La société civile s'oppose au travail dominical

un léger décalage...

Billet

Ces derniers temps, il est souvent question de société civile, surtout s'agissant de La République En Marche.

Or, la société civile :

« confirme son attachement au repos dominicale et son opposition à la banalisation et à la généralisation du travail du dimanche et en soirée (...) condamne les dispositions de la loi dite "Macron", de l’amendement Debré et du décret Sapin qui organisent la généralisation du travail dominical et du travail de nuit, dégradant les conditions de travail et mettant en danger la santé mentale et physique des travailleurs (...) et revendique le retour des deux jours de repos consécutifs dont le dimanche.»

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La société civile ? C'est une expression philosophique qui a été reprise et dénaturée par la classe médiatico-politique. Elle est devenue dans la novlangue floue et ambiguë. En l'occurrence, si les mots veulent dire encore quelque chose, la société civile ne peut s'opposer qu'à la société militaire...

Or, en l'espèce tel n'est pas le cas. Les médias du CAC 40 et les macroniens usent de cette expression pour désigner des gens non encartés dans des partis politiques. Ces "nouveaux venus" incarneraient le renouvellement des pratiques politiques et une nouvelle manière de gouverner.

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A contrario, des militants et dirigeants politiques, les membres de la société civile possèdent toutes les vertus, en particulier de n'être classés dans aucun camp. Ainsi, est recyclée l'expression d'extrême droite, ni gauche ni droite ou et droite et gauche qui délégitime l'opposition entre la gauche et la droite, fondement de la démocratie...

Grâce à la société civile, il n'y a plus de débat, comme d'ailleurs il n'y a plus, nous répètent en boucle les néolibéraux, d'alternative : TINA !

Ainsi, les réformes forcément nécessaires seront enfin réalisées par ces gens de la société civile qui ont été désignés selon le bon plaisir du prince élyséen. Et peu importe, in fine, si quelques-uns sont ou étaient membres d'un parti politique avec des mandats, à l'instar de la secrétaire d'Etat Marlène Schiappa !

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En fin de compte, la société civile à la sauce macronienne ou médiatique n'est qu'un leurre, un élément de langage, une tentative de manœuvre pour forcer notre consentement. Seul-e-s celles et ceux qui ont plus ou moins réussi socialement ont droit à la parole, à l'inverse des autres, les ouvriers et les employés qui subissent les politiques néolibérales.

Cette société civile n'est donc pas uniforme et monolithique aussi bien socialement que politiquement : c'est sa représentation politique et médiatique qui l'est. Et, l'extrait, cité plus haut, du syndicat FO commerce permet d'affirmer sans aucune nuance que la société civile s'oppose au travail dominical.

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Commentaires

1. Le dimanche 28 mai 2017, 10:41 par babelouest

Gauche ou droite ? A part ceux qui sont militants ou sympathisants de FI, il n'y a plus de gauche : c'est bien pourquoi lémédia s'arrangent soit pour les passer sous silence, soit pour les dénigrer gravement.

Pour ma part, je ne me dirai pas de gauche : mais comme les communistes d'il y a un siècle je me considère comme un révolutionnaire. Car le révolutionnaire renverse toute la table, et s'appuie sur des prémisses complètement différentes. C'est au point que même la constitution de 1793 est pour moi obsolète, puisqu'elle continue à prôner la propriété.

L'important est que chacun prête son concours au bien de tous, et que chacun en retire ce dont il a BESOIN, ni plus, ni moins. Le contraire du productivisme, en somme.

2. Le dimanche 28 mai 2017, 22:17 par des pas perdus

Bien d'accord avec toi Bab, c'est le contenu qui compte.

3. Le mercredi 31 mai 2017, 08:34 par Arthurin

In situ la "société civile" est majoritairement libérale (cf. la dernière élection présidentielle), donc je vois pas bien l'intérêt de nier l'évidence, il est attendu que la minorité partisane d'une axiologie politique prônant le bien public et commun se positionne comme telle, est attendu également qu'elle pisse dans un violon puisque incapable de produire une structure de lutte collective à la hauteur des enjeux (cf. nos syndicats ; extrait du CR de la rencontre CGT-Macron : "Ainsi, pour les salariés de TATI, c’est directement la loi Macron qui est en ligne de mire. Il a donc été rappelé que l’engagement du Président et de ses ministres ne pouvait s’arrêter à des effets de communication" ; si la loi affecte autant ces travailleurs, c'est peut-être pas un simple effet de comm' ...)