« Comment peut-on accuser cet homme, dont le désintéressement est de notoriété publique, d'avoir favorisé deux amis qui surfacturaient leurs services à l'UMP lors de la dernière campagne présidentielle ? »
« Par quel truchement certains esprits malades peuvent douter de notre futur président de la République qui fut un temps avocat à temps partiel pour faciliter quelques transactions par ses conseils avisés et son carnet d'adresses, notamment lors des privatisations ? »
« Je vous le dis mes ami-e-s, même si Jean-François Copé est un ennemi de classe, c'est un être humain, qui comme Dreyfus en son temps, est victime d'une machination qui vise à le détruire sur la base de fausses accusations ! »
J'ai beau être membre des Blogcheviks et des Blogs 6.0, je n'en demeure pas moins soucieux du pluralisme sur mon blog en publiant quelques exemples de réactions indignées à droite...
Sérieusement, comme l'ami des Echos de la gauchosphère et le Kremlinologue distingué, je me suis plutôt réjoui en découvrant cette nouvelle affaire. Toutefois, il faut aussi en retirer quelques enseignements comme le taulier de Rêver à nouveau.
Certes, il y a matière à se féliciter que les médias dominants puissent publier de telles révélations sur des politiciens de premier plan. Mais, il ne faut pas perdre de vue que lesdits médias ne révèlent que l'écume des choses. En d'autres termes, ils ne poussent pas loin leurs investigations sinon leurs analyses toucheraient au cœur même du système capitaliste néolibéral et du fonctionnement des institutions de la Cinquième République. Ce faisant, les scandales révélés au grand public sont comme la vapeur qui s'échappe de la cocotte-minute pour éviter l'explosion.
L'affaire Copé ne m'intéresse pas même si elle est révélatrice des mœurs de la Cinquième République, en particulier de certains politiciens, peu regardants avec l'argent qu'ils manipulent, enclins à serrer la ceinture du peuple et à dénoncer "l'assistanat" pour justifier les politiques de régression sociale au nom de la réduction de la dette publique.
Par contre, ces révélations permettent de se pencher sur le financement de la vie politique. Les sommes d'argent dépensées à l'occasion des élections présidentielles et législatives sont démesurées et indécentes, surtout quand parmi nous, des citoyen-ne-s n'ont même pas de quoi se loger, se nourrir et se soigner dignement. Une véritable honte pour la République qui verse des minimas sociaux en-deçà du seuil de pauvreté.
L'argent est le nerf de la guerre en politique. Les militants, les sympathisants, les élus sont mis à contribution. Plus un parti compte de militants et d'élus, plus il dispose de moyens pour financer ses campagnes électorales, salarier ses cadres et optimiser ainsi sa propagande et sa présence sur l'ensemble du territoire.
Depuis les années 80-90, certaines dispositions limitent le financement occulte des partis politiques. Selon l'élection, l’État rembourse en totalité ou en partie les frais de campagne électorale, ou verse annuellement une somme proportionnelle au pourcentage ou au nombre de voix . Les partis qui disposent d'un groupe parlementaire au Sénat ou à l'Assemblée nationale, et dans les assemblées territoriales perçoivent des subsides supplémentaires.
Toutefois, la loi est contournée. Les partis politiques ou plutôt leurs élus prennent des décisions qui touchent directement aux intérêts entreprises, lesquelles sont tentées de trouver des arrangements pour influencer la décision de l'autorité publique. La présence de hauts fonctionnaires dans le privé qui ont travaillé dans les cabinets ministériels, les élus qui font des piges dans le privé ou les fameux PPP sont autant d'éléments qui favorisent les conflits d'intérêts et la corruption... D'autant plus que les peines fixées pour des délits de corruption ne sont guère dissuasives.
Même si les entreprises sont interdites de participer au financement de la vie politique et le don des particuliers strictement limité, il a été démontré, notamment dans l'affaire Bettencourt, qu'une entreprise pouvait accorder de généreuses primes à ses cadres pour que ces derniers les reversent au parti ou au candidat ami...
La corruption et son pendant, le clientélisme, rongent la vie démocratique et dégradent l'état des finances publiques. Sachant que la dette publique justifie l'austérité et la régression sociale imposées par l'UMP et le PS, il ne faut pas claironner que la corruption n'a pas d'incidence sur la dette publique et donc sur nos vies.
D'une part, la fraude fiscale représente un manque à gagner pour l'Etat de 60 à 90 milliards d'euros par an. D'autre part, le total des avoirs des fraudeurs fiscaux français s'élève à près de 600 milliards d'euros. Enfin, des chercheurs et des journalistes soulignent la passivité des gouvernements face à la fraude fiscale. Une passivité qui serait très intéressée :
« je vais vous expliquer la mission réelle de la sous-direction K et K5 en matière d’évasion fiscale : protéger le premier cercle des fraudeurs, quand ceux-ci soutiennent, par cotisation en espèces ou par influence, le parti de ceux qui sont au pouvoir. Connaitre, le plus en amont possible, les délits des riches et des puissants, - cela va souvent ensemble – permet des négociations sérieuses et précises sur les contreparties attendues en échange d’une solide et confidentielle immunité. (…) les constats de nombreuses fraudes fiscales sont mis au coffre pendant trois ans, le temps de la prescription de ces délits, au lieu d’être transmis au fisc et au parquet pour nourrir des procédures judiciaires qui seraient légitimes »
Nonobstant la corruption, la vie démocratique est totalement faussée, voire dévoyée par le financement public qui favorise les gros partis.
Le PS et l'UMP se gardent bien de légiférer pour garantir à l'ensemble des partis politiques une égale exposition médiatique et des moyens financiers et matériels identiques.
Aussi, il me semble que les constituants de la Sixième République devront mettre en place des règles très contraignantes pour éradiquer les dérives actuelles relatives au financement de la vie politique.
Par exemple :
- la création d'une institution permanente et indépendante de contrôle des trésoreries des partis politiques;
- le financement public exclusif et égalitaire des partis politiques ;
- l'interdiction des dons des personnes physiques et morales aux partis politiques.
- une peine d'inéligibilité à vie pour les élus convaincus de délit de corruption;
- l'interdiction de pantouflage des hauts fonctionnaires dans le secteur privé.
Le débat est ouvert...
Commentaires
Tu profites d'un billet sur Copé pour taper sur le PS et le mettre dos à dos avec l'UMP. N 'y a t-il eu rien de bien fait pour mériter un mot positif de ta part et celle de tes amis ? Avez-vous une seconde envisagé ce que vous auriez fait si vous faisiez partie du gouvernement ? Non, bien sûr. Vous préférez rester planqués derrière votre indignation et votre colère légitime, certes, mais dont les français n'ont que faire car elle ne leur sert à rien.
C'est dommage...
Je profite de l'affaire pour évoquer le financement de la vie politique et ses incidences sur la politique menée depuis au moins une dizaine d'années et comment y remédier.
Tu y vois essentiellement une critique contre le PS ? Libre à toi. Je ne pensais qu'on pouvait se braquer ainsi...
Le programme de Hollande était suffisamment clair pour que le FDG ne vienne pas au gouvernement. Bien heureux qu'il n'y ait aucun membre du FDG qui collabore à la politique de droite de ce lamentable gouvernement.
Essaie de juger une politique sans tenir compte d'étiquettes largement galvaudées.
Qu'aurait fait le FDG, hormis donner une caution de gauche à cette politique de l'offre qui poursuit la régression sociale des Chirac et Sarkozy? EELV n'a aucune influence sur cette politique.
Je ne reste pas planqué. Il faut bien qu'une formation de gauche dise aux citoyen-ne-s qu'une autre politique est possible et fasse des propositions. C'est facile d'opposer un PS qui se mettrait les mains dans le cambouis et le FDG qui étant dans l'opposition ne servirait à rien.
Dis-toi bien qu'en politique, le rapport de forces peut évoluer. SYRIZA est aux portes du pouvoir alors qu'il était encore plus faible que le FDG en 2009. Si aucune force de gauche ne s'oppose à cette politique de droite, menée indifféremment par l'UMP, le PS et leurs vassaux, que reste-il comme alternative aux citoyen-ne-s ? L'abstention ou le FN !
ce mec est totalement parano. je n'ai rien vu de tel dans ton billet, et la question me semble intéressante, mais bon.... Sont à cran les fauxcialistes, en ce moment.... Critiqués même en interne.... Ceci dit, loin de sa réaction épidermique, je pense surtout que même un financement des partis adapté ne change rien ni à la mégalomanie de certains qui leur ordonne de remplir des stades, ni à la malhonnêteté potentielle de nos dirigeants de leur appât du gain (je ne suis pas certain que tes citations correspondent à la réalité de Copé, qui n'a rien d'un pauvre petit candidat désargenté....
"qui a fait don de sa personne"
Tu as vraiment trouvé cela aujourd'hui ? Tu connais le discours du 17 juin, celui de Pétain.
Pour les manips d'argent... Je ne suis pas spécialiste. Rappelle-moi l'origine - comme un atavisme - de monsieur Copé.
Je sais que je dérange. Je suis pourtant tellement clair sur le sujet, et toi, tu le sais.
Il faut quand même que je commente mon commentaire, pour tes lecteurs. On va prendre un blanc cass' chez Mimile ?
_ moi, j'aim' pas les juifs.
_ et pour qui qu'taimes pas les juifs ?
_ j'ai pas à t'dire pour qui, j'aim' pas les juifs, c'est comme ça.
Et c'est comme ça qu'on fait six millions de morts (et un peu plus), rien qu'en comptant les Juifs - il y a eu les tziganes, les homosexuels, les communistes, les estropiés...
Une poignée de nuisibles, de la Terre Promise, toujours, touille la mayonnaise de l’amalgame. Ils seront (ils sont déjà) planqués, comme en 40. Et le bon peuple (j'ai déjà écrit sur la démocratie et je vais peut-être récidiver, pour les sourds) s'en prend à tous ceux de la Famille qui n'ont rien fait de mal, sinon naître sous une mauvaise 'étoile'.
Je n'angoisse pas facilement, et pas vraiment, mais franchement, ça craint.