Les primaires ? Où ? A gauche ?

un léger décalage...

Billet

Après lecture du manifeste de Cohn-Bendit et de Piketti, et du billet de l'ami des Echos de la gauchosphère, j'ai pensé faire le mort...

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Deux événements qui n'ont guère fait les unes des médias dominants en ont décidé autrement : la mobilisation contre l'aéroport de Notre Dame des Landes et la condamnation de 10 ouvriers de Goodyear à des peines de prison.

Deux événements qui se produisent sous un gouvernement soutenu par le parti socialiste. Deux choix politiques majeurs en faveur des forces du Capital.

L'un pour défendre un projet vieux de trente ans, obsolète et dépassé avant d'être sorti de terre, imaginé à une époque où les préoccupations écologiques étaient marginales, mais soutenu par une classe politique qui pense plus à défendre les intérêts de la multinationale Vinci qu'à l'intérêt général.

L'autre parce que le parquet (coucou Taubira, l'opportuniste du grand écart et de la langue de bois) a poursuivi dix salariés, syndicalistes CGT, alors que le retrait des plaintes des cadres de la société Goodyear aurait du éteindre toute action en justice. Résultat, des peines de prison pour des salariés, soit un message d'intimidation pour celles et ceux qui luttent pour défendre leur emploi et leur dignité.

Quant au camarade ministre Cahuzac, il n'a toujours pas été jugé, les époux Balkany non plus, et l’éphémère secrétaire d'Etat Thévenoud est toujours député !

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Mépris de l'écologie et criminalisation du mouvement social, sans oublier l'exploitation politique des attentats et des idées du Front national, sont les piliers de la politique de droite d'un gouvernement de socialistes et de radicaux de gauche.

Dans ce contexte, le soutien de Pierre Laurent et de Cécile Duflot à la pétition lancée par Cohn-Bendit et Piketti pour organiser des primaires de toute la gauche pour la présidentielle de 2017 relève d'une sorte d'hallucination collective.

Cette approbation à ces primaires qui iraient de Hollande à Mélenchon - sans tirer le moindre enseignement des précédentes - révèle que la gauche n'a plus de représentation politique : le PS a viré à droite, et les Verts et le PCF ne sont plus que ses supplétifs, espérant grappiller, ça et là, quelques élus pour assurer la survie de leurs appareils respectifs.

Cette disparition politique de la gauche est dramatique pour les classes populaires et moyennes qui subissent le rouleau compresseur du Capital sous les trompettes des "grands" médias qui récitent leur catéchisme néolibéral.

Aussi, plutôt que de se raccrocher aux primaires comme des naufragés à une bouée, les élus desdits partis moribonds et ce qu'il reste de militants devraient s'interroger sur les causes de cette non représentation qui résulte à la fois d'une défaite idéologique, de choix et de pratiques politiques désastreux.

Cette réflexion devrait être prioritaire.

Elle pourrait porter sur la place et le rôle de l'organisation politique, son fonctionnement même et les objectifs à atteindre, ainsi que sur l'absence de réflexion sur la pratique du pouvoir, les priorités à mettre en œuvre une fois au pouvoir, les compromissions à éviter, le fonctionnement des institutions politiques, la prise de décision politique, l'organisation du débat au sein de la majorité politique, le lien avec les organisations syndicales, l'élaboration d'un plan d'urgence en cas d'opposition des forces du capital, notamment d'un plan B si l'Union européenne ne respecte pas les choix démocratiques...

Sans ce travail préalable, toute victoire sera vaine. Alors, les primaires, sans moi.

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Commentaires

1. Le mercredi 13 janvier 2016, 15:55 par AgatheNRV

Idem. L'erreur vient aussi de nous, le terme fourre tout "la gauche" a été dévoyé depuis fort longtemps. Tout cela ne veut plus rien dire. Le PCF (comme bien relevé dans ton billet) a les mêmes positions que la droite voire l'extrême et le PS ouvre la voie pour tout ce beau monde avec le bas calcul électoral en prêtant parfaite allégeance au Medef ou au FN.
Tout foutre en l'air comme en Islande !!!!

2. Le mercredi 13 janvier 2016, 20:26 par des pas perdus

Agathe, c'est vraiment le terme. L'Irlande est un bon exemple.

3. Le mercredi 13 janvier 2016, 20:46 par Arthurin

Paul Jorion dans son billet du 12/01 propose directement Piketty à la présidentielle pour 2017, vous reprendrez bien un peu de capitalisme financier (moralisé, régulé, toussa) ?

La gauche n'en finit plus de traverser les déserts...

@ AgahtheNRV

Gauche, droite, c'est des raccourcis sémantiques, mais on peut prendre les grands axes : https://redvolted.files.wordpress.c... à moins que les mots n'aient plus de sens non plus ?

4. Le mercredi 13 janvier 2016, 21:00 par Un partageux

Bah ! Il ne faut plus employer le mot "gauche". Un fourre-tout comme l'écrit Agathe. Ou bien le réserver aux fauxcialistes et à leurs obligés. En disant que l'on refuse d'être qualifier de "gauche". Comme l'ont toujours fait les anarchistes et comme l'ont fait les communistes jusqu'en 1981.

Un truc rigolo à propos des primaires. Ceux du PS qui les ont organisées pour la présidentielle de 2012 n'en veulent pas maintenant qu'elles mettraient Hollande en concurrence avec d'autres candidats. C'est dire la confiance qu'ils ont en son bilan !

5. Le samedi 16 janvier 2016, 11:09 par des pas perdus

Arthurin, Piketti a des illusions sur le capitalisme régulé.Sans doute en raison de son passé d'enfant de Mao.

Hubert : en effet, un sacré bilan !

6. Le samedi 16 janvier 2016, 19:25 par Lou de Libellus

Les _primaires_ voteront massivement pour LRP (Les Républicains Populistes).
_ Tiens, il est dans un jour noir.
_ Tu sais, lui, il est toujours en noir.
_ Il attend le grand soir ?
_ Non, il attend que sa soupe réchauffe.
_ Les chats et le chien vont bien ?