du nombre de jours ouvrés, ça se saurait, non ?

Enfin, inutile de vous demander si vous pensez à celles et ceux qui sont contraints de bosser le week-end...