le Manifesto est-il écolo ? (3)

un léger décalage...

Billet

Les enjeux écologiques sont tout simplement vitaux pour l'humanité.

La surpopulation mondiale engendre des conflits par rapport à la maitrise de l'eau, certaines énergies fossiles sont en cours d'épuisement, des productions agricoles sont détournées de leur destination traditionnelle, la mondialisation de l'économie capitaliste engendre une pollution quasiment irréversible, et enfin, un changement climatique majeur se déroule sous nos yeux !

Il y a urgence et nos amis socialistes l'ont bien compris !

Le troisième chapitre du Manifesto composé de deux sous-parties est intitulé : "mettre l'Europe en tête de la lutte contre le changement climatique".

Voyons donc ce que le PSE propose en matière d'écologie.

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1. Faire aboutir les négociations internationales pour un accord mondial sur le climat :

Le PSE propose des initiatives internationales : négocier une réductions de 30 % des émissions de gaz à effet de serre, soutenir les pays en voie de développement en développant leurs économies et en facilitant les transferts de technologie, définir un projet global de développement durable.

Si de telles propositions vont incontestablement dans le bon sens, elles semblent néanmoins en-deçà des enjeux.

Le Manifesto ne remet même pas en cause le droit à polluer qui perpétue les inégalités, la spéculation et la pollution...

De plus, il fait l'impasse sur la critique du modèle capitaliste !

Or, ce modèle économique provoque non seulement des inégalités sociales, comme dans l'accès aux biens fondamentaux, mais également de la destruction des ressources naturelles.

Sans cette remise en cause du capitalisme, les propositions du PSE paraissent bien inutiles.

2. Entraîner par l’exemple – une politique du climat et de l’énergie plus ambitieuse pour l’Union européenne :

Le PSE avance quelques pistes : définir des plans d'actions pour réduire de 30 % les gaz à effet de serre, élaborer une politique énergétique commune , soutenir une politique agricole commune moderne pour atteindre les objectifs en matière de réduction de gaz.

Or, dans une Union où la concurrence est élevée au rang supérieur de principe économique indépassable, cette politique du climat et de l'énergie s'apparente à un vœux pieux.

Comment coordonner et faire coopérer des entreprises privées en situation de concurrence ?

Ne faudrait-il pas d'abord "changer" les traités européens qui contraignent à la concurrence et obligent les Etats à privatiser des secteurs très sensibles pour l'écologie tels que l'électricité, le gaz ou les transports ferroviaires ?

D'ailleurs, la concurrence favorise des décisions contraires aux principes écologiques (cf. notre précédent billet) même dans des secteurs qui impactent, à priori, moins l'environnement que l'industrie...

On remarque qu'il fait l'impasse sur l'aménagement du territoire et des problèmes écologiques et sociaux qui en découlent... Etonnant !

Aussi, en revient-on au constat du 1er point :

En se gardant de critiquer le capitalisme, et plus particulièrement le dogme de la libre concurrence, le Manifesto en matière d'écologie est très décevant.

Commentaires

1. Le lundi 20 avril 2009, 11:14 par Nicolas J

Oui. Prôner la concurrence comme objectif politique est ridicule.

2. Le lundi 20 avril 2009, 11:24 par pas perdus

La sainte concurrence...

3. Le lundi 20 avril 2009, 12:34 par Etiam Rides

Accessoirement, on a un brillant exemple des effets de la concurrence libre et non faussée sur le filière vinicole française ici.

http://www.jean-luc-melenchon.fr/?p...

Et vive le rosé à base de vin blanc vin rouge!

4. Le lundi 20 avril 2009, 13:29 par pas perdus

Oui, c'est un excellent billet.

5. Le mardi 21 avril 2009, 08:38 par Eric Bloggeur Citoyen

C'est une habitude ... 100 % d'accord avec toi.

De même que je trouve complément conne l'idée d'une croissance verte !!

Bésitos

6. Le mardi 21 avril 2009, 09:52 par pas perdus

Merci.

Sauf, pour les plantes...