Et oui l'ami-e, il faut que les entreprises investissent ! Quelle audace ! Grosso merdo, tout va mal depuis 2007 : remplacer Sarkozy par Bayrou et tout ira mieux ! (message subliminal)

Lisons ensemble quelques extraits de ce pensum :

"Pour rendre notre société équilibrée, avec une croissance durable, soutenable, cela demande un long effort, une vraie volonté politique". (p. 4)

C'est beau comme un coucher de soleil à Copenhague... sauf qu'il faudra expliquer par quel tour de magie la croissance sera durable sur cette terre aux ressources limitées ? Autrement dit, le MoDem de Bayrou, à l'instar de Sarkozy et de Royal, est un thuriféraire de la croissance économique verte ! Continuons à produire et à consommer plus encore ! Indécrottable productiviste, Bayrou pense que la croissance (verte) permettra de réduire le chômage et les inégalités : une fable fausse et suicidaire.

"ce sont les déficits et la dette (...). Beaucoup d’habitudes ont été prises (...). L’attitude d’économie raisonnable qui est celle de toutes les familles, de tous les ménages, de la plupart des entreprises, devra devenir celle de l’État." (p. 5)

Ils doivent manquer de fonctionnaires de base au MoDem ! Bayrou ignore-t-il que les sarko boys appliquent à la massue la RGPP et taillent à la hache les effectifs de la fonction publique, dans l'éducation, la santé, la police, les musée, partout ? Le MoDem agite toujours l'épouvantail de la dette, comme toute formation de droite pour désigner le bouc émissaire (l'Etat) et laisser entrevoir de difficiles mais indispensables réformes !

La chose est entendue, le bon gestionnaire, c'est le bon père de famille, ou la plupart des entreprises ! Le mauvais élève est bien-sûr l'Etat... Un discours digne de l'UMP qui occulte les leçons du dernier krach boursier et l'appauvrissement programmé de l'Etat. Reconnaissons à Bayrou une certaine constance dans cette croyance aveugle.

"La justice et l’équité sont les critères fondamentaux du jugement des citoyens sur les pouvoirs qui les dirigent." (p. 7)

On ne voudrait pas faire dire au MoDem ce qu'il n'a pas écrit. Néanmoins, la notion d'équité, ici présente, n'est pas fortuite. Elle est apparue au milieu des années 80 pour remplacer celle "d'égalité'" dans les discours de la droite française. Elle caractérise, au même titre que le dogme de la liberté d'entreprendre, l'idéologie néo-libérale... C'est au nom de l'équité que la droite et le patronat ont dénoncé dans leur novlangue "les privilèges" des fonctionnaires, des salariés en cdi, des syndicats pour supprimer bien des droits...

"L’Europe porte un modèle de société, où créativité, Europe économique, et solidarité, Europe sociale, sont intimement mêlés.L’Union européenne est une communauté d’intérêts fondamentaux et de valeurs politiques dont la première est la démocratie." (p. 7)

Paragraphe hallucinant à relier avec le suivant intitulé "Décentralisation, subsidiarité, confiance". Le MoDem considère que l'Europe est sociale, solidaire et démocratique... Faut-il lui rappeler que l'Europe pratique le dumping social à l'intérieur de ses propres frontières, favorisant délocalisations, licenciements de masse, et nivellement social par le bas ? Qu'elle impose le respect des dogmes néo-libéraux... dont la concurrence libre et sans entrave. Le MoDem ignore-t-il ce qu'il a lui-même voté : la directive services ? Langue de bois, négation de la réalité, rideau de fumée caractérisent un MoDem dès qu'il s'agit de défendre une Union européenne néo-libérale et non démocratique.

"exonérer de charges sociales les deux premiers emplois créés dans chaque entreprise (...) inciter les entreprises à accroître la part de leurs bénéfices dédiée à l’investissement productif, notamment éco-responsable dans ce cas, diminuer le taux de l’impôt (...) " (p. 11)

Baisser les charges sociales et la fiscalité des entreprises ? Ça fait 25 ans que ça dure ! C'est toujours la même musique néo-libérale... L'UMP fait ça très bien, non ?

"Pour nous, la pérennité de notre système passe par la constitution d’un système par points. Chaque citoyen aura acquis au cours de sa vie un certain nombre de droits, différents selon les cas, selon la durée, la pénibilité du travail..." (p 14)

C'est dommage que le MoDem ne donne pas plus d'info et achève sa phrase par trois points de suspension ! sans doute faut-il lire la suite pour comprendre la finalité du projet retraites ?

"encourager des carrières plus longues donc des recettes supplémentaires pour les caisses de retraite." (P. 15)

65 ans, voire 70 ans, sont des âges trop jeunes pour prendre sa retraite ? Quel humanisme... Le MoDem est décidément encore plus fort que l'UMP... On espérait que cette formation progressiste, selon le P"S" évoque une meilleure redistribution des revenus pour avancer l'âge de la retraite.

"Lutter contre la pauvreté : société et valorisés, chaque bénéficiaire de minima sociaux devrait pouvoir, en fonction de ses capacités, exercer une activité à temps partiel au service de la communauté dans le secteur associatif ou public." (p . 15)

Relever les minima sociaux, même Martin Hirsch est pour ! Faire travailler les "pauvres" ? Voilà une idée originale ! On ne développe pas plus, se reporter aux discours de Sarkozy. Il faudra tout de même glisser dans l'oreille de Bayrrou que des travailleurs pauvres, même à temps complet, ça existe ! Si si et qu'en plus, beaucoup n'ont pas de domicile fixe !

Le-Projet-Humaniste.gif Tout est dit ou presque, le reste est à l'avenant !

Au premier abord, ce projet parait gentillet avec ses clichés et ses poncifs, sauf qu'il ne tient nullement compte des rapports de forces entre Capital et Travail, ainsi que de la politique menée par l'Union européenne... En définitive, le MoDem ressort les vieilles recettes néo-libérales.

Aussi ce projet ressemble furieusement à de la publicité mensongère avec son titre : le projet humaniste. Le principe est éprouvé mais parfois efficace : tromper les couillons qui se contentent de lire les gros titres...