Un président banquier, ça n'anticipe pas, ça spécule

un léger décalage...

Billet

Plus de deux semaines après le début du confinement, les personnels de l'hôpital public parviennent difficilement à assurer leurs missions. Ils manquent de tout : masques, tests de dépistage, matériel de protection.

La situation serait pire sans le dévouement de ces personnels et des médecins libéraux qui mettent en danger leur propre vie, le système D pour récupérer du matériel ou le fabriquer artisanalement et la solidarité populaire.

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Aujourd'hui, les personnels de santé redoutent la pénurie de certains médicaments et l’impossibilité de procéder à des soins courants. Ils dénoncent cette situation anormale, même dans les médias de masse.

Aussi, le régime macronien a orienté sa communication pour se dédouaner de ses responsabilités :

"Personne ne savait que le Covid-19 serait aussi dangereux... le gouvernement n'est donc pas responsable de la crise sanitaire. C'est la guerre !"

Admettons que nous serions en guerre. L'ennemi aurait frappé par surprise... Même ces deux affirmations ne peuvent exonérer de leurs fautes les responsables de l'Etat.

Si un ennemi peut frapper par surprise, il revient à ceux qui sont aux commandes d'avoir anticipé un éventuel risque d'attaque. La France a une armée. Une loi de programmation pluri-annuelle budgétaire pour la défense nationale pour renforcer et moderniser le système de défense du territoire national.

Contrairement à la défense, la France de Macron n'anticipe pas sur le plan sanitaire.

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Quand il y avait encore des services publics efficients, des scenarii étaient écrits, discutés, arrêtés et actualisés pour chaque type de risque, des moyens matériels et humains définis aux plans local et national, des exercices de simulation de crise réalisés avec l'ensemble des acteurs, y compris du secteur privé, des retours d'expérience...

Certes, anticiper une crise sanitaire coûte un pognon de dingue, mais c'est la seule politique raisonnable et responsable pour diminuer les conséquences humaines, matérielles, économiques et financières si jamais une crise se produit.

Anticiper une crise coûte un pognon de dingue qui se révèle dérisoire quand elle survient par rapport au coût d'une crise dont la gestion n'a pas été anticipée.

Le régime macronien n'a rien anticipé.

Il n'a suivi qu'un objectif comptable à l'égard des services publics avec une vision à très court terme : réduire leur coût en fermant des structures publiques locales, en diminuant les investissements publics et en supprimant des milliers de postes d'agents publics.

Et, faute d'investissements publics indispensables à une bonne anticipation de la crise, l'Etat n'a pu constituer de stocks de masques et de matériels de protection pour les personnels hospitaliers et les agents publics des autres administrations. Et, les entreprises privés n'y ont pas été contraintes non plus !

En l'espèce, dès les 1ers cas de contamination en Europe, en janvier dernier, le régime macronien aurait dû prendre les mesures nécessaires. Il n'a rien fait pour rattraper le retard. Pire, il a exploité à des fins politiciennes le coronavirus pour décider du 49-3 pour imposer la retraite par capitalisation !

Son imprévoyance est responsable de la situation catastrophique, en premier lieu de la pénurie dans les structures médicales et les Ephad, en second lieu, du fonctionnement au ralenti des entreprises et des services publics, et, en dernier lieu, du confinement quasi général de la population.

Macron et sa bande de DRH ont spéculé sur le coronavirus, à l'instar des banquiers ou des traders sur les actions des entreprises. Ils ont parié que le Covid-19 épargnerait les habitants de la France. Par quel miracle ? Il faudra leur demander.

Visiblement, nos vies valent moins que leurs objectifs comptables...

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Commentaires

1. Le mercredi 1 avril 2020, 13:20 par AgatheNRV

Tu es trop bon de penser qu'ils pensaient (déjà ça...) que ça épargnerait la France. Ils ne sont pas inconscients, ni déconnectés. Le constat que tu dresses sur leurs raisonnements économiques sont les seules motivations. Les morts, ils s'en foutent. D'ailleurs, a t-on entendu le Président ou son armée de bras cassés prendre uniquement la parole pour partager une quelconque émotion. Non ? Leurs larmes sont réservées à la plongée de leurs actions en Bourse. Pour paraphraser un tweet célèbre, ils ont autant d'humanité qu'un Fourniret. Et on l'a constaté sur le débat à l'assemblée concernant le congé à octroyer pour le décès d'un enfant...

2. Le jeudi 2 avril 2020, 05:23 par babelouest

Salut les amis.
En fait c'est encore plus grave. J'ai lu sur Le Grand Soir ou ailleurs qu'en 2007 avait été créé un organisme, petit mais efficace, qui avait stocké tout ce qu'il fallait en cas d'épidémie, justement. Je ne retrouve plus l'article. Apparemment, récemment cet organisme a été dissous, et les stocks ont disparu. Cela veut dire que délibérément le gouvernement macron a fait des affaires avec ces stocks, au lieu de les pérenniser, et que l'argent, on l'avait, mais qu'il y a eu vol.

Je crains que le synchronisme entre la disparition de ces stocks, et l'apparition aux alentours d'octobre-novembre 2019, ne soit la preuve d'une guerre entre quelques milliers d'accapareurs à l'échelle mondiale, et le reste de l'humanité que ceux-ci veulent faire disparaître en grande partie. N'est-ce pas la position très claire d'un certain conseiller successif des derniers présidents ?

3. Le vendredi 3 avril 2020, 12:36 par des pas perdus

Agathe, l'économie d'abord !

Bab : tu cites cet humaniste de Jacques Attali...