Sixième République & médias...

un léger décalage...

Billet

Dernièrement, j'ai lu d'intéressantes contributions sur la Sixième République, en particulier sur le mandat impératif et sur le mandat révocatoire.

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Sans faire injure aux uns, ni donner la leçon aux autres, je me demande si nous ne prenons pas les choses à l'envers, moi le premier qui depuis la création du collectif des Blog 6.0 en dénonçant les dérives de la Cinquième et en faisant quelques propositions pour la Sixième République, oublie le quatrième pouvoir.

Chacun a pu constater les dérives médiatiques qui pervertissent le débat public, le favoritisme dont profitent certains partis, le traitement des conflits sociaux, le silence ou le fatalisme sur les plans sociaux, l'acceptation de la mondialisation capitaliste, la propagande pour les réformes de régression sociale, le mépris contre les syndicats, le silence concernant les privilèges de l'oligarchie, l'indifférence à la souffrance sociale, ou la quête du scoop, les sempiternels marronniers, sans omettre la chasse aux sorcières (assistés, immigrés, pauvres, fonctionnaires) et la complaisance à l'égard des puissants.

Pour toutes ces raisons, nous ne devons pas faire l'économie d'une réflexion sur le 4ème pouvoir, c'est-à-dire les médias. D'autant que ces derniers sont plus omniprésents que jamais dans la sphère privée et dans la sphère publique : presse, télévision, supports numériques, radios. Leur influence est trop importante dans le débat public pour les ignorer.

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Le travail des médias consiste d'abord à sélectionner, à censurer, à hiérarchiser puis à expliquer (enseigner, vulgariser) telle information. Ce faisant, ils apportent des informations, ils en censurent ou négligent d'autres, ils influencent la perception de la réalité, ils orientent le débat public selon l'information qui est mise en avant, selon sa présentation et selon son angle de traitement.

Les médias véhiculent des informations, des idées, voire des rumeurs. Volontairement ou non, ils ont une influence sur notre façon de percevoir le monde.

Aussi, l'indépendance et la pluralité de l'information doivent être garanties.

Il ne s'agit pas d'empêcher les journalistes de renier leurs convictions personnelles, ni de les baillonner. Ces derniers sont pour la plupart salariés, et de plus en plus précarisés, donc soumis à de fortes pressions de leurs employeurs... [1] qui les obligent parfois à ne pas exposer leur point de vue et souvent à bâcler leur travail pour produire toujours plus.

La nouvelle constitution devra protéger l'indépendance des médias des pressions susceptibles d'être exercées par diverses puissances : groupes religieux ou politiques, multinationales, Etat... Les pressions sont surtout financières.

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Aussi, ce cadre juridique devra s'attacher à interdire toute promiscuité avec les puissances de l'argent pour limiter les risques d'informations tronquées ou déformées favorables à la finance. Il devra donc limiter les parts détenues par une entreprise ou un oligarque dans un média [2]. De plus, il devra interdire qu'une entreprise ou un individu possède plusieurs médias. Enfin, la part de la publicité dans les recettes financières des médias devrait être marginale.

Le pluralisme de l'information devra aussi être garanti. Quand 95 % des médias portent la même idéologie et défendent grosso modo les mêmes intérêts - comme on le constate régulièrement dès qu'il est question de l'Union européenne, de réformes de régression sociale ou de l'engagement militaire de la France- le débat démocratique est ipso facto tronqué.

Par conséquent, les aides publiques garantissant le pluralisme de l'information devront veiller au financement de médias d'opinion.

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Autre domaine à réglementer, les sondages qui, aujourd'hui, ont la fâcheuse tendance à manipuler les citoyen-ne-s. Les médias en abusant pour créer de l'information à bas coût, imposer des sujets bidons, et faire le buzz. Faut-il les interdire, limiter leur diffusion, ou revoir leur élaboration ?

Enfin, les médias audiovisuels traditionnels devront garantir un égal accès à leur antenne aux forces politiques, même en dehors des périodes électorale, sous peine de lourdes amendes, voire de fermeture d'antenne.

Voili voilou, je ne sais si ce que je propose est complet, irréaliste ou porteur de dangers. Mais, il me semble la constitution de la Sixième République devra encadrer le 4ème pouvoir pour garantir l'indépendance et la pluralité de l'information, et ce faisant garantir un débat public de qualité, pluraliste et démocratique...

Notes

[1] La Constitution de la Sixième République se penchera probablement sur la question sociale...

[2] après tout, les entreprises devront se contenter de leurs propres journaux d'entreprises, idem pour les "églises" ou les partis politiques

Commentaires

1. Le mardi 18 novembre 2014, 06:48 par babelouest

Laver, laver...... C'est ainsi que la merde nie.

D'où l'importance de ne s'aventurer sur les mé...dias officiels qu'avec une pince à linge, des lunettes de soudeur, des gants de jardinier et des bottes de pêcheur à la truite.

2. Le mardi 18 novembre 2014, 14:23 par des pas perdus

Au minimum...

3. Le mardi 18 novembre 2014, 18:17 par Lou de Libellus

Le 4e pouvoir ? Ou le 1er ?
Rappelle-moi qui sont les cerbères (plusieurs têtes) du Figaro, de Libération, du Monde.

Je suis censuré sur lefigaro.fr, allez savoir pourquoi on ne peut pas dire que le trafic d'armes tue !
Sur lepoint.fr, ça va, même mon copain Le Gentil passe (on se demande comment il a pu être censuré sur lemonde.fr, au vu de la manière dont il écrit - et on dira encore que je suis parfois obscur, tsss). Il faut dire que Duval a remplacé Giesbert.

Je retourne à Pompéi. La pintade est hmmm !

4. Le mercredi 19 novembre 2014, 17:26 par des pas perdus

Il n'y a pas qu'eux... Vous causez littérature, la censure n'est pas surprenante !