Du progrès à la régression sociale

un léger décalage...

Billet

Ami-e internaute, encore un billet sur la dette !

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Que n'avons-nous entendu sur l'endettement de la France ?

Et vu ?

Des journaux télévisés et des émissions avec un gros compteur illustrant combien la dette grossit à chaque seconde. Et des éditocrates, des commentateurs et des politiciens crier à la ruine !

Tous ces éléments effraient !

C'est pensé et voulu !

De Sarkozy à Hollande et de Le Pen à Bayrou, chacun a sa recette d'austérité et de rigueur à base de régression sociale pour réduire la dette ! Tous sauf un, le Front de gauche représenté par Jean-Luc Mélenchon

Comme le petit graphique le montre ci-dessous, la France a toujours été endettée... ce qui ne l'a pas empêché de mener une politique de progrès social avec une dette bien plus écrasante qu'aujourd'hui !

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LA RELANCE SOCIALE, C'EST LE PROGRÈS SOCIAL :

Après-guerre, la dette publique s'élève à plus de 200 % du PIB !

Pourtant, le programme du conseil national de la Résistance (CNR) est appliqué. Il en résulte de nouveaux droits sociaux, la création de la sécurité sociale, les nationalisations (transports, Banque de France et 4 grandes banques de dépôt, électricité et gaz, grandes compagnies d'assurances, etc), le paritarisme(comités d'entreprise), le statut de la fonction publique...

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Cette politique de progrès social - et dépensière selon l'orthodoxie néolibérale - non seulement a élevé le niveau de vie du peuple, et paradoxalement contribué à désendetter le pays !

Certes, le contexte n'était pas le même qu'aujourd'hui ! Le pays finançait ses investissements auprès de la banque centrale (jusqu'en 1973), le patronat et la bourgeoisie s'étaient discrédités en collaborant avec l'ennemi, le keynésianisme avait le vent en poupe et le parti communiste français pesait plus de 20 % aux élections nationales.

LA RIGUEUR & L'AUSTÉRITÉ, C'EST LA RÉGRESSION SOCIALE :

Mais, à compter des années 70-80, les classes possédantes intensifient la lutte des classes. Elles soutiennent l'école de Chicago de Friedman et le coup d'Etat de Pinochet pour imposer le néolibéralisme au Chili. En France, Pompidou et VGE interdisent à l'Etat d'emprunter auprès de la banque de France afin que l'oligarchie s'enrichisse et l'Etat s'endette progressivement. Dans les années 80, les néolibéraux décident de casser l'Etat social au nom de la mondialisation heureuse.

En 2007, l'ex n°2 du MEDEF a dit :

«Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme... La liste des réformes? C'est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du CNR ! »

Sarkozy applique le programme du MEDEF. Le prétexte de la dette permet d'imposer au peuple les réformes de régression sociale qui jusque-là n'avaient pu l'être : fin de la retraite à 60 ans, casse de l'hôpital public, déremboursement des médicaments, RGPP, privatisations, baisse des allocations chômage, taxation des pensions d’invalidité, etc.

La politique austéritaire est criminelle . Elle plonge le peuple dans la misère, elle détruit l'économie et elle aggrave la dette : la Grèce est plus endettée aujourd'hui, après 8 plans de rigueur qui devaient officiellement réduire son endettement, qu'avant l'application du 1er plan !

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Dans ce contexte, la gauche ne parle pas d'une même voix.

Si vous trouvez un militant socialiste qui se proclame anticapitaliste, amenez-le moi, il devrait en rester au moins un dans la gôche du PS!

Le candidat socialiste ne conteste pas les politiques austéritaires, hormis dans l’Éducation nationale, quoique... A peine critique-t-il la forme ou la méthode, mais jamais le fond idéologique ! L'abstention de François Hollande et des parlementaires socialistes au MES témoigne de leur soumission à l'idéologie néolibérale, à l'instar des Blair, Schröder, Zapatero ou Papandreou.

POUR LE FRONT DE GAUCHE, C'EST LA RELANCE SOCIALE :

Le néolibéralisme n'est pas une science économique dont il faudrait respecter les dogmes pour résoudre tout ce qui pose problème dans le pays, et notamment la dette ! Le néolibéralisme n'est qu'une idéologie au service des classes dominantes. C'est pourquoi il faut s'en débarrasser !

C'est pourquoi le Front de gauche entend mener une politique de relance sociale, en totale opposition avec les dogmes néolibéraux :

  • la taxation des riches par le revenu maximal & le salaire maximal
  • l'abolition de l'insécurité sociale
  • le SMIC à 1700 euros
  • la retraite à 60 ans à taux plein pour tous
  • la planification écologique
  • la création d'un pôle public financier
  • l'encadrement des loyers, l'interdiction des expulsions

Après tout, c'est bien ce que font les peuples qui se sont libérés de la tutelle mortifère du FMI, non ?

L'HUMAIN D'ABORD !

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Commentaires

1. Le mercredi 14 mars 2012, 18:51 par babelouest

Aujourd'hui, les seuls socialistes sont au P.G., ou dans ses entourages. N'en déplaise aux vieux militants socialos qui refusent de voir la réalité, et pour qui la carte, c'est sacré. Oui, oui, oui, il y en a qui fonctionnent comme çà.

Celui qui ne se remet jamais en question....

2. Le mercredi 14 mars 2012, 20:19 par des pas perdus

en effet,babelouest !

3. Le mercredi 14 mars 2012, 21:32 par laetsgo

Oups ! j'ai regardé ton graph trop rapidement (cf tweet). celui auquel je pensais récapitulait la dette depuis...le 17ème siècle ou un truc du genre...et elle était tout aussi élevée qu'à la fin de la guerre (190% du PIB, de mémoire). J'essaie de retrouver le truc et de te l'envoyer.
sinon, excellent billet, as usual !

4. Le jeudi 15 mars 2012, 08:41 par des pas perdus

Oui, je l'ai publié ici :

http://www.despasperdus.com/index.p...