la double arnaque des retraites

un léger décalage...

Billet

bertrand.jpgSitôt les municipales terminées, les réformes continuent. X. Bertrand, le ministre du travail, passe à l'offensive en matière de retraites. Bien entendu, les principaux médias relaient le discours officiel. Les syndicats, quant à eux, s'estiment instrumentalisés puisque le gouvernement juge inéluctable l'allongement de l'âge à la retraite avant même les négociations.

Avant même que les représentants des salariés s'expriment, le débat est plié. Les Français soutiendraient le gouvernement sur les retraites... Ainsi, Le Monde, annonce :

Plus de six Français sur dix estiment que la durée de cotisation doit passer de quarante à quarante et un ans pour assurer l'avenir du système des retraites, mais ils sont aussi nombreux à souhaiter le maintien de l'âge légal à 60 ans, selon un sondage de l'institut CSA publié jeudi. Par ailleurs, 62 % des personnes interrogées pensent que le passage de la durée de cotisation de 40 à 41 ans d'ici à 2012 est "nécessaire", selon cette enquête effectuée à la demande du Cercle des épargnants. 61 % jugent que c'est "acceptable" et 59 % que c'est "inévitable".

Depuis plus de 10 ans, la droite et ses idéologues libéraux assènent toujours les mêmes conclusions :

Le problème est démographique. Il y a trop de retraités par rapport au nombre de salariés et de fonctionnaires en activité.Le système doit être réformé. Seul l'allogement de la durée des cotisations peut sauver les retraites : il faut partir plus tard à la retraite. D'aileurs, l'espérance de vie est plus importante aujourd'hui qu'à la Libération..."

Tout est dit ! Une sorte de fatalité se dégage de cette démonstration. L'issue du débat est évidente, non ? Dans ces conditions, l'opinion publique ne peut qu'approuver la réforme des retraites...

Or, le problème des retraites n'est pas seulement démographique. Il y a d'autres données à prendre compte, qui sont occultées par les néo-libéraux. C'est d'ailleurs un choix politique et un choix de société :

  • de redistribution des richesses en faveur des revenus du capital : l'effort est supporté par les seuls salariés et fonctionnaires tandis que la part de l'Etat et des entreprises rapetice dans le financement des retraites.
  • de normalisation de la précarité (chômage, temps partiel imposé). L'absence de revenus réguliers des "précaires" est synonyme de ressources en moins pour le financement du système des retraites.

A cet allongement de la durée des cotisations, s'ajoute la dégradation des pensions de retraites, même pour les retraités qui ont leur nombre complet d'annuités. Cotiser 41 ans, 42 ans, voire plus, implique qu'il y aura de plus en plus de salariés et de fonctionaires qui prendront ou seront pousser à prendre leur retraite avant d'avoir toutes leurs annuités....et qui auront une pension incomplète...

Bien entendu, les retraites complémentaires peuvent apparaitre comme la solution pour ceux qui en auront les moyens. Notons qu'en 10 ans, pour une même somme cotisée, les pensions ont baissé de 10 % à l'ARRCO et de 25 % à l'AGIRC...

La réforme s'apparente à une double peine pour les futurs retraités: travailler plus pour des pensions moindres. C'est ce que le gouvernement Fillon appelle une réforme équitable pour sauver les retraites !

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Commentaires

1. Le vendredi 28 mars 2008, 12:41 par Fanette

Rétroactif sur 5 ans c'est celà ? Les politichiens et les députés sont dans le lot au moins ?

2. Le vendredi 28 mars 2008, 12:55 par pas perdus

Pas eux... Ils ne sont pas fous !