Les ordonnances du docteur Macron sont au droit social ce qu'étaient les ordonnances du docteur Mengele pour la médecine. Des ordonnances contraires à l'éthique la plus élémentaire. Les unes fragilisent les salariés c'est-à-dire les agents les plus faibles du système capitalisme, et celles du boucher nazi ne soignaient pas les patients mais les tuaient dans des souffrances atroces.
Le mandat qui a été donné à Macron par la caste oligarchique est de supprimer tout ce qui amende, souvent à la marge, les conséquences du système capitalisme, soit en apportant des protections légales, soit en retirant du secteur marchand un certain nombre d'activités.
Ainsi, les ordonnances sur le code du travail vont-elles imposer des dispositions qui avaient été retirées du projet de loi El Khomri grâce au mouvement social. Sans vouloir toutes les citer - les médias dominants ont fait le job - j'en citerai néanmoins une : la fusion des institutions représentatives CE, CHSCT et Délégué du personnel (DP).
Ainsi, les représentants du personnel ne seront plus, pour certains, spécialisés dans les questions relatives à l'hygiène et à la santé comme c'est le cas aujourd'hui pour améliorer la situation ou alerter sur des faits qui mettent en danger les salariés. Tout ce qui a trait aux conditions de travail, à la sécurité et à la pollution sera marginalisée par d'autres questions à l'ordre du jour de la nouvelle instance unique.
La suppression du CHSCT, instance spécialisée pour protéger les salariés est un véritable scandale qui aggravera une situation déjà alarmante en termes d'accidents de travail et de maladies professionnelles.
Faut-il rappeler au docteur Macron et à ses bourreaux déguisés en infirmiers qu'il y a 500 salariés en moyenne qui meurent annuellement sur leur poste de travail ? Que l'on compte près de 620 000 accidents par an qui donnent lieu à un arrêt de travail ? Que les maladies professionnelles sont en hausse de 40 % ces dix dernières années ?
Plutôt que de renforcer les moyens matériels et les attributions des CHSCT pour améliorer les conditions de travail des salariés le docteur Macron a préféré supprimer les CHSCT ! Les chiffres cités plus haut risquent d'augmenter... J'espère qu'un jour, la justice demandera des comptes à Macron et à ses principaux complices.
Par ailleurs, on peut s'interroger sur le caractère démocratique de ces ordonnances. D'un parlement sommé cet été d'autoriser le gouvernement Philippe à légiférer par ordonnances. Le législatif renonçant à ses propres attributions et les délégant à l'exécutif. Pourquoi cette précipitation ? Cette urgence ? Macron veut probablement profiter de l'état de sidération après son élection. Sidération parce que Macron fut pour une majorité de citoyen-ne-s le choix le moins pire... Sidération parce que le choix le moins le pire conduit fatalement au pire : la destruction du droit social. Et au pire du pire : l'extrême droite aux portes du pouvoir.
Commentaires
Salut Steph ! Je peux difficilement être d'accord, cette fois-ci. L'extrême droite, pour moi, c'est Macron lui-même et ses sponsors, ce qui m'a conduit au second tour de la présidentielle à voter pour le MOINS PIRE : Le Pen !
Paradoxal ? Pas sûr. L'extrême droite, c'est le CAPITAL, même les sbires de la candidate d'en-face n'égalent pas en potentialité de nuisances pour les citoyens les troupes OFFICIELLES de la place Beauvau, qui ont LE DROIT de tuer des manifestants selon les dispositions du traité de Lisbonne.
Je ne m'interroge absolument pas sur le caractère démocratique de ces ordonnances : elles instaurent la tyrannie, des patrons (de préférence les plus grands) en plus de celle d'un régime en place grâce à 14,5% de la population française : où vois-tu le moindre commencement de démocratie là-dedans ?
L'automne risque d'être tiède (côté de la légitimité) et sanglant (côté des hordes de Beauvau). "Ami, entends-tu......"
Que tu considères Macron comme d'extrême droite, pourquoi pas ?
Mais, tu t'es fourvoyé à voter Le Pen, la représente historique de l'extrême droite. Et tu as eu tort de sous estimer l'extrême droite officielle, d'autres le firent dans les années 30 et on a vu ce que ça a donné.
Moi, je me suis abstenu de participer à cette mascarade.
Je comprends ton souci, Steph. Je sais combien elle est dangereuse. Et combien, sur TOUS les plans, elle fait partie de nos ennemis. Il s'agissait bien, de ma part, d'une provocation, parce que je savais qu'il aurait de toute façon et dans tous les cas plus de voix qu'elle. Il s'agissait seulement de réduire modestement l'écart. Quitte à enlever une voix aux abstentions. Et comme dans ma communes, ce sont des machines à voter, on ne peut pas mettre de bulletin nul... le blanc ne m'intéressait en rien.
Je rappelle aussi que RIEN n'est possible positivement en France aujourd'hui dans le cadre de l'UE, donc qu'il est indispensable d'en sortir préalablement et brutalement pour avoir la main (avec d'autres zigotos que ceux au pouvoir actuellement, bien sûr) avec le Peuple et pour le Peuple. C'est pourquoi je ne peux pas suivre FI ou l'accompagner, parce qu'elle n'est pas encore assez insoumise. Je crains qu'elle ne se refuse à (se) poser certaines questions.
Bonne semaine, amitiés !
JC
Je comprends ta position sur la FI par rapport à l'UE.
Pas assez insoumise ? A voir.
La FI fait un pari pédagogique.
Y-a-t-il aujourd'hui une majorité de citoyen-ne-s favorables à une sortie de l'euro, voire de l'UE ? Je n'en suis pas certain.
Dans ce cadre, est-ce qu'une sortie brutale - du jour au lendemain - serait possible ?
Probablement mais je doute qu'elle soit pérenne sans soutien populaire massif.
Alors, comment obtenir ce soutien populaire massif ?
Je préfère la position de la FI.
On rencontre les membres de l'UE. On dit ce que l'on veut. On désobéit. Tout cela crée une ambiance politique qui aide à la compréhension et participe à l'éducation populaire, et pas seulement du peuple français.
Donc, si la rupture intervient, le peuple sera derrière dans son gouvernement parce qu'il aura vu à l’œuvre les forces de la réaction néolibérale qui veulent détruire nos droits.
Dans un tel contexte, la France ne sera peut-être pas la seule à sortir, parce qu'une sortie assortie d'accords avec d'autres pays en rupture de l'UE permettra à la France de ne pas se retrouver seule, mais à la tête de la construction d'une autre Europe.