l'inexorable chute de la sarkozie ?

La défaite de la droite est un non-événement, mais son ampleur révèle que des élus locaux non encartés, habituellement conservateurs par leurs votes à droite, ont franchi le rubicon en votant à gauche, démontrant ainsi leur fort mécontentement à l'égard d'une sarkozie qui les traite, comme l'ensemble des français, avec rudesse et mépris.

Cette élection éclaire la fragilité structurelle et la perte d'influence de l'UMP au niveau local :

"«entre 1998 et 2010, la droite a perdu, en métropole, 744 cantons, 34 départements et 18 régions. (...) Même les élections législatives de 2007, pourtant situées dans le droit-fil de l'élection de Nicolas Sarkozy, se sont soldées par la disparition de 53 circonscriptions par rapport à la majorité sortante. Cela fait presque un millier de positions perdues. (...)»" ^[1]

Le grand gagnant est aussi le FN. Idéologiquement, il avait déjà mangé l'UMP qui court après chacune de ses propositions ^[2]. Symboliquement, la perte probable du Sénat équilibre le rapport des forces au sein de la droite avec une UMP qui perd du prestige, des moyens et des relais localement auprès de la population, des associations et des notables. ^[3]

Si jamais la droite classique perd la présidentielle et les législatives en 2012, l'UMP aura également perdu son leadership au sein d'une droite qui se recomposera vraisemblablement. Après 2012, de fortes tentations de statut quo institutionnel risquent d’apparaître au PS pour conserver le Sénat...

L'Histoire retiendra que le petit télégraphiste de l'oligarchie aura perdu toutes les élections après 2007, causant sa propre perte et celle de la droite classique en servant avec zèle ses maîtres ! On peut rêver, non ?