Merci Tsipras, Merci Syriza !

un léger décalage...

Billet

J'étais parti pour publier ces images de Street art de la rue d'Alsace avec une seule phrase introductive, mais les événements m'incitent à commenter la décision du gouvernement Syriza de consulter son peuple face au nouveau chantage de la Troïka qui traite la Grèce comme une colonie et se contrefiche de la crise humanitaire qui frappe les grecs.

Une troïka à laquelle j'associe tous les pays membres de l'Union européenne. Voici le communiqué de Tsipras :

« Nous avons livré un combat dans des conditions d’asphyxie financière inouïes pour aboutir à un accord viable qui mènerait à terme le mandat que nous avons reçu du peuple. »

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« Or on nous a demandé d’appliquer les politiques issues des mémorandums de la Troïka comme l’avaient fait nos prédécesseurs. »

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« Après cinq mois de négociations, nos partenaires en sont venus à nous poser un ultimatum, ce qui contrevient aux principes de l’UE et sape la relance de la société et de l’économie grecque. Ces propositions violent absolument les acquis européens. »

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« Leur but est l’humiliation de tout un peuple, et elles manifestent avant tout l’obsession du FMI pour une politique d’extrême austérité. L’objectif aujourd’hui est de mettre fin à la crise grecque de la dette publique. »

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« Notre responsabilité dans l’affirmation de la démocratie et de la souveraineté nationale est historique en ce jour, et cette responsabilité nous oblige à répondre à l’ultimatum en nous fondant sur la volonté du peuple grec. »

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« J’ai proposé au conseil des ministres l’organisation d’un référendum, et cette proposition a été adoptée à l’unanimité. »

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« La question qui sera posée au référendum ce dimanche prochain sera de savoir si nous acceptons ou rejetons la proposition des institutions européennes. Je demanderai une prolongation du programme de quelques jours afin que le peuple grec prenne sa décision. »

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« Je vous invite à prendre cette décision souverainement et avec la fierté que nous enseigne l’histoire de la Grèce. La Grèce, qui a vu naître la démocratie, doit envoyer un message de démocratie retentissant. Je m’engage à en respecter le résultat quel qu’il soit. »

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« La Grèce est et restera une partie indissoluble de l’Europe. Mais une Europe sans démocratie est une Europe qui a perdu sa boussole. L’Europe est la maison commune de nos peuples, une maison qui n’a ni propriétaires ni locataires. La Grèce est une partie indissoluble de l’Europe, et je vous invite toutes et tous à prendre, dans un même élan national, les décisions qui concernent notre peuple. »[1]

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Vous voyez, j'ai la faiblesse de penser que Tsipras est un vrai homme d'Etat qui croit profondément aux idées de justice sociale qu'il a toujours défendues depuis qu'il milite et qui respecte la volonté populaire, à la différence d'un Hollande, politicien fourbe, carriériste, opportuniste, maniant le double discours, ne respectant jamais sa parole, laquais de l'oligarchie et pourvoyeur de voix au Front national.

Tsipras est un politique, et non un politicien. Un responsable capable d'accepter des compromis sans se compromettre, ni renier la parole donnée, contrairement à un Hollande qui accepta le TSCG, sitôt l'élection acquise, sans même tenter, une seule seconde, d'exposer ses idées, de les défendre et de renégocier ce traité.

Pour le combat courageux qu'il a livré durant plus de 5 mois de négociation et la décision de consulter son peuple, Tsipras est un exemple qui redonne espoir dans le combat politique. Il démontre que la gauche au pouvoir peut respecter le mandat qu'elle a reçu du peuple en s'appuyant sur la force populaire pour résister à des institutions et à des gouvernements qui défendent les intérêts de l'oligarchie et de la finance.

La gauche, militants et sympathisants socialistes, c'est ça, et aujourd'hui elle est incarnée par Tsipras et Syriza : gouverner pour le peuple et avec le peuple, et non l'inverse...

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Note

[1] Traduction:Vassiliki Papadaki sur le site Les Crises

Commentaires

1. Le samedi 27 juin 2015, 08:18 par clomani

Merci d'avoir posé des images et un texte qui correspondent si bien à ce que je pense du référendum.

2. Le samedi 27 juin 2015, 08:58 par des pas perdus

Le samedi, je me contente de publier des images de street art. Je ne pensais pas accompagner ces images d'un texte, mais les événements en décidèrent autrement.

3. Le samedi 27 juin 2015, 09:04 par Un partageux

Ouahoulala ! Tsipras, que d'aucuns pensaient vendu, que d'aucuns pensaient faible, que d'aucuns pensaient magouilleur dans les réunions en comité fermé, Tsipras se montre finalement trèèès fin stratège. Toujours au service de la cause grecque et sans jamais en dévier. Il aura su manœuvrer, certes, mais pour prouver à quel point l'Europe se branle autant de la démocratie que du bien-être des peuples.

Chapeau bas !

On ouvre les paris sur le chiffre du référendum ? Quel pourcentage contre la famine de Lagarde et Merkel ?

4. Le samedi 27 juin 2015, 09:51 par zozefine

magnifique. images et texte. vrai dilemme pour les grecs, qui, par le piège d'une sorte de syndrome de stockholm, continuent à aimer l'UE. or voter OXI, c'est potentiellement sortir de la zone euro, et éventuellement de l'UE. les résultats du 5/7 sont absolument imprédictibles, mais quels qu'ils soient, c'est la fierté, et l'admirationn pour un gouvernement qui a les cojones de faire ce qu'il dit et de dire ce qu'il fait. ça nous change. ce qui est dingue, c'est qu'on s'extasie sur une décision qui n'est, somme toute, que démocratique !

5. Le samedi 27 juin 2015, 11:14 par des pas perdus

Hubert, j'espère qu'il va l'emporter largement pour disposer d'une légitimité qui lui permettra de rompre avec la zone euro et de laisser les créanciers le bec dans l'eau.

Zozefine : n'ayant pas de mandat populaire pour sortir de la zone euro, il consulte - en démocrate - le peuple. C'est normal, cela devrait être la règle dans nos démocraties si démocrates, or, c'est l'exception ! Des éditocrates ne manqueront pas de qualifier de populiste...

6. Le samedi 27 juin 2015, 12:37 par Daniele

OXI c'est ce que devrait voter le peuple grec. Je suis suisse et nous ne sommes pas dans l'Europe. ..sous le joug allemand etc...et nous allons bien alors pourquoi pas la Grèce ? Avec de la volonté et du courage tout est possible il faut soutenir Mr Tsipras qui est un homme honnête

7. Le samedi 27 juin 2015, 12:37 par Daniele

OXI c'est ce que devrait voter le peuple grec. Je suis suisse et nous ne sommes pas dans l'Europe. ..sous le joug allemand etc...et nous allons bien alors pourquoi pas la Grèce ? Avec de la volonté et du courage tout est possible il faut soutenir Mr Tsipras qui est un homme honnête

8. Le samedi 27 juin 2015, 17:17 par Lou de Libellus

Drôle d'oiseau.
Ce doit bien être la première fois qu'on espère une majorité de NON à un référendum.

9. Le samedi 27 juin 2015, 17:18 par lediazec

Magnifique page DPP ! En lien au pied de ma bafouille du jour qui tourne, elle aussi, sur le sujet.

10. Le dimanche 28 juin 2015, 08:48 par des pas perdus

Daniele : l'Islande également dont le peuple a refusé de payer les dettes des banques dans la crise des subprimes, puis de ne pas entrer dans la zone euro .

Lou : une majorité qui rejette le chantage...