Le MoDem est un champ de ruines

un léger décalage...

Billet

meyer.jpg Pour un nouveau parti politique qui se prétend moderne, progressiste et réformiste, au soir du 2d tour des élections municipales, le MoDem affiche un état pitoyable.

A force de jouer les "ni-ni", comme d'autres en leur temps, ni gauche (une constante sous la Vème République jusqu'en 2007), ni droite (tentative de s'affranchir de la tutelle de la droite), le discours du MoDem est illisible.

Tantôt allié à la droite, tantôt à gauche, tantôt seul contre tous, le MoDem apparait comme le camp des opportunistes, sans ligne politique directrice, sans aucune idée, exclusivement contraint de se définir par rapport à la gauche et à la droite.

Dimanche soir, l'interview de François Bayrou, le leader maximo petito du MoDem, était pathétique, accusant les deux autres candidats de "manoeuvres"...

Au 2ème tour, dans les villes où le MoDem a conservé son glorieux isolement, les électeurs ont systématiquement fait le choix de la clareté. Même à Pau !

Ailleurs, les triangulaires ont révélé que les électeurs du MoDem préféraient voter pour les candidats, de gauche et de droite, les mieux placés.

Ainsi, dans le Vème arrondissement, Jean Tibéri, un jeune politique de l'UMP, modèle de probité, doit une fière chandelle à Philippe Meyer. En l'espace d'une semaine, le candidat du MoDem est passé de 14 % des suffrages à 10 %. Bravo l'artiste pour la chanson"...on" ! Le "ni, ni" a permis à la droite de conserver bien des mairies.

"Je suis triste que Jean Tibéri soit réélu". "Collectivement, je pense qu'on a une responsabilité... avec Bertrand Delanoë". (Quitterie Delmas sur Europe 1).

A Paris, le MoDem, c'est un siège ! La méthode couée du MoDem a montré ses limites, n'en déplaise à Marielle de Sarnez.

La vérité des chiffres parle d'elle-même. Sur tout le territoire, à l'issue du 1er tour, le MoDem recueillait moins de 5 % des suffrages. Dès lors, comment pouvait-il se prétendre incontournable au point de troubler le jeu politique ? Absurde.

A de très rares exceptions près comme Pau, le MoDem n'existe que dans les villes où ses candidats ont choisi de s'allier, soit à gauche (Lille) soit à droite (Bordeaux). Ailleurs, il n'existe plus.

Pour survivre, le MoDem devra briser son isolement en s'alliant. Et choisir son camp car la politique ne se résume pas seulement à des enjeux locaux.

Mais, le MoDem n'est pas l'UDF d'antan. Ce parti est composé de gens venus de tous les horizons. Quelle que soit l'alliance nationale, le MoDem se coupera d'une partie de sa base.

Décréter la fin du clivage gauche - droite comme le proclame encore le MoDem est une absurdité : on ne jette pas aux oubliettes plus de 200 ans d'histoire. Surtout avec Sarkozy à l'Elysée.

Bref, aujourd'hui, le MoDem ressemble a un champ de ruines...