Boutin fait de la résistance...

un léger décalage...

Billet

Non, non, Christine Boutin ne se lance pas dans le ciné dans un remake féministe de Papy fait de la résistance ! Elle est ministre !

Nos pas perdus font quotidiennement un petit tour sur la toile pour en apprendre de bonnes et de moins bonnes...

Ainsi, on a lu l'excellente analyse de Reversus sur le dernier remaniement ministériel...

boutinencoreministre.jpg

Par contre, ce qui nous a étonné c'est qu'il affirme que Christine Boutin n'est plus ministre du logement. Et, il n'est pas le seul !

Boutin est toujours ministre du logement, cliquez ici...

Bon, faudrait vérifier vos sources !

Cette histoire tombe mal pour la blogobulle, au moment même où d'éminents confrères accèdent à une certaine forme de reconnaissance des médias traditionnels :

"Une information lancée sur le Net peut être reprise par tous les médias hexagonaux, voire internationaux. À l’ère de l’immédiateté, de l’apparence, de la dictature de l’émotion, la contagion est générale. À la manière du marché boursier, il y a une hypersensibilité et une hyperréactivité à toutes les nouvelles, vraies ou fausses. Il faut bien comprendre que cette mécanique emporte tout le système médiatique, et, avec lui, l’indispensable respect de la vie privée, de la dignité, de l’intimité. Même les maîtres en médias peuvent être submergés par cette vague."

Et c'est Jean-Pierre Elkabbach que le dit !

Vérifier vos sources !

Commentaires

1. Le jeudi 25 juin 2009, 17:20 par Rébus

Pour Boutin, je crois que même des journaux ont faits l'erreur, j'étais d'ailleurs surpris qu'il n'y ait, à les lire plus de ministère du Logement.

2. Le jeudi 25 juin 2009, 18:03 par jmfayard

Réaction à ce billet :
http://www.despasperdus.com/index.p...

J'ai beaucoup aimé le billet de Jean-Luc Mélenchon.
J'ai pensé, hilare, à la tête qu'il fera lorsqu'il comprendra que tout une partie des promesses qu'il a faites devant les citoyens n'ont une chance de passer _que_ si le traité de Lisbonne passe ;-)

Bon, c'est bientôt du passé tout ça ; espérons que la coexistence parlementaire rapprochera les points de vue des uns et des autres.

3. Le vendredi 26 juin 2009, 10:00 par pas perdus

Rébus: elle va nous manquer !

Jmfayard : vous devriez développer votre thèse...

4. Le vendredi 26 juin 2009, 10:55 par jmfayard

Ma thèse est relativement simple.

Elle part du postulat que J-L. Mélenchon, désormais élu du peuple européen, va essayer de faire passer le programme législatif sur lequel il s'est engagé devant les électeurs (ce qui me parait un impératif catégorique en démocratie).

La campagne étant terminée, vient donc le moment de distinguer ce qui est souhaitable et ce qui est possible.
Le souhaitable pour lui, c'est le programme du front de gauche qu'il a défendu devant les électeurs.
Le possible, à l'heure actuelle, est encadré par les contraintes qui sont résumés dans ce document : CONV 216/02 - procédures législatives de l'Union européenne établi par la Convention pour l'avenir de l'Europe.
Vous mettez ces deux documents côte à côte et vous aurez une bonne idée de la manière dont va se jouer cette dialectique entre le souhaitable et le possible. Pour chaque domaine législatif (à partir de la page 22 du PDF) où vous lisez "Unanimité requise" et/ou "avis conforme du parlement européen" et/ou "avis simple du parlement européen", vous pouvez d'ores et déjà être à peu près sûr que les promesses ne seront pas tenues (car pas tenables).

Je prédis donc, mais je peux me tromper et dans ce cas là je le reconnaitrais, je prédis donc, disais-je, un retour de bâton du réel, jusqu'ici furieusement nié. Et que tous compte faits, mieux vaut que Lisbonne passe : recul de l'unanimité, extension du domaine de la codécision, contrôle sur 100% du budget européen (en particulier sur celui de la Politique Agricole Commune), last but not least l'article 48 du traité de Lisbonne qui donne le droit d'initiative de révision des traités au parlement européen

5. Le vendredi 26 juin 2009, 14:32 par pas perdus

L'enjeu des européennes consistait à créer un pôle de gauche à gauche du PS pour éviter la disparition de la gauche comme en Italie...

Ce qui me gène dans votre argumentation c'est que vous considérez comme acquise l'application du traité de Lisbonne, lequel est fondamentalement mauvais malgré quelques avancées, très ténues... D'ailleurs, je ne vois pas en quoi le recul de l'unanimité est en soi une bonne chose. Le contrôle du budget que vous évoquez est une hypocrisie puisque la BCE ne dépend pas du pouvoir politique... Quant à l'article 48, c'est une fumisterie, vous pensez vraiment que son absence aurait empêché les Etats de ratifier un nouveau traité pour modifier ou abroger le précédent traité ?

Le traité de Lisbonne symbolise pour moi l'Europe technocrate et né-libérale qui se moque de l'opinion du peuple. Imaginez les médias de chez nous si Chavez avait agi comme nos eurocrates... Imaginez les gros titres... ici ça se passe dans l'indifférence...

6. Le vendredi 26 juin 2009, 15:30 par jmfayard

L'enjeu des européennes consistait à créer un pôle de gauche à gauche du PS pour éviter la disparition de la gauche comme en Italie...

Joli aveu. En fait, le front de gauche a fait la même erreur que le modem : ne pas prendre au sérieux le fait que cette élection était les élections législatives de l'UE. Le score relativement modeste de ces deux partis (eu égard à leur potentiel) montre que les électeurs n'ont guère appréciés ce détournement de scrutin.

Ce qui me gène dans votre argumentation c'est que vous considérez comme acquise l'application du traité de Lisbonne,

Vous m'avez lu de travers, je disais tout le contraire ! Le document que j'évoque plus haut décrit l'état de l'Union à la date t=0, c'est à dire maintenant, et également demain si la ratification du traité de Lisbonne échoue.

Le pari osé que je faisais était celui-ci : plus J-L. Mélenchon va être confronté jour après jour à la réalité institutionnelle qu'il a contribué à mettre en place (puisqu'il fut un ouiouiste pro-Maastricht et pro-Nice), plus il va regarder Lisbonne avec indulgence.

A propos de la BCE : quitte à choquer le consensus gaucho-sarkozyste, je trouverai très inquiétant qu'elle ne soit pas indépendante des exécutifs nationaux. Elle est chargée d'assurer l'intérêt général de la zone euro, et pas celui de tel ou tel pays. Par contre en tant qu'institution européenne elle devrait participer à la réalisation des objectifs de l'Union (cf les traités) et en répondre devant le parlement européen, ce qu'elle fait déjà, mais pas assez.

Sur l'article 48 du traité de Lisbonne, je ne comprends pas du tout ce que vous voulez dire par "empêcher les gouvernements de ratifier un traité". Peut-être qu'on ne parle pas de la même chose ?

http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i0439.asp#P316_17475

Article 48

1. Les traités peuvent être modifiés conformément à une procédure de révision ordinaire. Ils peuvent également être modifiés conformément à des procédures de révision simplifiées.

Procédure de révision ordinaire

2. Le gouvernement de tout État membre, le Parlement européen ou la Commission peut soumettre au Conseil des projets tendant à la révision des traités. Ces projets peuvent, entre autres, tendre à accroître ou à réduire les compétences attribuées à l'Union dans les traités. Ces projets sont transmis par le Conseil au Conseil européen et notifiés aux parlements nationaux.

3. Si le Conseil européen, après consultation du Parlement européen et de la Commission, adopte à la majorité simple une décision favorable à l'examen des modifications proposées, le président du Conseil européen convoque une Convention composée de représentants des parlements nationaux, des chefs d'État ou de gouvernement des États membres, du Parlement européen et de la Commission. La Banque centrale européenne est également consultée dans le cas de modifications institutionnelles dans le domaine monétaire. La Convention examine les projets de révision et adopte par consensus une recommandation à une Conférence des représentants des gouvernements des États membres telle que prévue au paragraphe 4.

L'intérêt me parait évident quand on est alter-européen. A moins d'avoir rien suivi au film de ces 15 dernières années, chacun aura compris qu'à chaque fois que les gouvernements essayent de faire leur petite tambouille institutionnelle dans leur coin, le résultat minable. Le traité de Lisbonne en est une n-ième (et je l'espère dernière) démonstration puisqu'il constitue un recul par rapport au traité constitutionnel, qui lui-même constituait déjà un recul par rapport au texte rédigé par la convention pour l'avenir de l'Europe, qui a été la seule à faire avancer le schmilblick européen depuis 15 ans. (Non, ne me faites pas rire en prétendant que le NON de gauche a su faire quelquechose de constructif de sa victoire de 2005). C'est bien pourquoi je tiens particulièrement à ce que ce soit le parlement européen qui prenne le relais grace à l'article 48.

A part ça, c'est sûr, on peut aussi jouer le pourrissement de la situation... et tant pis pour les victimes collatérales.

7. Le samedi 27 juin 2009, 01:34 par Mancioday

Fausse bonne nouvelle alors.

Bien vu en tout cas, Pas perdus

8. Le samedi 27 juin 2009, 15:23 par pas perdus

jmfayard : je vous fais remarquer que la gauche de la gauche envoie au parlement 5 députés au lieu de 3 précédemment. Elle aurait pu en avoir le double...

Oui, on savait que le GUE ne serait pas majoritaire, que l'ex groupe PSE tomberait dans la cogestion avec la droite néo-libérale...

Le front de gauche a pris cette élection au sérieux, entrant en campagne dès le mois de février quand les autres ont débuté début mai...

Chacun son point de vue... Pour moi le traité de Lisbonne représente un recul... La BCE est inféodé au marché et aux idées monétaristes... On sait pourtant qu'un peu plus d'inflation réglerait pas mal de problèmes..

@Mancioday : Le blog de Boutin montre que certains politiques se sont mis au blog par effet de mode. A l'heure où je te réponds, son blog n'a toujours pas été mis à jour...

9. Le samedi 27 juin 2009, 16:09 par jmfayard

Ah ça, je ne nie pas du tout pour l'avoir constaté comme tout le monde que le front de gauche a été le seul avec Europe Ecologie à faire vraiment campagne.

Mais il a fait une campagne en partie hors sujet. Bayrou a vu ces élections législatives comme un tour de préchauffe des présidentielles de 2012, le front de gauche comme le quatrième tour du congrès de Reims. Les électeurs ne marchent plus on leur dit que mettre tel bulletin dans telle urne là équivaut à "donner un carton rouge à Sarkozy" ou à "dire non au traité de Lisbonne", alors qu'ils savent très bien que deux ou trois députés européens supplémentaires ne destitueront pas Sarkozy et que les seuls qui peuvent faire échec au traité de Lisbonne sont les libéraux irlandais (Libertas, le parti de De Villiers).

Moi je suis le principe "Accorde-moi le courage d'accepter ce que je ne peux pas changer, la force de changer ce qui peut l'être et la sagesse de distinguer l'un de l'autre".

Je mets dans le même sac la gauche à l'ancienne qui se bat contre des moulins et les blairistes qui ont abandonné toute ambition sociale. Ils ont souvent raison quand ils se dénoncent les uns les autres, mais les uns comme les autres sont symétrtiquement inutiles.

10. Le mercredi 1 juillet 2009, 18:37 par jmfayard

Je ne pensais pas revenir à cette discussion, mais entre temps Sapir a commis un article très "intéressant"

http://www.marianne2.fr/Sapir-les-c...!_a180643.html
Sapir: «les commentateurs du 7 juin sont aveugles!»

Pour voir le deux poids deux mesure de ces monsieurs arrogants, il suffit de se rappeler de la bronca qu'avait déclenché July quand il avait déclaré (et la suite a prouvé qu'il avait raison) que les commentateurs triomphants du 29 mai se plantaient

Oui, mais c'est pas pareil, ce qui est scandaleux chez July est courageux chez Sapir. Pourquoi ? Parce que c'est comme ça, discutez, y'a rien à voir. Les référendums positifs sont insignifiants (espagnols, luxembourgeois, ne la ramenez pas, vous avez été manipulés contrairement à nous qui sommes extra-lucides). Les référendums négatifs, eux, expriment la voix du Peuple. Par définition. Passer par un vote parlementaire en respectant la constitution nationale est scandaleusement anti-démocratique, mais si par hasard l'un ou l'autre des europhobes au pouvoir en Pologne et en Tchéquie faisait à lui tout seul échouer le traité de Lisbonne, on ne fera pas la fine bouche. Le parlement ce n'est pas démocratique, mais le fait du Prince, ça l'est bien suffisament, du moment que ça marche, hein ?

Ce qui est vraiment formidable dans l'article de Sapir, c'est que même quand les citoyens ne lui accorde qu'un score minable dans les urnes, il a le Peuple avec lui. Génial, vous êtes vraiments génials, personne n'est de taille à lutter avec des personnes qui ont toujours raisons même quand les faits leur donnent tort.