Ce ne sont pas 50 milliards d'euros d'économies mais une arnaque

un léger décalage...

Billet

A l'annonce de Valls des 50 milliards d'euros dits d'économies dans les finances publiques, les médias dominants jubilent. Et quand ils font la fine bouche, c'est pour en réclamer davantage, à l'instar du Figaro, l'organe officiel de l'UMP.

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La droite est colère, le PS applique son programme ! Aussi, tombe-t-elle dans la surenchère. L'UMP est déçue ! Fichtre, elle espérait des réformes structurelles. Qu'elle ne s'inquiète pas, elles viendront dans un second temps. Aujourd'hui, 1er temps de la manœuvre, le gouvernement retire plus de 35 milliards d'euros dans la protection sociale et les services publics, ce qui affectera leur fonctionnement. Ensuite, les experts habituels affirmeront que c'est bien la preuve de l'inefficacité du secteur public et qu'il faut donc se rendre à l'évidence et privatiser le maximum de services publics !

Comme l'économie est simple avec les néolibéraux et les sociolibéraux. Si le pays est endetté, c'est forcément parce que le peuple vit au-dessus de ses moyens. Par conséquent, il suffit de lui serrer la ceinture, de faire quelques économies pour retrouver une situation budgétaire saine.

Comme tout cela est évident pour chaque ménage qui fait des choix, parfois difficiles, pour vivre décemment en acquittant d'abord les biens essentiels (loyer, impôt, chauffage, électricité, alimentation, transports)...

C'est tellement évident que la transposition est fausse. Un pays ne se gère pas comme le budget d'un bon père de famille.

D'ailleurs, le FMI l'a lui-même avoué :

« Cela veut dire qu'une baisse de dépense publique (ou une hausse d'impôt) d'un euro, destinée à diminuer le déficit, peut entraîner un recul de 1,7 euro du PIB. Dans ce cas, la mesure prise un gouvernement manque sa cible : un recul de 1,7 euro de la richesse produite entraîne un accroissement du déficit public proche d'un euro »

En termes plus clairs, cela signifie que les coupes budgétaires produisent SYSTÉMATIQUEMENT l'effet inverse de l'objectif officiel de réduction des déficits. Un aveu du FMI arraché à l'aune des cures d'austérité subies par la Grèce, l’Espagne ou le Portugal.

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En l'espèce, retirer arbitrairement 50 milliards d'euros d'argent public dans l'économie provoquera immanquablement un ralentissement de la consommation des ménages et des entreprises, et du même coup de l'activité économique, des recettes en moins, et au final, une baisse des recettes fiscales !

Cette nouvelle d'austérité que le gouvernement Valls n'ose pas nommer, se réfugiant courageusement derrière des oxymores, ne fera qu'amplifier les inégalités sociales et les souffrances des classes populaires et moyennes, POUR RIEN, hormis satisfaire les gardiens des dogmes néolibéraux et protéger les privilèges de l'oligarchie.

Autant le dire, le pays est toujours aux mains d'apprentis-sorciers austéritaires, aujourd'hui PS, hier UMP, qui disposent à la fois des institutions de la Cinquième République pour ignorer les doléances du peuple et du soutien sans faille des médias dominants financés par l'oligarchie et l'argent public..

Le 25 mai, je sais pour qui je voterai !

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Commentaires

1. Le jeudi 17 avril 2014, 19:44 par Nicolas

Le FMI, c'est ta nouvelle référence ?

"Oublier les doléances du peuple". C'est qui le peuple ? Les électeurs du Front de Gauche ? Étudie donc les cartes électorales : ce sont les bureaux de vote les plus bobos où le FdG a fait les meilleurs scores aux dernières élections.

Je ne dis pas ça méchamment mais parce que vous faites une erreur en vous appropriant le peuple. Plus la gauche fait référence au peuple, plus le peuple la quitte. Et les bobos se donnent bonne conscience. Faire le bonheur des autres malgré eux ça ne fonctionne pas.

2. Le jeudi 17 avril 2014, 23:27 par Un partageux

Partageux propose de consommer plus pour stimuler la croâssance : http://partageux.blogspot.fr/2014/0...

3. Le samedi 19 avril 2014, 08:04 par des pas perdus

Tu fais semblant de ne pas comprendre Nicolas. Le gouvernement Valls applique une recette néolibérale, longtemps préconisée et imposée à d'autres peuples par le FMI. Sauf que depuis le FMI a reconnu son erreur. J'en déduis que Valls applique une recette qui a échoué partout.

Je ne m'approprie pas le peuple, j'en suis un élément. Quant à ton analyse du vote FDG, elle me semble spécieuse. Je me méfie aussi de la notion de bobos dont la définition est très floue. Ce genre d'étiquettes permet de diviser les gens qui ont certes des niveaux de revenus différents, mais qui n'ont que leur travail pour vivre ou survivre, ce qui les distingue de l'oligarchie.

En l'occurrence, c'est le PS qui veut faire le bonheur du peuple malgré lui. Hollande a-t-il consulté le peuple sur le TSCG, la réforme des retraites, et bientôt sur le traité du grand marché transatlantique ? NON. N'accuse pas le FDG des turpitudes du PS...

4. Le dimanche 20 avril 2014, 17:59 par leunamme

Certes la politique suivie est mauvaise et nous méne dans le mur, mais le pire dans tout cela, c'est l'impression prégnante que ce ne sont plus les politiques qui décident mais les milieux économiques, et que donc il ne sert à rien d'aller voter. Désastreux !

5. Le lundi 21 avril 2014, 08:50 par des pas perdus

leunamme : Bien d'accord avec toi. Ce sont d'ailleurs les partis dominants, alternativement au pouvoir qui font presque la même politique et qui répètent inlassablement qu'il n'y a pas d'autre politique. Le problème, c'est que ce sont surtout les milieux populaires ou classe moyenne qui s'abstiennent. On aboutit à une sorte de suffrage censitaire de fait. Je lisais une interview des Pinçon-Charlot dans l'Humanité pour les 110 ans de la création du chômage. En substance, ils disaient que l'oligarchie était organisée et surtout consciente de ses intérêts.

6. Le mardi 22 avril 2014, 20:11 par Olivier

Personnellement je suis 100% en accord avec ce qui est dit dans cet article. J'approuve vraiment cette analyse car elle est vraie.

À une chose près, la dernière phrase. Pour ma part, seul le FN propose un programme qui non seulement dénonce mais en plus propose de réelles solutions pour lutter contre l'Europe. Et qu'on ne me parle pas de racisme ou autres conneries dans le genre...

Mais je ne suis pas la pour leur faire de la pub, plutôt pour réagir, j'aimerais comprendre: Qu'est ce que le FDG propose dans son programme pour lutter contre l'Europe ? Je suis d'ailleurs surpris qu'un partisan du FDG soit 100% en accord avec l'analyse du FN, car je suis désolé de le dire mais c'est bel et bien le cas.

J'aimerais donc savoir, j'espère que vous me répondrez franchement et que vous ne ferez pas comme sur les pages de droite et de gauche, ou la censure règne.

7. Le mercredi 23 avril 2014, 12:00 par des pas perdus

Olivier, il ne s'agit pas de lutter contre l'Europe puisque géographiquement nous sommes en Europe. Le FDG veut changer d'Europe, en d'autres termes, en finir avec cette Europe capitaliste pour créer une Europe solidaire. Mettre fin au dogme de la concurrence, mettre en place des systèmes de coopération.

Le programme du FN est un non programme. Je ne suis d'accord en rien avec le FN qui sur les questions sociales a pris un virage opportuniste avec l'arrivée de l'héritière.

Le FN a mis un vernis social sur son programme en piquant des éléments de langage à la gauche radicale mais sans aller au fond des choses. Il s'agit pour lui de faire illusion. D'ailleurs, sur la question des travailleurs détachés, Marine le Pen s'est abstenue. Elle est une représente de l'oligarchie, et le dumping social, via les travailleurs détachés, favorise la domination de sa classe. Ce n'est pas la première fois que Le Pen proteste sur un texte mais ne vote pas contre... Une sorte de décalage entre le discours et les actes. Seuls les députés du FDG ont voté contre le texte sur les travailleurs détachés.

A-t-on vu Le Pen protester contre la réforme des retraites de Sarkozy ? Non. S'opposer aux privatisations ? Non. Militer pour que l'échelle des salaires dans les entreprises soit de 1 à 20 ? Demander une réforme fiscale pour assurer une redistribution juste des richesses ? Non. Un protectionnisme social et écologique avec mécanisme de coopération et de redistribution ? Non. Le programme social du FN, c'est du poudre de perlimpinpin.

Fermer les frontières, se bunkériser en se coupant de l'Europe et du reste du monde ? Cela ne changera pas fondamentalement la donne. L'oligarchie et le patronat continueront de s'accaparer les richesses produites. Bref, que le patron soit français ou martien ne change rien. Ce qu'il faut, ce sont des lois pour protéger les travailleurs et assurer des conditions de vie et de travail dignes.

L'austérité ne vient pas de l'Europe mais des partis qui croient dans les dogmes néolibéraux, en particulier celui de respecter la règle d'or, en d'autres termes, assainir les comptes publics. Que je sache, Le Pen n'a jamais remis en cause le principe du remboursement de la dette publique, contrairement au FDG, et c'est pourtant là un point crucial. Renseignez-vous sur l'Equateur dont le président, proche du FDG, a fait annuler une majeure partie de la dette de son pays.

L'extrême droite a toujours été soutenue par l'oligarchie, surtout par temps de crise pour préserver ses privilèges. Vous n'en avez rien à faire du racisme, c'est votre droit, mais sachez que le racisme sert surtout à diviser les classes populaires et à se tromper d'ennemi. L'extrême droite a déjà trahi, ne disait-elle pas Hitler plutôt que Blum ?

Lisez L'Humain d'abord.