« Le mal vient souvent de la parole avec laquelle on prend trop de liberté, les mots doivent être graves, engageants, les mots agissent, tu ne peux pas les prendre à la légère. Au début de l'année 83, des membres de la majorité, ceux-là mêmes qu'on avait soutenus, étaient très préoccupés par les grèves des salariés dans le pays, notamment aux usines Renault de Boulogne-Billancourt, et l'on s'est mis à parler d'immigrés qui seraient manipulés par des extrémistes. La religion s'en mêlerait et ces conflits sociaux sont devenus dans l'opinion la grève des immigrés. Ce n'est pas grand-chose, quelques mots prononcés à un micro tendu, mais c'est faux et le mal est fait… Je t'ai parlé de l'année 83, on en était qu'au début. Je te parle de 83 et j'entends le nom de Toufik Ouanes que son voisin a abattu parce qu'il faisait trop de bruit, à la cité des 4000 de La Courneuve, (…). Je ne peux pas oublier non plus la ville de Dreux et la porte de l'enfer que l'opposition a entrouverte aux municipales, cette alliance infâme que les ténors tentent de relativiser, il y a bien quatre ministres communistes au gouvernement, on peut bien accepter quatre pèlerins du Front National sur une liste d'union... »
mardi 22 août 2017