Comme si de rien n'était, le sarkozisme à bout de souffle ?

un léger décalage...

Billet

La suspension de la réforme des lycées, de même que la demie reculade sur la généralisation du travail le dimanche semblent être les signes annonciateurs d'un pouvoir à bout de souffle...

capitalisme.JPG Malgré des médias aux ordres et un sens de la communication hors du commun, le locataire de l'Elysée sent bien que les temps ont changé.

Le débat sur la fin de l'interdiction du travail dominical a montré que l'opinion publique ne se laisse plus berner par les sornettes du travailler plus pour gagner plus... L'état de grâce présidentiel qui avait semblé ressusciter lors du krach boursier, c'est en fait terminé avec lui.

Plus qu'un simple krach, c'est la fin de la toute puissance d'une pensée que l'on disait unique, tellement elle dominait la vie intellectuelle et politique, de la droite jusqu'aux confins du parti socialiste, on se souvient des privatisations et de l'aveu de Lionel Jospin sur l'Etat qui ne peut pas tout, et du patronat jusqu'au syndicalisme ouvrier, avec notamment une CFDT trahissant sa base à l'occasion de la réforme des retraites.

Cette idéologie qui se cachait sous les traits de la démocratie, du volontariat, de la liberté de travailler et d'entreprendre, c'est la mondialisation néo-libérale et son cortège d'Etats et de peuples asservis par des instances internationales à la solde des multinationales. Avec en prime, une catastrophe écologique à venir.

Au nom de cette idéologie, il fallait déréguler tout, du droit du travail jusqu'aux normes sanitaires, en passant par la santé, les retraites ou l'éducation. Réduire l'intervention de l'Etat pour réduire les impôts sur les entreprises et les plus riches aux noms du pragmatisme et de la compétitivité. Il fallait lutter contre des pays qui exploitent les travailleurs dès le plus jeune âge !

Avec Sarkozy, le néo-libéralisme triomphait enfin et sans retenue en France. C'était le temps des réformes à marche forcée. On allait voir ce qu'on allait voir. La France allait enfin se moderniser ! Se remettre au niveau des USA et de l'Angleterre ! Pensez donc, il fallait favoriser l'immobilier et la finance ! Récompenser ceux qui veulent bosser plus ! Et punir ces privilégiés de chômeurs et de fonctionnaires qui vivent sur le dos de la société !

Et puis retour au présent et à la réalité avec le krach... La redécouverte de l'Etat. Sarkozy s'autoproclame sauveur de l'Europe ! En dehors de l'hexagone, il prêche l'interventionnisme comme le pire des bolchéviks ! Par contre, à l'intérieur, les réformes continuent comme si de rien n'était...

On connait la ritournelle... Comme si de rien n'était, Bertrand et Chatel qui soutiennent un patronat hors la loi le dimanche avec la bénédiction présidentielle... Darcos qui taille dans les effectifs de l'éducation nationale à l'instar de l'ensemble du gouvernement Fillon avec la RGPP... La retraite à 70 ans, pour les volontaires bien entendu... Le code déontologique du Medef pour empêcher les parachutes dorés... Les pressions du patronat sur les salariés... La litanie des licenciements...

Le mécontentement est bel et bien présent.

Le mouvement social dans l'éducation est très révélateur. D'un côté des lycéens qui se radicalisent et de l'autre enseignants et parents d'élèves qui inventent de nouvelles formes de luttes... Tout cela n'a pas échappé à notre omniprésident qui a préféré battre, un peu, en retraite pour éviter que la situation dégénère comme en Grèce.

Nul doute que le mouvement prévu le 29 janvier 2009 sera important... pour notre avenir.