Ils sont partout, ils sont majoritaires dans ce pays, et pourtant...
Qu'on soit d'accord ou pas toujours avec telle ou telle analyse, Fakir traite l'information sous un angle que l'on pourrait qualifier de social, avec ce regard qui permet de voir les choses différemment que dans les JT formatés et tous les autres médias bourrés de pubs.
Fakir, c'est surtout des reportages. quand les autres restent le cul vissé sur leur trône d'éditorialiste à pontifier et à répéter les mêmes clichés et préjugés. Des vies de prolétaires, de déclassés, d'employés et d'ouvriers, de précaires, de syndicalistes de base qui luttent chacun à leur manière, individuellement ou collectivement.
Des vies, des visages, des mots dont il n'est jamais question dans les autres médias, hormis l'Humanité : Lauryne la caissière, Yacine le camionneur, Nicolas l'électricien, Nicolas et Kamel les délégués syndicaux, la solidarité ouvrière, l'éducation populaire, la vie dans les quartiers, la débrouille...
Fakir éclaire l'autre versant du délire ultra-libéral, de cette lutte des classes menée par le patronat et leurs complices au pouvoir. En d'autres termes, l'envers du décor, l'humain qui morfle. C'est aussi un regard sans complaisance sur les insuffisances de la gauche radicale et des syndicats pour comprendre le pourquoi et le comment de l'avancée ininterrompue du rouleau compresseur des réformes ultra-libérales...
J'ai lu avec intérêt les pages consacrées à France Inter que je ne n'écoute plus ou quasiment plus. Au vide intellectuel et journalistique avec le règne de l'entre-soi, d'une pseudo culture qui tourne en vase clos, du conformisme idéologique et de l'exclusion des classes populaires. Ou sur Cash investigation d'Elise Lucet sur France 2...
Il y a aussi des classiques dans Fakir. J'aime découvrir le nouveau portrait au vitriol d'une personnalité, les rubriques avec leurs brèves qui caricaturent (à peine) la presse de droite, et d'autres qui imaginent la France dirigée par des socialistes qui seraient encore socialistes...
Autant l'avouer, je n'ai pas encore tout lu. 40 pages sans pub... Les lecteurs du Nouvelobs, de Libération, du Monde, ou du Point et de l'Express risquent d'en être retournés. Pas de pages non plus avec des rubriques bidons, genre "nouvelles tendances", "pipoles", "bagnole de la semaine", "bonnes affaires immobilières pour cadres sup sup", "gadgets high tech", ou l'édito d'un éditocrate qui sévit depuis au moins quinze ans. Le choc risque d'être rude, mais salutaire !
J'avoue que je n'ai encore tout lu. A raison de 5 numéros par an, j'ai le temps de savourer...
Et pour 3 euros, c'est quasiment donné !
Commentaires
Avec un poster central en double page pour mettre dans ta chambre ! C'est rigolo, en lisant Fakir, j'ai songé à toi. Parce que je savais qu'il allait te plaire, ce poster !
Oui, pourquoi pas.
Je viens d'essayer de m'abonner. Impossible. Cet imbécile requiert le code Verisign transmis par SMS. Je suis réfractaire au SMS.
Je dois faire trop de politique.
En ce qui me concerne, je n'ai d'ailleurs plus que 2 abonnements de presse écrite : le Monde Diplo et Fakir. <a href="http://simplyleft.eu/2014/09/09/men...">Je viens de résilier</a> (en septembre) mon abonnement à Politis qui glissent, me semble-t-il, imperceptiblement mais inexorablement vers la pensée unique, en particulier sur l'international où ils affichent maintenant un atlantisme insensé (leur traitement de la crise ukrainienne l'illustre parfaitement).
Hubert : c'est du grand art...
Lou, l'abonnement peut se faire par courrier traditionnel. Réfractaire aux timbres ?
Simplyleft : bien d'accord pour Politis sur l'international, je lis Les Crises notamment.
Bon, c'est d'accord, je vais faire confiance à La Poste.
Je ne choisirai pas l'abonnement radin, ce serait radin, ni le militant, je ne suis pas militant, ni le à vie, la vie est trop courte.
C'est bien ce que je me disais...