Le seul dirigeant qui a fait montre de dignité et de hauteur de vue est Jean-Luc Mélenchon :
« C’est notre société qui est attaquée. C’est elle que nous défendons pour défendre nos vies. Il ne faut donc ni se diviser, ni diviser la société car c’est leur but numéro un. On reprendra les polémiques plus tard. Les bastons politiciennes et les mises en cause ethniques ou religieuses font très exactement le jeu de l’ennemi. C’est leur victoire. »
Il souligne que l'objectif de Daesh est de diviser le peuple par religions ou par communautés ethniques, de créer une sorte de climat de tensions et de divisions, susceptible de déclencher une guerre civile ou religieuse en Europe.
Cet objectif est également partagé par celles et de ceux qui prétendent combattre Daesh en montrant d'un doigt accusateur nos concitoyen-ne-s originaires du Maghreb, automatiquement catalogués musulmans et complices en puissance des islamistes.
Ces pompiers pyromanes ont la même grille de lecture que Daesh. Ils demandent des comptes aux "musulmans" comme si ces derniers étaient responsables des islamistes ! En l'occurrence, c'est comme si certains exigeaient que je m'excuse auprès des victimes des prêtres pédophiles, au motif que je suis issu d'une famille d'origine chrétienne... alors que je suis athée !
A ce sujet, je conseille la lecture d'Ismaël Saidi :
« Pourquoi les musulmans ne descendent pas en masse dans la rue pour condamner? »
Par ailleurs, pendant que les experts des plateaux médiatiques s'intéressent au sexe des terroristes et que les fachos de toute obédience demandent plus de sécurité et un Etat d'urgence permanent, il conviendrait de s'intéresser au financement des mouvements terroristes...
Ces derniers ont des ressources pour financer leurs activités. Daesh vend des hydrocarbures, des antiquités et probablement d'autres biens et matières premières sur le marché noir. Des rumeurs font état de dons de la part des riches familles des pétromonarchies du Golfe.
D'une manière ou d'une autre, l'argent de Daesh (et des autres mouvements terroristes) transite via les circuits financiers et les paradis fiscaux. Daesh bénéficie de complicités et de liens. Des transactions ont lieu. De l'argent "sale" des trafics précités ressort blanchi des circuits financiers pour être injecté dans l'économie légale.
Tant que Daesh aura d'importantes ressources financières, ses capacités criminelles seront intactes.
Aussi, lutter efficacement et durablement contre Daesh passe par la lutte contre son financement. Et, il n'est pas besoin de sortir de l'ENA pour comprendre que l'opacité du système financier favorise des transactions illicites, dont celles des réseaux terroristes.
Or, nos grands dirigeants s'évertuent à ne rien faire contre l'opacité des circuits financiers et des paradis fiscaux. Il est vrai que les mêmes ont placé un haut dignitaire d'un paradis fiscal à la tête de la commission européenne et un délinquant de la finance internationale de chez Goldman Sachs à celle de la BCE...
C'est à se demander si nos vies valent moins que les profits des multinationales et les fortunes des 1 %...
A se demander également si les réseaux terroristes qui profitent de l'opacité de la finance ne sont pas les meilleurs défenseurs du capitalisme sauvage où tout est permis...
Après tout, l'empire américain a encouragé la propagation de l'islamisme, via les pétromonarchies du Golfe, pour contrer tous les mouvements progressistes depuis plus 30 ans au Moyen Orient.
De plus, nos dirigeants profitent d'une population en état de choc après les attentats pour réduire les libertés (prolongement de l'état d'urgence), défendre des revendications de l'extrême droite (déchéance de la nationalité), criminaliser l'action syndicale (Conti, Goodyear, Air France) ou passer en force des lois de régression sociale (Loi Macron, loi El Khomri ?).
Je ne suis pas complotiste. Je remarque juste des intérêts convergents entre nos oligarchies capitalistes et les terroristes qui profitent de l'opacité du système financier pour faire des affaires...
Commentaires
Oui, les religions ne font rien à l'affaire, il s'agit bien de déstabiliser notre société - d'où vient le mal, dès lors, on s'interroge.
Le mal a plusieurs causes, me semble-t-il.
Si notre ami peu commun GdC avait fait ce billet, j'en aurais fait un pour lui tomber de dessus. Est-ce que tu te rends compte qu'en citant un type qui reproche aux musulmans de ne pas descendre dans la rue, tu accuses directement les musulmans d'être complices ?
C'est à nous (y compris les musulmans) de combattre ce merdier. Pas aux musulmans.
Il suffit de suivre le gaz et de comprendre que stratégiquement avoir un ennemi ça présente le double avantage de légitimer les marchands de mort et de justifier des lois scélérates, gagnant-gagnant sur tous les tableaux, comme d'hab' ; et nous comme deux ronds de flan, comme d'hab'.
PS : Nico, jeje, sois mignon, s'il te plaît, fais un effort, le monsieur il explique que, justement, les musulmans n'ont aucun besoin plus que les autres de se mobiliser plus que les autres puisqu'ils subissent la même chose au même titre que tout le monde.
https://www.youtube.com/watch?v=YpF...
Quel que soit le sens dans lequel on manipule le rubix des problèmes sociaux, on revient toujours à la case "capitalisme"... Étonnant, non?
Merci pour le lien Lou, je découvre.
Bien d'accord Arthurin... perdant-gagnant...
Nicolas, il faut prendre le temps de lire.
Robert, comme disait monsieur Cyclopède !