Fillon, Le Pen, Macron : pourrir nos vies pour se gaver

un léger décalage...

Billet

Les révélations concernant l'ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy sont traitées superficiellement par les médias du CAC 40 qui courent après le scoop du Canard Enchaîné, l'information trash et, ne l'oublions pas, le buzz et les annonceurs publicitaires.

En l'occurrence, les derniers scandales qui éclaboussent la vie politique révèlent, d'une part, que certains politiciens font de la politique pour faire fructifier leur fortune personnelle et, d'autre part, une certaine apathie générale. Enfin, ces affaires ont des conséquences sur nos droits.

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Au-delà des plaisanteries habituelles, faut-t-il que la corruption atteigne un niveau digne de la Roumanie pour que les français-es bougent ? Pour l'instant, ils continuent à élire ou à soutenir des politiciens, pour certains corrompus et pour d'autres qui profitent des imperfections des lois pour s'enrichir ou enrichir leurs proches.

Par ailleurs, comme l'écrivait Denis Robert, Pendant les affaires, les affaires continuent, tant et si bien qu'à peine le député Macroniste, Paul Giacobbi, est condamné à trois ans de prison ferme pour détournement de fonds publics, on découvre que François Fillon - qui a bâti sa carrière sur sa réputation irréprochable - offrait des emplois - dont la réalité n'est pas certaine à ce jour - généreusement rémunérés à sa femme et à certains de ses enfants, quand lui-même empochait 200.000 euros du groupe AXA, via sa société de conseils, pour certainement l'aider à réfléchir sur l'avenir de la sécurité sociale

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Mais, François Fillon n'est pas le seul candidat à la plus haute fonction de la République à présenter un CV entaché de faits contraires à l’honnêteté et à la probité.

Marine Le Pen n'a guère les mains propres puisque la justice s'intéresse aux assistants européens du FN (elle doit notamment rembourser le salaire de son conjoint, 5000 euros mensuels pour un mi-temps), au financement de précédentes campagnes électorales et à la sous-évaluation de son patrimoine (en cours d'instruction).

Emmanuel Macron qui a rentabilisé ses 8 mois à Bercy en préparant sa candidature aurait dépensé 80 % des fonds annuels de représentation du ministère de l'économie (au moins 120.000 euros)...

Enfin, il y a lieu de s'interroger sur Benoît Hamon dans l'histoire peu ragoutante de la LMDE. Visiblement, il n'a pas retenu les leçons de l'affaire de la MNEF...

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Toutes ces casseroles n'empêchent pas Fillon, Le Pen, Macron de caracoler en tête des sondages d'opinions. Pourtant, leurs programmes ne sont guère en adéquation avec leurs pratiques personnelles des deniers publics puisqu'ils nous promettent de nouveaux sacrifices : fin de la sécurité sociale pour l'un, discriminations pour bénéficier des services publics pour l'une, ubérisation de la société pour le dernier.

En l'occurrence, ces candidats estiment que la France doit faire des économies pour réduire ses déficits publics. Les économies promises sous la forme de réformes seront imposées et supportées par l'ensemble de la population, à l'exception près des membres d'une caste oligarchique qui bénéficie de niches fiscales, ou optimise à fond sa fiscalité quitte à pratiquer de l'évasion fiscale.

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Les affaires sont si nombreuses qu'elles ne peuvent résulter de comportements isolés. Elles font système, à l'instar des chèques de fin d'année distribués à ses membres par le groupe parlementaire LR au Sénat. Elles forgent une communauté d'intérêts qui éloigne les élus des citoyen-ne-s, d'autant plus que la composition sociologique du Parlement est totalement déséquilibrée en faveur des CSP ++ et, de ce fait, non représentative de l'ensemble du corps électoral.

En définitive, ces actes de corruption forgent aussi de mauvaises habitudes et un habitus qui transforment le Parlement en lobby de la caste oligarchique, soit moins d'impôts, moins de "charges sociales" et de nouvelles niches fiscales pour les 1 % au détriment de l'intérêt général. D'ailleurs, l'une des priorités de Macron, Fillon et Le Pen est de supprimer l'I.S.F. !

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Ainsi, pendant que certains se prélassent dans le luxe en votant des réformes de régression sociale, la multitude doit se serrer la ceinture.

Commentaires

1. Le dimanche 12 février 2017, 20:09 par AgatheNRV

La légalité des pratiques douteuses est votée par ceux qui en profitent, la révocation des élus doit être accompagnée de la fin des privilèges.

2. Le lundi 13 février 2017, 12:54 par des pas perdus

C'est indéniable et indispensable. Ils votent des "réformes" qui ne les concernent pas.