Sa bling bling attitude a réjoui les très riches.

Riches et presque décomplexés est le fruit d'une longue enquête auprès des très riches. Le lecteur entre dans un autre monde, certes ultra minoritaire, mais qui détient l'essentiel du pouvoir économique, et dont l'influence grandit depuis la présidence Sarkozy.

Jacques Cotta peint les portraits de ces très riches : hommes d'affaires, nobles, financiers, gestionnaires de fonds, patrons d'entreprises cotées au CAC 40, nouveaux riches, gosses de riches, clubs, réseaux et cercles de la grande bourgeoisie. Il décrit également l'origine de leur fortune, leurs stratégies pour s'enrichir, leurs modes de vie, leurs codes, leurs lectures du monde.

riches.gif La lecture de ce bouquin devient savoureuse quand l'auteur retranscrit quelques paroles entendues dans les salons...

En voici quelques unes :

"Le capitalisme est moral, indiscutablement moral ! (...) Il faut juste qu'il soit organisé, voilà tout". (page 114).

"Les employés n'ont plus aucune reconnaissance. Ils considèrent que tout leur est dû ! Il faut faire sauter tout cela. Les lois sociales pénalisent l'entreprise et surtout l'entrepreneur?" (pages 122-123).

"Entre nous, sans journalistes, ce sera plus simple ! (...) L'économie est poussive (...) le premier des problèmes concerne l'investissement (...) nous n'avons pas décliné les objectifs de Lisbonne. (...) Les réformes de la recherche, des régimes sociaux, des retraites, de l'assurance-maladie, de la santé, des hôpitaux n'ont pas été accomplies. (...) Faire évoluer le contrat de travail (...) ne pas opposer la flexibilité à la rigidité (...) reconnaitre les syndicats dans les entreprises, en discutant à la base la flexibilité s'impose d'elle-même. (...) J'ai manifesté contre le CPE car le ministre avait été ridicule sur la forme. Mais sur le fond, nous sommes bien sûr d'accord pour revoir le contrat de travail. (...) Laissons les choses se faire dans l'entreprise (...) Reconnaitre les CDD en lieu et place des CDI (...) Il faut faire à Airbus ce qui a été fait à Boeing ! Augmenter et développer la sous-traitance et mettre tout cela en concurrence. (...)"

Le leader de la CFDT poursuit :

"Je suis beaucoup plus utile à la place que j'occupe. Je peux faire de la psychologie. (...) Sarkozy nous a présenté un calendrier pour les réformes et moi ça me va très bien. On s'y met dès juillet."(pages 126 à 130).

  • Didier :

"Les gens se plaignent en France mais la différence de revenus et de salaires est l'expression d'une différence de compétence, de motivation. (...) déficit démocratique (...) une minorité (l'Etat et ses fonctionnaires) exploite une majorité (les entrepreneurs, les bonnes volontés). (...) Vous trouvez ça normal qu'au nom de la solidarité et de l'égalité, l'Etat permette à ceux qui n'ont pas les moyens d'accéder à la santé, l'éducation, et... En plus, ça déresponsabilise les individus ! C'est l'Etat qui décide ainsi le rythme de votre vie, votre santé, votre éducation. (...) Pourquoi donc l'Etat devrait-il se substituer à ma raison. Je veux être libre de mes actes." (pages 139-140).

"Dites-moi, il y a combien de fonctionnaires ? Ça fait vingt-deux ans que je suis parti, et je suis parti un jour où il a fallu que je vende des titres pour payer les impôts. Alors je dis, ça suffit, la connerie de la France. (...) Vous savez, on n'a qu'une envie, c'est que tout le monde soit heureux. Faire des jaloux, ça n'a jamais rien apporté aux gens. Et on est jalousés. (...) Parce qu'on a tout, parait-il ! On a pas le droit d'être malade, pas le droit de faire un pet de travers. Il parait qu'on a tout ! (...) Il n'y a pas que l'argent !" pages 285-286.

Ces quelques extraits, bruts de décoffrage, valent bien des analyses, d'autant que l'auteur les illustre ensuite par des données statistiques officielles...

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