la danseuse de Mao (Qiu Xiaolong)

un léger décalage...

Billet

danseuse.de.mao.jpg

A Shangai, l'inspecteur Chen, jeune cadre du parti et poète à ses heures, est contacté par le ministre en personne pour mener l'enquête la plus périlleuse de sa carrière.

Dans les années 60, Mao Zedong et une grande artiste, qui avait été déclassée lors de l'arrivée au pouvoir des communistes, eurent une idylle. Abandonnée par Mao, désignée comme ennemie de classe par les gardes rouges, elle compta parmi les nombreuses victimes de la révolution culturelle.

Les autorités la soupçonnent d'avoir légué à sa fille des documents compromettants pour le fondateur de la République populaire de Chine.

En effet, ce qui concerne le grand timonier est sacré pour le régime en place, même si les idées de ce dernier ont été jetées aux oubliettes de l'Histoire. Mao représente un mythe qui légitime le pouvoir du parti du peuple, le parti unique.

De plus, en ces années de capitalisme sauvage et d'inégalités sociales croissantes, Mao suscite une certaine nostalgie empreinte de regrets pour de nombreux Chinois, exclus de la modernisation à marche forcée de la société.

Par conséquent, les autorités demandent à Chen de résoudre dans la plus grande discrétion cette épineuse affaire. Si l'image de Mao devait être ternie, le pouvoir en pâtirait, autant à l'intérieur qu'à l'extérieur des frontières du pays.

La danseuse de Mao est un roman noir avec une intrigue passionnante. Il permet d'appréhender ce que fut la révolution culturelle, ses folies destructrices et meurtrières, ses enjeux de pouvoir, et également la Chine d'aujourd'hui, les espoirs des uns en l'avenir et la nostalgie des autres pour le passé révolutionnaire et égalitaire.

Enfin, il est remarquablement bien écrit. Qiu Xiaolong a émaillé son écriture de citations de poètes chinois qui éclairent le récit. Nos pas perdus vous le conseillent.