Les éditocrates ne manquent pas de mettre en exergue le nationalisme et le racisme pour expliquer ce Brexit. Il ne s'agit pas de nier la peur des réfugiés et les fantasmes de l'envahissement véhiculés par une partie des pro-brexit de la droite conservatrice et de l'extrême droite.
Mais, les principales raisons sont ailleurs.
La construction de l'UE est à la fois technocratique et oligarchique. La démocratie est la dernière des préoccupations des hauts fonctionnaires surpayés de Bruxelles comme l'a démontré l'épisode Grec après le referendum.
Cette construction nie également les cultures locales en tentant de tout réglementer et de tout régenter, de la fabrication du fromage à la gestion des cantines scolaires en passant par la casse systématique de tout ce qui ressemble de près et de loin à la solidarité nationale (services publics, sécurité sociale).
Certes, les européens ont une histoire commune et des traits culturels communs qui remontent bien avant le traité de Rome, mais imposer à marche forcée d'éliminer les spécificités propres à chaque peuple relève d'une volonté normative totalitaire.
Démocratie en carton où les peuples ne sont quasiment jamais directement consultés sur des questions essentielles, l'UE s'impose contre la volonté des peuples européens. Certes, point de dissidents en prison ou de chars dans les rues, mais cette construction politique technocratique et oligarchique, et artificielle, d'un grand ensemble géographique en rappelle une autre : l'URSS.
En niant les nationalités, les spécificités culturelles et l'histoire de chaque peuple, en effaçant les frontières et en déclenchant une sorte de guerre froide économique et sociale dans le continent européen via le dogme de la concurrence dans tous les domaines d'activité, la construction de l'UE a paradoxalement ravivé les nationalismes et ressuscité l'extrême droite. Là encore, la comparaison avec l'URSS et l'ancien bloc de l'Est est troublante.
Troublante aussi, l'attitude des dirigeants européens récitant leur bréviaire néolibérale, assénant que ça va mieux, que tout va dans le bon sens, qu'il faut plus de concurrence alors que le quotidien des classes populaires et moyennes démontre le contraire. Attitude qui rappelle celle des dirigeants soviétiques... tout aussi corrompus et coupés de la société que les actuels hiérarques européens.
Finalement, il fallut peu de choses pour que l'URSS et le bloc de l'Est s'effondrent comme un château de cartes. Peut-être que le Brexit sera l'élément déclencheur de la dislocation d'une UE incapable de se démocratiser, à l'instar des régimes dits communistes ?
Il faut l'espérer.
Sinon, le continent européen risque d'être dominé par une sorte d'alliance ultralibérale brune... qui se fait jour depuis quelques années, les immigrés devenant des boucs émissaires que les gouvernements "classiques" de droite (PS inclus) jettent en pâture à l'opinion pour poursuivre tranquillement l’œuvre de destruction sociale décidée en commun avec la commission européenne.
Commentaires
Et encore, il aurait pu pleuvoir !
L'union européenne, l'horreur faite régime !
http://bab007-babelouest.blogspot.f...
Je partage ton opinion. Déjà si le Brexit pouvait nous débarrasser de François Lenglet!
"la victoire de Tsipras"
Wow, on avait pas dit que le révisionnisme c'est mal ?
http://www.brookings.edu/~/media/ev...
(control + f "dangerous" devrait vous conduire page 11)
Ah si, oui, c'est une victoire, pardon.
"le continent européen risque d'être dominé par une sorte d'alliance ultralibérale brune"
Parce que ce n'est pas déjà le cas ?
https://redvolted.wordpress.com/201...
Bien dit, Arthurin !
Ah la la ! Mais comment Cameron va-t-il se sortir du merdier dans lequel il s'est mis ? Ça va être un nouvel épisode rigolo à regarder...
On pourrait du reste formuler autrement la question. Quel sera le nouveau tour de passe-passe pour s'assoir sur la décision de nos voisins ?
http://europa.eu/about-eu/countries...
Brexit, connais pas.
Bab : régime sans sel...
Robert: oui, et j'espère que quelques éditocrates auront fait une crise cardiaque en apprenant le résultat.
Arthurin : bien vu, en relisant, j'ai tiqué, j'ai failli corriger en mettant Syriza à la place de Tsipras. Oui, victoire électorale, après... c'est plutôt une vraie débâcle.
Hubert : a priori, Cameron devrait démissionner. Sinon, la catastrophe annoncée par la propagande pro UE ne se produisant pas, ça risque de donner des envies à d'autres peuples de se tirer de ce machin.
Ils n'ont pas perdu de temps : http://www.lesoir.be/1248956/articl...
En effet Anne-Marie...
Tu pourrais, à la limite, remplacer par "après le referendum Grec" puisque c'était quand même une réelle prise de position du peuple en faveur du rapport de force ; ça poserait en corollaire immédiat l'attitude de Syriza, en plus des autres margoulins.
Arthurin, je suis d'accord.
Tu m'en sais gré :)
Je crains que nos compatriote n'aient pas cette même capacité à corriger leur perception de cet épisode, pour ceux qui s'en souviennent...