L'Etat au service du capital, c'est le fascisme

un léger décalage...

Billet

"Si vous êtes au pouvoir et que vous n'arrivez à rien sur le plan économique, la recherche de boucs émissaires à tout prix devient comme une seconde nature. Comme un réflexe conditionné. Mais quand on est confronté à un pouvoir qui active les tensions entre les catégories de citoyens français, on est quand même forcé de penser à la recherche de boucs émissaires telle qu'elle a été pratiquée avant-guerre."

"Il ne faut pas faire de confusion, mais on est quand même contraint de faire des comparaisons avec les extrêmes droites d'avant-guerre. Il y a toutes sortes de comportements qui sont nouveaux mais qui renvoient au passé. L'Etat se mettant à ce point au service du capital, c'est le fascisme. L'anti-intellectualisme, la haine du système d'enseignement, la chasse au nombre de profs, c'est aussi dans l'histoire du fascisme. De même que la capacité à dire tout et son contraire, cette caractéristique du sarkozysme."

"(...) on est en train d'entrer dans un système social et politique nouveau, qui correspond à une dérive vers la droite du système, dont certains traits rappellent la montée au pouvoir de l'extrême droite en Europe."

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"L'habileté du sarkozysme est de fonctionner sur deux pôles : d'un côté la haine, le ressentiment ; de l'autre la mise en scène d'actes en faveur du culte musulman ou les nominations de Rachida Dati ou de Rama Yade au gouvernement. La réalité, c'est que dans tous les cas la thématique ethnique est utilisée pour faire oublier les thématiques de classe." (Source Le Monde)

L'auteur de ces citations est Emmanuel Todd, un des plus brillants intellectuels français interviewé par Le Monde. Sur bien des points, Todd rejoint le philosophe Alain Badiou dans l'analyse du sarkozisme.

Commentaires

1. Le lundi 28 décembre 2009, 11:55 par Romain JAMMES

Bonjour,

Très bon Emmanuel Todd. Il a des projets économiques intéressants, une analyse démographique des systèmes politiques tout a fait originale et une bonne analyse sociale et politique du sarkozysme.

J'ai lu quelques uns de ces bouquins, je regretterais simplement qu'il soit un peu mou a contrario de certaines analyses qui sont bien encrées. Mais à lire !

Romain Jammes

2. Le lundi 28 décembre 2009, 16:43 par claude

Trotsky disait au début des années 30 que "le front populaire et le fascisme sont les derniers remparts de l'impérialisme". N'est-on pas aujourd'hui dans la même situation qu'avant la dernière guerre mondiale ? On a déjà la crise, les fachos (de droite aussi bien que de gôche), les grandes manoeuvres OTANesques contre l'ennemi déclaré : l'Islam militant... Manque plus que la guerre généralisée. Pour combien de temps ?

3. Le lundi 28 décembre 2009, 18:41 par des pas perdus

Oui Romain, c'est tout de même une référence... et là je partage ses vues.

Claude, je ne sais quoi te répondre... l'histoire bégaie parfois... La situation actuelle, qui est grave, présente incontestablement certaines analogies avec le passé et également d'autres éléments complètement inédits.

4. Le mardi 29 décembre 2009, 15:42 par Stef

C'est pas faux...

5. Le mardi 29 décembre 2009, 17:35 par lou

M'enfin, des pas, on va finir par croire que tu as quelque chose contre le capitalisme ?

D'abord, il n'y a plus de capitalisme, nous sommes passé au libéralisme avancé - bien avancé, même.

Réfléchis.
Sans le libéralisme, il n'y aurait pas deux millions de chômeurs (on ne compte pas ceux qui ne sont pas inscrits, les clandestins, les sans-indemnités).
Sans le chômage, il n'y aurait pas d'offre d'emploi.
Et comment travaillerais-tu ? déjà que tu ne veux pas travailler le jour du sabbath !

Celui qui me dit qu'il y a un vice dans cette démonstration peut-il me donner des leçons de syllogisme, gratuitement (mais pas le dimanche, moi aussi j'ai droit au dimanche).

6. Le mardi 29 décembre 2009, 17:38 par des pas perdus

salut Stef !

7. Le mardi 29 décembre 2009, 18:22 par des pas perdus

Lou, ne nous arrêtons pas à la dénomination du système...