Dans les plus grandes métropoles comme à Paris, tu te demandes à quoi servira le conseil municipal, surtout au niveau des arrondissements, une fois que le mastodonte de la Métropole sera lancé.
Ailleurs, tu élis des élus dont le conseil municipal a perdu la plupart de ses attributions, via divers syndicats et communautés qui d'ailleurs rémunèrent grassement certains élus. De surcroît, dans ce genre d'instances, les élus composent, marchandent, et le débat politique se dilue dans un charabia plus ou moins gestionnaire où chacun veut son rond-point, sa piscine olympique, sa salle des fêtes...
Et, tu sais pertinemment qu'à force d'austérité et de cadeaux sans contrepartie au MEDEF, ta commune doit gérer aussi la pénurie de moyens imposée au sommet de l’État depuis plus d'une dizaine d'années.
Tes conditions de vie se dégradent. La peur du chômage, du déclassement social, de la misère...
Par ailleurs, certains citoyen-ne-s préfèrent faire leurs courses plutôt que se rendre dans leur bureau de vote.
Le travail dominical, c'est inciter des comportements individualistes et le consumérisme au détriment du vivre ensemble; c'est diviser les citoyen-ne-s entre salarié-e-s et client-e-s, et c'est favoriser l'aliénation du plus grand nombre, en laissant croire que consommer le dimanche, c'est gagner en liberté...
In fine, l'abstention gonfle les scores du FN dont les électeurs sont plus mobilisés que les autres. Et, les partis dominants et leurs médias - coupables du désintérêt de la vie de la cité - d'évoquer déjà le front républicain, comme si quelques municipalités dirigées par le FN représentaient une menace pour la République...
Triangulaire ou front républicain, le FN a toujours permis aux partis dominants de conserver leur position dominante. Pour un parti qui se proclame anti-système, le FN permet la conservation du système politique et économique. Nous avons donc un trio UMPSFN qui préserve les intérêts de l'oligarchie et du MEDEF.
Pour conclure, j'estime que le haut niveau de l'abstention relativise énormément les scores, bons et mauvais, des uns et des autres, et surtout apporte la preuve que la République crève de la Cinquième.
Commentaires
"moyens imposée au sommet de l’État depuis plus d'une dizaine d'années"
Tu peux dire : 2002. L'alliance PS-UMP, c'est reparti comme en 2002, je l'avais écrit, le samedi, j'ai déjà mis le lien chez toi ce jour-là et on ne peut pas trafiquer la date de publication d'un commentaire (enfin... tu ne le ferais pas).
Le problème est bien là. On décentralise, depuis le haut de la pyramide, ou le point central de l'hexagone (pas facile à trouver, même pour les forts en géométrie).
Il s'agirait de centraliser - de fédérer à partir de régions (pas celles du découpage artificiel) fédérées entre elles, à partir de communes, de communautés, fédérées entre elles.
Je suis en train de faire un cours : - ) Saint Bakounine, à notre secours !
C'est l'histoire de l’œuf et de la poule.
Pour être en démocratie, il faut avoir les compétences nécessaires pour. Ces compétences ne peuvent s'acquérir que si on est déjà en démocratie.
Ça ressemble à une banale intro de dissert, on a posé un paradoxe, on va chercher à le résoudre.
Où ? A l'école. On pourrait commencer par redonner des écoles aux enfants, alors qu'on en supprime depuis des années. On pourrait apprendre des choses à l'école.
Dans l'enseignement libre (oui, ça fait mal, et je fais une piqûre de rappel : libre, libertaire), ça marche, avec les mêmes programmes et instructions de l'EN.
Actuellement, je ne vois pas comment constituer une communauté, une commune, une communauté de communes, qui ait figure humaine.
http://www.libellus-libellus.fr/pag...
Merci pour le lien Lou.
Certains mots ont été dénaturés par l'idéologie dominante ou par des pratiques, si bien que la décentralisation apparait pour ce qu'elle est aujourd'hui - des baronnies locales, la concurrence entre les territoire, des projets inutiles - alors qu'elle devrait permettre aux citoyen-ne-s d'être plus proches des lieux de pouvoir, voire même d'être en position de décider.
Quant à la compétence, cette dernière est le pré carré des experts, et on aboutit à la dépolitisation des décisions et à moins de démocratie.