le facteur vert

un léger décalage...

Billet

Un vieil ami, qui commente parfois sous le pseudo de Tusabib, nous a adressé la vidéo de l'émission "J'aimerai vous y voir" sur LCP, dans laquelle François de Rugy, député en Loire-Atlantique des Verts, passe une journée à La Poste, d'abord à la "distri" dès la réception du courrier et en tournée en compagnie d'une factrice, puis  l'après-midi dans un bureau avec un agent chargé de l'accueil du public.

Un reportage riche d'enseignements...

1 : La fin du PTT .

Le député ne cesse de remarquer tout au long du reportage que les agents ne perdent pas de temps, accomplissant tout au long de leur vacation une sorte de course contre la montre pour tenir les horaires et respecter une organisation complexe. Le petit travail tranquille appartient à la légende aussi bien à la "distri" qu'au guichet.

2 : L'usager est mort.

Une voix "OFF" explique combien les agents sont inquiets quant à l'avenir, l'évolution de leurs métiers, leur statut... Des silences ou des demi mots lourds de sens. Si l'attachement au service public est bien réel, le langage est déjà celui du secteur privé : produits, concurrence, achat, vente, productivité, produits d'appel, offres commerciales, achat d'impulsion, objectifs, espaces services clients, forces de vente, écouler les marchandises, salariés...

3 : Les silences inquiétants du député.

Dans certaines situations, surtout au bureau de poste, le député nous a déçu. Peut-être est-ce due à une journée de travail, commencée à 6 heures du matin, plus éprouvante que d'habitude ?
 
On aurait souhaité que François de Rugy soit réactif et beaucoup plus politique dans certaines situations et en entendant certaines paroles. Qu'il intervienne pour montrer aux téléspectateurs combien le service public postal est malmené, et dénoncer la présence de produits qui ne devraient pas avoir leur place dans un bureau de poste.

4 : la soumission au marché du député.

Attardons-nous entre la vingtième minute et la 22ème... Dans ce passage, il est navrant qu'un député de gauche, écolo de surcroit, garde le silence quand on lui parle d'achat d'impulsion dans un lieu qui devrait être dédié au service public !  Mais que dire de l'instant (21:15) où il justifie cette pratique en évoquant l'entreprise commerciale et en expliquant qu'il n'est pas contradictoire qu'un service public ait une stratégie commerciale...

Dès lors, en deux minutes, on comprend que ce député des Verts est dans la soumission au marché. Pas un seul instant, il ne dit qu'il faudra absolument revenir sur ces dérives...  Comme si la concurrence et ce que ça induit comme transformations étaient irréversibles...




Commentaires

1. Le lundi 26 avril 2010, 12:51 par Stef

Hé oui nous en sommes là, et ce n'est pas faute d'avoir prévu ces dérives...

2. Le lundi 26 avril 2010, 14:46 par captainhaka

Instructif et intéressant, tout comme ce blog que je découvre et adopte.

3. Le lundi 26 avril 2010, 17:58 par des pas perdus

exactement Stef.

Merci Captain !