Caramba 90 %, un score à la soviétique qui ne doit pas, toutefois, occulter que le chiffre annoncé de participant-e-s, même surgonflé, n'est que de 200.000 pour un parti qui compte officiellement 130 000 adhérents, ce qui est ridicule en le comparant aux 1 million six cent mille votants de la votation citoyenne contre la privatisation de La Poste organisée par toutes les forces de gauche en octobre novembre 2009.
La 1ère leçon de ce référendum, c'est que le PS craint une terrible déroute électorale qui réduirait gravement son influence locale et le maillage du pays, et in fine son hégémonie à gauche. Un parti d'élus dépeuplé d'élus peut-il survivre à une nouvelle débâcle électorale ?
La 2ème leçon, c'est que le PS risque de devoir revoir à la baisse son train de vie. Il aura non seulement moins de rentrées financières en raison d'un nombre moins important d'élus qui ne reverseront plus une partie de leurs indemnités, mais surtout, son vivier de "militants professionnels", vivants plus ou moins directement à ses crochets, sera terriblement impacté pour diffuser la bonne parole et soutenir les dérives de la direction.
La 3ème leçon, c'est que le PS rendra responsables de sa défaite électorale, les forces de gauche qui refusent toute alliance avec lui, comme si les électeurs étaient définitivement attachés à une organisation partisane et suivaient aveuglément à la lettre les consignes desdites organisations.
La 4ème leçon, c'est que le PS n'est pas prêt de corriger le tir au niveau de sa ligne politique et idéologique en vertu de la précédente leçon, le 21 avril 2002 n'a servi à rien ! D'ailleurs, François Hollande espère s'en sortir uniquement grâce au FN, comme Jacques Chirac en son temps...
Bref, la débâcle électorale du PS à venir sera méritée, et même souhaitable. Cette dernière est précédée d'une débâcle autant idéologique que morale, le bilan de François Hollande ainsi que les scandales qui concernent directement des personnalités "socialistes"en attestent. Le reste n'est que communication et enfumage.
Commentaires
T'es rigolo !
Marrant, oui, cette faculté de ne pas parler des conséquences sur les gens. La majorité des régions sont gouvernés par une alliance entre le PS, le Front de Gauche et les écologistes, avec de bons bilans de manière générale. Quand ces régions vont basculer à droite, voire à l'extrême-droite, certes des méchants socialistes, ou "socialistes", vont perdre leurs postes, mais c'est surtout pour les gens que ça va faire une différence - parce que oui, les régions, ça sert à quelque chose - et pas qu'un peu ! Mais on s'en fout, des gens, n'est-ce-pas ? Ils peuvent bien attendre encore un peu le grand soir, n'est-ce pas ?
Marrant aussi de parler de la défaite électorale du PS à venir, sans même voir que si ça va mettre un PS à 16% dans le pire des cas, ça va donner du 10% dans le meilleur au Front de Gauche, un Front de Gauche qui aura donc été incapable d'attirer à lui même une toute petite partie des déçus de cette gauche qui gouverne si mal, de cette gauche qui est donc si mal à gauche. Mais on va quand même pas s'interroger sur les échecs cuisants et répétés de la vraie gauche, n'est-ce pas ? On ne va pas se demander pourquoi le Front de Gauche n'est pas devenu majoritaire à gauche alors que les errements socialistes étaient si propices à un tel bouleversement des rapports de force au sein de la gauche, n'est-ce pas ? On va quand même pas se demander pourquoi le peuple n'en veut pas de cette gauche si purement de gauche, et tellement inutile, n'est-ce pas ?
Oui, des rigolos...
Pour la troisième leçon, elle a déjà commencé à être dispensée. Et la quatrième est sa conséquence directe : puisque les responsables de la débâcle sont les forces de gauche qui, dégoûtées, refusent l'alliance, et que leurs électeurs attendent les ordres le petit doigt sur la couture du pantalon, pourquoi corriger le tir ? Si on a raté, c'est la faute de la patrouille de soutien qui aurait dû soutenir mais a déserté.
Toujours Nicolas.
Dédalus, je parle en mon nom. Je ne suis encarté nulle part. Et, je n'apprécie pas le procès d'attention sur les "gens".
Si justement, les "gens" abandonnent le PS, c'est parce que sa politique est désastreuse aux plans économique et social, et même dans les régions où chaque notable socialiste y est allé pour promouvoir Sa région au détriment des autres... Dans un esprit de compétition bien dans l'air du temps néolibéral.
Sinon, sur les conséquences, je te renvoie aussi à la lecture du dernier billet de Politeeks. Je pourrais citer Dalipas aussi ou Partageux. Ou des économistes peu vus à la télé comme Piketti ou Lordon.
Accorder des cadeaux sans contrepartie au patronat (cice), ne pas oeuvrer pour redistribuer les richesses, ne pas mettre en place des barrières douanières pour lutter contre le dumping social et écologique, ne pas favoriser le ferroutage, les bus Macron, geler les bas revenus et les petites pensions de retraite, allonger la durée de cotisation plutôt que de revoir la redistribution entre les revenus du capital et du travail, augmenter la tva, privatiser les retraites, tout cela a de graves conséquences sur nos vies, l'emploi, l'écologie, la santé ...
Dans ton propos, ce qui m'étonne, une fois encore, c'est que tu demeures fondamentalement politicien. Et, tu ressors le front de gauche, tes fantasmes sur la vraie gauche... Oh, le FDG si petit, si vilain, et si dangereux.
Pour moi et pour d'autres, le PS n'est PLUS une force de gauche. Ne te fatigue pas. Tout le champ politique a glissé à droite, si bien que nombre de médias et d'associations considèrent que le FN est devenu fréquentable.
Par ailleurs, le FDG n'est pas l'objet du présent billet. J'ai écrit des billets très critiques sur lui. Mais, c'est la seule force qui porte le moins mal mes idées. La gauche radicale n'est pas puissante électoralement ? Elle a ses insuffisances, ses défauts, ses boulets mais elle affronte aussi un ennemi puissant, les médias dominants très complaisants avec le PS, LR et le FN... Des médias aux mains de quelques industriels qui n'ont vraiment pas intérêt à ce que les choses évoluent vers l'égalité sociale...
Zap Pow, exactement.
Alleluia, le seigneur Des pas est revenu parmi nous, en pantoufles.
"un score à la soviétique"
C'est-à-dire un score démocratique, mais ce n'est pas ce que tu voulais dire, tu as perdu tes marques ?
"une terrible biroute érectorale"
Ai-je bien lu ? Je suis en pantoufles mais j'ai laissé mes lunettes sur la cheminée.
"Ils défendent le même système"
Heureux de voir (toi, tu as tes lunettes) que tu associes clairement les conspirateurs : LR, PS, FN.
LR-PS, ça se dit un peu dans les coulisses, mais avec le FN !? Et pourtant oui, et ce n'est pas d'hier, ça date du premier jour de la campagne de Marine pour la présidentielle.
Nous sommes les happy few de Stendhal - après Shakespeare ('Henry V', IV, 3).
(Laissons Des pas prendre un temps : il a une bonne douzaine de bonnes pages à rattraper sur Libellus)
En effet Lou, tu n'as pas chômé en mon absence.
J'espère toujours (tu connais mon optimisme légendaire) recevoir le livre de Chouyo qu'on ne peut pas se procurer même dans les meilleures librairies (et avec une dédicace). L'hiver approche, le passerai-je ? (je suis optimiste mais lucide).
Sur Libellus, dans les dernières chroniques et celles à venir fin octobre et en novembre, il n'y a que du lourd. Novembre est le mois québécois sur les blogs qui ne font pas de politique. Chez les autres il y a des saisons islandaises...
Salut tous !
Voilà un bon moment que je n'avais pas de nouvelles. Il est vrai que désormais j'ai de petites responsabilités dans le parti où j'ai enfin trouvé à adhérer. Donc je commence par exemple à prôner le boycott avec CARTON ROUGE à ce scrutin dont mes amis et moi ne voulons pas. Gardons les subdivisions révolutionnaires : la Commune, le Département, l'État. Pas de communautés de communes ou de métropoles imposées du haut, pas d'eurorégions érigées dans le seul but de détruire l'unité de l'État, pas d'union européenne simple courroie de transmission de Washington, et bien entendu pas d'OTAN.
Là, je suppose que je peux commencer à déranger. Si j'ajoute que les étiquettes salies dont s'affublent les partis, droite-gauche, ne sont plus de mise, et que le seul critère double est OUI ou NON à l'union européenne, OUI ou NON à la défense des classes dominées, voire écrasées, cela amène à mettre dans le même sac LR, PS, FN, UDI, FdG, PCF, même PG, et les pseudo-extrémistes NPA et LO. Là, sans doute certains vont-ils se fâcher. Car du coup, parmi les vrais défenseurs des valeurs énoncées plus haut, il y en a beaucoup moins. Généralement des formations sans le sou. Défendre l'État, le Département, la Commune, les dominés, ce n'est pas porteur. C'est même souvent montré du doigt par les européistes-atlantistes en tant que démagogues (c'est encore gentil), nationalistes (c'est plus corsé) voire rouges-bruns (eh oui). Il faut dire qu'on les dérange.
J'aurais pu être au PRCF, mais ils ont un soubassement léniniste qui me défrise. Je suis donc au Parti de l'émancipation du peuple (il s'appelait M'PEP quand il hésitait encore à devenir seulement un parti, et non un mouvement d'éducation populaire comme ATTAC). Les fondateurs de ce parti avaient d'ailleurs été parmi ceux d'ATTAC, il y a un certain nombre d'années.
Je ris, quand je vois ces partis "officiels" qui se déchirent sur des noms, des territoires, et ne pensent même pas à proposer un vrai programme. Celui de mon nouveau parti, encore en cours d'écriture et finalisation, avoisinera les 800 à 1000 pages. Qui peut en dire autant ? On se bat pour des idées, pas pour des "têtes de listes".
Salut les amis, la lutte continue.