Le faux clivage UMP-PS

un léger décalage...

Billet

Après Marysol Touraine la semaine dernière, c'est le ministre du chômage travail qui a fait sa tournée médiatique pour vendre le projet de loi Macron relatif à l'extension du travail dominical.

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Rebsamen a sorti de son chapeau le concept de zones ultra-touristiques en jurant la main sur le cœur qu'il ne s'agit pas de généraliser le travail dominical... sauf qu'à force de créer des exceptions sur-mesure pour satisfaire tel ou tel lobby patronal, la règle du repos dominical tend à devenir elle-même une exception.

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La droite s'est engouffrée dans la brèche en proposant la généralisation du travail dominical à Paris :

« Je fais une proposition (au maire PS de Paris, Anne Hidalgo): je lui demande sans attendre la loi de proposer que Paris soit une zone de liberté d'ouverture le dimanche. Tout Paris »

La droite a d'ailleurs salué le volontarisme du ministre Macron. [1]

Dans ce dossier, le PS et l'UMP essaient de maintenir l'illusion d'un clivage gauche-droite qui constitue la base de leur rente électorale, et ce faisant, de cacher leurs vues communes pour réduire les droits des salarié-e-s, au gré des alternances... Cette absence réelle de clivage sert les intérêts conjoints du patronat et du Front national...

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En attendant, je m'en vais passer un dimanche zyzycal !

Note

[1] Ce dernier, ancien banquier d'affaires spéculatives, traite le dossier de la privatisation de l'aéroport de Blagnac-Toulouse au profit d'un groupe implanté dans des paradis fiscaux et condamné pour des faits de corruption. Les médias dominants et la droite sont étonnamment silencieux sur ce dossier.

Commentaires

1. Le dimanche 30 novembre 2014, 13:15 par Lou de Libellus

Je t'ai déjà dit, à propos d'une petite ville en France, qu'on n'avait rien à faire d'une librairie, pour lire, et d'une papeterie, pour écrire.
Un boulanger ? Chocolatier !? Non !
Bien sûr, j'aime Rebsamen et Macron, je ne suis pas raciste.

2. Le dimanche 30 novembre 2014, 15:36 par des pas perdus

Ta religion te l'interdit...

3. Le dimanche 30 novembre 2014, 17:36 par Arthurin

"Cette absence réelle de clivage sert les intérêts conjoints du patronat et du Front national..."

Ceci est uniquement vrai du point de vue du sous-prolétariat.

Or dire que le pays est acquis au sous-prolétariat, c'est un aveu d'échec.

(cette absence de réel clivage entre partis dominants ne vient-elle pas de là d'ailleurs ?)

(c'est un peu court après tant de silence, je m'en rend compte, mais c'était plus fort que moi, fallait que je l'ouvre pour ne rien dire ;))

4. Le dimanche 30 novembre 2014, 18:40 par Lou de Libellus

C'est surtout leur origine qui interdit toute remarque sur... leur origine.
http://www.penseelibre.fr/le-direct...

Je n'arrive pas à trouver la défunte librairie du n° 22. Le nom de la rue n'est pas bien lisible. Quelque chose comme Pacelli, mais il est béatifié, il n'a pas encore un nom de rue, si ?

5. Le dimanche 30 novembre 2014, 18:54 par des pas perdus

Je n'attache aucune importance à ce critère... D'ailleurs, bien des bolcheviks avaient la même origine qu'eux.

La librairie n'est pas défunte. Elle était en cours de réouverture, rue de Tourtille..

6. Le lundi 1 décembre 2014, 02:06 par babelouest

Ne nous le cachons pas : le clivage est ailleurs. Il est entre ceux qui acceptent la tyrannie néoconservatrice portée par l'administration US, relayée avec zèle par Bruxelles et retransmise par la quasi-totalité de nos politiciens ; et les autres, soit la plus grande partie du Peuple, et quelques petits partis oubliés qui s'escriment à défendre ce Peuple malgré une couverture médiatique très proche de zéro. Je crains fort que tout autre constat ne soit vain. Dans quatre jours je serai à Paris, pour le congrès annuel de l'un de ces petits Partis. Un grand moment, dont même les journaux locaux (ils ne sont pas légion) ne parleront pas. Un moment intense cependant, car les petits ruisseaux font les grandes rivières.

L'avenir, l'avenir, l'avenir !

7. Le lundi 1 décembre 2014, 08:29 par des pas perdus

Babelouest, je suis d'accord avec toi sur le constat. Quant aux médias, on ne dénoncea jamais assez leurs responsabilités

8. Le lundi 1 décembre 2014, 08:37 par des pas perdus

Je te réponds tardivement Arthurin, ton commentaire était dans les spams ;-)
Je pense vraiment que cette absence se fait sur le dos des classes populaires et moyennes, au regard de la casse sociale, de la précarisation du corps social.
Quant au sous-prolétariat, il peut être exploité par le patronat, l'Etat, et l’extrême droite, mais pour l'heure le régime de la Vème République est encore stable. Les deux partis dominants font le job.

9. Le lundi 1 décembre 2014, 17:15 par Lou de Libellus

Rue de Tourtille, oui, mais d'autres magasins, dans la même rue, ne sont pas en rénovation, ils sont finis.

Les Bolcheviks... avant eux, Marx. Nous ne parlons pas de la même chose. Sur Le Figaro en ligne, il est interdit (censuré en trois minutes) de dire que que les armes tuent et que monsieur Dassault vend des armes.
Il n'y a pas que les armes qui tuent, et derrière, hélas, ce sont toujours les mêmes - devant aussi, ceux qui ne sont pas du peuple élu.

10. Le lundi 1 décembre 2014, 18:47 par des pas perdus

Rue calme parallèle au boulevard de Belleville, si je me souviens bien.
Se gaver tue, ou décoller en jet à Moscou...

11. Le lundi 1 décembre 2014, 19:23 par Lou de Libellus

http://www.allocine.fr/video/player...
J'ai sauvé le monde libre, une fois de plus.

12. Le mardi 2 décembre 2014, 16:23 par Arthurin

"ton commentaire était dans les spams ;-)"

Beh oui, normal :p

Ces partis dominent parce que le sous-prolétariat est en position majoritaire, parce que la domestication de la classe moyenne s'est faites sur des idées de droite qui parlent immédiatement au sous-prolétariat (en galvaudant au passage des concepts de gauche qu'on aura énormément de mal à réhabiliter, ce qui ne gâche rien).

Là ma position diverge grandement de celle de Bab qui idéalise la place du prolétariat au sein du peuple ; les enjeux de l'atlantisme sont passés sous silence comme de bien entendu puisque le clivage sémantique droite/gauche (qui amène avec lui le point de vue critique sur le néo-libéralisme, donc sur le conservatisme lié des rapports de domination hérités de l'état de nature) est déjà hors champs de la réflexion populaire (sous-prolétaire).

Les corollaires qu'on peut tirer expliquent l'impossibilité des partis minoritaires de gauche à agréger des forces qui lui sont opposées.

13. Le mardi 2 décembre 2014, 17:46 par des pas perdus

Merci Lou, je n'en attendais pas moins de toi ;-)

Arthurin : je te rejoins sur beaucoup de points quant au clivage, à l'atlantisme, et tu vas peut-être bondir, mais ça me rappelle Clouscard et le capitalisme de la séduction, quant il évoque la social-démocratie, le dévoiement du féminisme.

14. Le mardi 2 décembre 2014, 20:13 par Arthurin

Je ne connaissais pas Clouscard, mais ça a l'air intéressant, s'il n'a pas écrit de trop gros ouvrages (je rechigne de plus en plus à lire des pavés de centaines de pages... la grande dévalorisation sera le dernier) je m'en procurerais un volontiers :)

15. Le mercredi 3 décembre 2014, 11:24 par des pas perdus

Ce n'est pas un pavé mais c'est assez épais. Sa lecture m'a permis de voir certaines choses sous un autre angle. Quant au bouquin que tu cites, j'ai lu une critique intéressante sur Médiapart. J'aurais peut-être le courage de m'y mettre.
Je te conseille un bouquin qui se lit bien : le nouveau capitalisme criminel